Les relations économiques et financières entre la Chine et l’Amérique latine ; situation et perspectives.

par Jean-Michel DASQUE

Quand j’étais en Amérique latine, les relations avec l’Asie étaient peu développées. Les échanges de biens et les services étaient peu importants ; ils étaient constitués essentiellement par quelques produits de base. Les flux touristiques étaient inexistants. Quand on était sur la rive du Pacifique, on pouvait se croire à la limite du monde et planter une pancarte finis mundi comme les Romains l’avaient fait aux colonnes d’Hercule c’est-à-dire au détroit de Gibraltar. La situation a radicalement changé. Le commerce des biens et des services a décuplé. Vous trouvez en abondance dans le sous-continent des voitures japonaises, des machines coréennes, des vêtements made in China.Les touristes chinois, japonais, coréens, taïwanais affluent sur les sites précolombiens et dans les cités coloniales comme Cuzco ou Cartagena. La RPC s’est taillée la part du lion sur un marché  où elle n’a pénétré qu’à une date récente.Le dernier rapport de l’OCDE sur les relations entre la Chine et l’Amérique latine contient des informations intéressantes et fait des projections d’avenir.

I- L’évolution passée

A Description du phénomène

1- Essor sans précédent des échanges commerciaux.

Les échanges entre la Chine et l’Amérique latine ont connu une croissance exponentielle au cours des quinze dernières années. Le commerce a été multiplié par 22 dans la décennie 2000-2010. Entre 2000 et 2014 la part de la RPC dans les importations des pays latino-américains est passée de 2% à 16% ; sa part dans les exportations a progressé de 2% à 9%. Les échanges avec la Chine représentent 12.5% du commerce total du sous-continent. La RPC est sa deuxième source d’importions (après les USA) et la troisième destination de ses exportations après les USA et l’Union Européenne. L’Amérique latine est également devenue un partenaire important pour la Chine. En 2000, la région absorbait 3% des exportations chinoises et était à l’origine de 2% de ses importations ; en 2014 les pourcentages équivalents étaient respectivement 6 % et 7%. La croissance du commerce entre la Chine et l’Amérique latine a connu cependant une décélération en 2014 et 2015, due au ralentissement de la croissance en RPC et à la baisse des prix des matières premières.

Les échanges sont très déséquilibrés. En 2014, le Brésil, le Mexique, l’Argentine, la Colombie, le Pérou, le Chili et l’Equateur qui pèsent 88% du Pib de l’Amérique latine ont exporté 83.3 milliards de $ contre 152 mds d’importations. L’Amérique latine exporte essentiellement des produits de base. Les produits miniers et les denrées agricoles représentent 73% de ses exportations, les articles manufacturés représentant 6%. Cinq produits, le cuivre, le minerai de fer, les hydrocarbures, le soja et le sucre représentent l’essentiel des exportations de l’Amérique latine à la Chine. La structure des exportations de la Chine est radicalement différente ; en 2013, les produits manufacturés représentaient 91% de ses ventes.

2- Les investissements et les aides financières.

Les flux financiers provenant de Chine et destinés à l’Amérique latine ont fortement augmenté depuis 2000 et constituent l’une des sources principales de financement externe du sous-continent.  Les prêts octroyés par Pékin depuis dix ans s’élèvent à  99 milliards de $. Ils sont destinés à financer des investissements dans les mines, l’énergie, les infrastructures de transport, les télécommunications tandis que les prêts des institutions internationales et régionales se situent dans des secteurs tels que l’éducation, la santé, l’environnement, les administrations publiques, les services sociaux. Les principaux pays bénéficiaires de l’aide chinoise ont été l’Argentine (16%), le Brésil (19%), l’Equateur (9%) et le Venezuela (47%). Le président Xi Jin-Ping a déclaré que le montant total des aides financières de la RPC à l’Amérique latine devrait atteindre 250 milliards de $ en 2025.

L’investissement direct chinois est relativement faible et ne représente que 6% du total des IDE de la région. Il faut dire que cet investissement est assez mal recensé par les autorités de Pékin et que des flux importants de capitaux transitent par Hong Kong, Taïwan ou des paradis fiscaux comme les îles Caïman. Les flux de capitaux s’investissent dans les secteurs traditionnels (mines, énergie) mais aussi dans d’autres branches d’activités, industrie manufacturière, agriculture, services, banques.

B- Les  conséquences pour l’économie de l’Amérique latine

Effets positifs

En offrant de larges débouchés aux pays latino-américains et en leur accordant des crédits relativement généreux, la Chine a contribué de manière significative à leur croissance économique. Grâce à ce partenariat, à d’autres de facteurs externes favorables et à une bonne gestion macro-économique sur le plan interne, les Etats d’Amérique latine ont pu améliorer leurs performances économiques. Le Pib a progressé de 5% par en moyenne entre 2000 et 2013 et a atteint des taux supérieurs dans certains pays (Colombie, Pérou). Cette prospérité a permis de réduire la pauvreté dans la plupart des pays concernés et a favorisé l’apparition d’une classe moyenne.On observe cependant depuis deux ans un tassement de la croissance dû à la baisse des cours mondiaux des matières premières et au ralentissement de l’activité économique en Chine. Selon  les estimations du FMI, le Pib de la région a progressé seulement de 2.9% en 2014 et il a été 1% en 2015

Les effets négatifs

Les avantages à court terme des relations avec la Chine ont masqué certains aspects  négatifs. Les pays situés au sud du Rio Grande ont eu tendance à se concentrer sur la production des matières premières et des denrées agricoles et à négliger les autres secteurs de l’économie, notamment l’industrie manufacturière. Seuls le Costa-Rica et la Colombie ont diversifié la gamme de leurs exportations. Certains pays ont rétrogradé. Le Brésil est passé de la 34ème à la 39ème place dans la liste des pays classés en fonction de la diversité de leurs exportations, le Chili de la 52ème à la 69ème place, le Venezuela de la 58ème à la 101ème place. On a parlé d’une « reprimairisation »des économies. Cette évolution n’a pas favorisé une montée en gamme de l’économie des pays concernés ni la création d’industries à haute valeur ajoutée. Elle n’a eu qu’un impact limité sur l’emploi dans la mesure où les mines et l’énergie ne nécessitent pas une main d’œuvre particulièrement importante. Enfin elle a accru la dépendance vis-à-vis des marchés mondiaux qui sont comme on l’a vue ces deux dernières années très volatiles.

Par ailleurs, la concurrence des produits chinois a porté tort aux industries locales. Confrontés à  des concurrents très compétitifs, les producteurs latino-américains ont perdu des parts sur les marchés nationaux etextérieurs, notamment aux Etats-Unis. Cet effet a été très marqué dans le domaine du textile. Il a été moins sensible dans d’autres secteurs comme l’électronique et les machines.

Les entreprises chinoises ont eu assez souvent une attitude contestable. Elles ont exploité la main d’œuvre locale ce qui a provoqué des conflits du travail et ne se sont guère souciées de la protection de l’environnement. Elles ont été accusées d’autre part d’appliquer des méthodes de « dumping » et de livrer des produits de qualité médiocre. Des cas de corruption (notamment en Bolivie et au Mexique) ont été signalés dans lesquels des firmes de RPC étaient impliquées. Les crédits chinois se sont révélés moins avantageux qu’il n’y paraissait à première vue et ont servi une stratégie visant à dominer certains secteurs de l’économie. Ainsi Pékin a été accusé parfois de pratiquer une politique néocolonialiste.

II- Les perspectives d’avenir et les actions à mener

A- Le tournant chinois et ses conséquences

1- Le rééquilibrage de la politique chinoise

Les relations entre le RPC et l’Amérique latine resteront marquées par un courant d’échanges important. Mais il faut tenir compte, dans les prévisions, du changement de politique économique en Chine. Cette dernière devrait connaîtra un taux de croissance moins élevé qu’au cours des dernières décennies ; le Pib  progressé de 6.7% en 2015 contre 8 et 9% au cours des exercices précédents et le FMI prévoit une croissance de 6.5% en 2016 et au cours des années suivantes. La croissance qui était fondée essentiellement sur le commerce extérieur et l’investissement reposera dans une plus large mesure sur la consommation intérieure. Une attention accrue sera portée aux problèmes sociaux, à la réduction des inégalités, à l’environnement. Simultanément des mesures seront prises pour développer les industries à forte valeur ajoutée et faisant appel aux technologies avancées. Enfin le gouvernement poursuivra les actions entreprises pour assainir le secteur bancaire, améliorer la productivité du secteur d’Etat, fermer ou reconvertir les entreprises non rentables. Ces réformes auront inévitablement un impact sur les relations avec l’Amérique latine.

2- Incidences sur les relations avec l’Amérique latine

Les exportations des pays d’Amérique latine  enregistreront une réduction variable selon les pays et les produits. Les pays exportateurs de minerais comme le Pérou et le Chili tout comme les fournisseurs d’énergies fossiles (Venezuela, Equateur, Colombie, Bolivie) verront le taux annuel d’accroissement de leurs ventes passer de 16% (moyenne de la période 2000-2010) à 4% entre 2012 et 2030. Le taux d’accroissement des exportations de denrées agricoles subira aussi un ralentissement sensible ; il baissera de 12% par an à 3%. Les fournisseurs de produits manufacturés (Mexique, Amérique centrale) seront moins fortement affectés (passage d’un taux de croissance annuel de 5% à 3%).

Le rééquilibrage en Chine n’aura pas, selon les prévisions de l’OCDE, que des conséquences négatives pour l’Amérique latine. Le processus d’urbanisation, l’augmentation de la population, malgré la politique de l’enfant unique, qui d’ailleurs a été modulée, enfin l’apparition d’une classe moyenne disposant de moyens financiers non négligeables mais plus exigeante en matière de qualité offriront de nouvelles opportunités aux exportateurs latino-américains. Les experts estiment que la demande de produits agricoles transformés, d’aliments riches en protéines, de produits de la mer, de fruits et de légumes pourrait augmenter de 10 à 20% par an. En revanche la consommation de produits de base tels que le froment, le maïs et le riz devrait diminuer. L’Amérique latine devrait aussi attirer un nombre accru de touristes chinois ; en 2013, 334.000 ressortissants de l’ancien Empire du Milieu ont franchi le Pacifique pour visiter le sous-continent ; cela ne représente que 1% des touristes chinois dans le monde. Le rapport ne signale pas l’insuffisance des infrastructures, le coût des transports et le climat d’insécurité régnant dans plusieurs Etats, qui sont autant d’obstacles au développement du tourisme étranger en Amérique latine.

Une stratégie du développement habilement conçue pourrait inciter les entreprises chinoises à investir dans des secteurs jusqu’ici largement inexplorés, notamment dans l’industrie manufacturière, en association parfois avec des firmes locales. Des possibilités de coopération inter-entreprises existent dans l’électronique, l’automobile ainsi que dans les entreprises  travaillant pour le secteur minier. La participation chinoise à des projets communs faciliterait l’intégration des entreprises latino-américaines dans des chaines de valeur régionales et internationales. Des possibilités de réaliser des opérations lucratives existent dans bien d’autres domaines ; on peut citer la santé, les services pour le troisième âge, les transports, les télécommunications, la planification urbaine, la distribution. La hausse des salaires et par conséquent des prix en RPC devrait favoriser les exportations de biens manufacturés et de services latino-américains.

Compte tenu de l’intérêt accordé par les dirigeants de Pékin à la recherche  et  au développement, ce secteur pourrait être un terrain fertile pour la collaboration entre le Chine et l’Amérique latin. Des programmes communs d’investigation et d’échanges pourraient être envisagés dans de nombreux secteurs : énergies renouvelables, agronomie, robotique, infrastructures, gestion environnementale, santé, biotechnologie, nanotechnologie, conservation des aliments, recherches sur les matériaux. D’ores et déjà des accords de coopération ont été élaborés avec l’Argentine, le Brésil, le Chili mais ils pourraient être renforcés et étendus à d’autres pays du sous-continent.

B- Les mesures à prendre pour saisir les opportunités offertes par la politique de normalisation en Chine

Le rapport de l’OCDE énonce un certain nombre de mesures à mettre en œuvre pour saisir les opportunités offertes par le rééquilibrage de la politique chinoise. Les principales portent sur les points suivants :

– Le rapport estime souhaitable de diversifier l’économie des pays latino-américains, en développant notamment les secteurs à haute valeur ajoutée et les industries faisant appel à des technologies avancées. Il cite les entreprises liées au secteur minier, l’automobile, l’électronique, l’informatique, la pharmacie, la robotique… Le secteur des services devrait être lui aussi diversifié ; il ne devrait pas se limiter aux activités traditionnelles comme le tourisme et devrait être élargi notamment aux services informatiques. Le rapport note que le secteur des services offre des perspectives intéressantes à l’Amérique latine, parce que l’éloignement ne pose pas les mêmes problèmes que dans d’autres secteurs tels l’industrie

– La productivité est inférieure aux niveaux atteints non seulement aux Etats-Unis et en Europe, mais aussi en Asie. Les déficiences du capital humain ont des conséquences négatives dans des secteurs tels que les machines, l’automobile, l’électronique. Des progrès dans ce domaine peuvent être obtenus par une meilleure formation de la main d’œuvre, une rationalisation des méthodes de gestion, une modernisation des rapports entre employeurs et salariés, l’introduction de technologies nouvelles telles que l’informatique et la robotisation. Les personnels doivent être transférés,  chaque fois que cela est possible, des secteurs traditionnels, caractérisés par une productivité assez faible, vers les secteurs plus modernes où les rendements sont élevés. Mais cette opération suppose une action de reconversion et de formation de la main d’œuvre.

– Les PME peuvent apporter une contribution au développement du commerce avec la Chine. Mais elles doivent être renforcées et devenir plus concurrentielles. Elles doivent avoir plus largement accès au crédit afin de pouvoir financer leurs investissements et se moderniser. Elles doivent aussi mettre au point des formules permettant d’être présentes sur le marché chinois (chambres de commerce, sociétés de trading).

– Le rapport insiste sur la nécessité d’améliorer la qualité et l’efficacité du système éducatif. Il accorde une attention particulière à la formation des maitres et professeurs du secondaire, à l’éducation préscolaire, à la formation continue pendant la vie professionnelle. Il estime indispensable de mieux adapter l’enseignement aux besoins de l’économie et de renforcer les liens entre les institutions d’enseignement supérieur et le secteur productif. Enfin il recommande de développer les enseignements scientifiques et technologiques.

– Des mesures devraient être prises pour promouvoir la recherche scientifique et l’innovation. Le stock du capital innovant est plus faible en Amérique latine que dans les pays membres de l’OCDE (13% du Pib contre 33%) de même que les sommes dépensées dans la recherche. Les crédits publics consacrés à cette dernière devraient être augmentés, des dispositions devraient être prises pour diffuser les résultats de la recherche et encourager l’application industrielle des découvertes scientifiques, enfin les firmes étrangères, y compris chinoises, devraient être incitées à investir dans la R&D. Une attention particulière devrait être accordée à l’informatique, à la robotique, aux nano-biologies, à la biotechnologie, à l’agronomie, aux énergies renouvelables.

– Il est indispensable d’améliorer et de moderniser les infrastructures principalement dans les transports (routes, chemins de fer, équipements portuaires, aéroports). Le coût élevé des transports est un obstacle au développement du commerce intrarégional et du tourisme et il augmente le coût des biens exportés. Il est à noter que 57% des exportations sont constituées par des produits pondéreux ou des marchandises périssables.

– Le commerce intrarégional est insuffisamment développé ; il représente 20% des exportations globales contre 30% en direction de l’UE et de l’Asie.  Un approfondissement du processus d’intégration régionale et l’élimination des obstacles aux échanges de biens et de services permettraient de réaliser des économies d’échelle, de favoriser une spécialisation basée sur les avantages comparatifs, d’attirer les investissements étrangers. Les Etats pourraient commencer par former de blocs subrégionaux et examiner les complémentarités latentes, par exemple entre la CAN (Communauté andine des nations) et le Mercosur. Ultérieurement on lancerait des programmes d’intégration plus ambitieux, concernant l’ensemble de l’Amérique du sud ou même l’Amérique latine toute entière. Sur  un autre plan, la création de plateformes régionales et subrégionales du type du Caricom, du MCCE, du Mercosur et de l’Alliance du Pacifique offre la possibilité de mettre en place des mécanismes de coordination et d’élaborer des stratégies coordonnées dans les négociations commerciales avec des pays tiers, la Chine notamment, et des organisations régionales du type de l’UE.

– Compte tenu de l’apparition en Chine d’une clientèle plus exigeante, les  pays latino-américains devront améliorer la qualité de leurs produits et les standardiser, notamment les produits agricoles et respecter les normes phytosanitaires internationales Ils devront essayer d’établir des marques et des systèmes d’appellations contrôlées. Ils devront enfin s’efforcer de mettre en place des réseaux de distribution et mener des actions de promotion pour mieux faire connaître leur offre.

– Les autorités gouvernementales devront mettre en place un cadre législatif et règlementaire clair et précis, notamment en matière de protection environnementale. Elles devront assurer la transparence des règles et des procédures et renforcer les mécanismes de contrôle et d’évaluation tout en améliorant l’aptitude des administrations à faire respecter les normes, en particulier dans le secteur minier. L’objectif est de protéger l’environnement tout  en évitant par des règles trop sévères de décourager les initiatives. Dans tous les cas il faudra privilégier la prévention et ne prendre des mesures punitives qu’en cas de transgression ouverte des lois.

En conclusion le rapport pense que les changements en RPC représentent des défis mais offrent aussi des opportunités aux pays d’Amérique latine qui doivent être prises en compte dans les stratégies de développement. Il suggère que la Chine dépasse les formes traditionnelles de coopération bilatérale et engage « un dialogue structuré » avec la région formant un tout. Il estime enfin que la collaboration entre la RPC et le sous-continent doit aller au-delà de l’agenda actuel pour intégrer des préoccupations nouvelles, liées aux concepts de durabilité etde protection de l’environnement.

Le rapport de l’OCDE est très documenté et livre à une analyse approfondie de la situation et des perspectives en Amérique latine. Il contient une foule de données, notamment de données chiffrées, intéressantes. Il formule des recommandations marquées du sceau du bon sens. Ceci dit son diagnostic n’est pas très orignal et les réformes de structure qu’il préconise figuraient déjà dans les rapports des institutions spécialisées (CEPAL, FMI, Banque Mondiale, Banque Interaméricaine). Quoiqu’il en soit, elles devront être impérativement appliquées, indépendamment de toute autre considération. Au cours des quinze dernières années, le sous-continent a bénéficié des circonstances exceptionnellement favorables qui ne se retrouveront pas de sitôt. D’ores et déjà la conjoncture économique s’est dégradée. Si des mesures énergiques ne sont pas appliquées, l’Amérique latine risque  d’être prise dans ce que les experts de l’OCDE appellent le piège du revenu moyen ou même  pour certains pays de stagner dans le sous-développement.