A partir de l’été 2019, les évènements marquants du bassin du Pacifique seront diffusés dans cette rubrique que vous pouvez contribuer à alimenter (contributions à envoyer sur communication@institut-du-pacifique.org).

L’année 2023 semble vouloir augurer d’un retour à la normale après le sévère épisode de pandémie que nous avons tous du affronter ces derniers mois.
C’est donc avec le cœur un peu plus léger que nous allons écrire cette nouvelle page dans l’espoir d’une année de paix et de retour à la raison.
Le Premier ministre thaïlandais dissout le 20 mars l’Assemblée nationale permettant ainsi la tenue des élections législatives en mai prochain. Trois partis sont d’ores et déjà en lice, celui de l’actuel Premier ministre Prayut Chan-O-Cha, le Pheu Thai sous la conduite de Paetongtarn Shinawatra, fille de Thaksin et nièce de Yingluck, et Move Forward qui avait lors du dernier scrutin attiré massivement les jeunes. Mais la constitution de 2017 rend particulièrement difficile un changement car le Premier ministre est à la fois nommé par les députés mais aussi par 250 sénateurs nommés par le pouvoir en place. Reste à obtenir un raz de marée électoral par les partis d’opposition ?
Objet le 17 mars d’un mandat d’arrêt e la Cour Pénale Internationale pour sa responsabilité dans des crimes de guerre perpétrés en Ukraine depuis l’invasion russe – c’est-à-dire de déportation illégale de population (enfants) et de transfert illégal de population (enfants) des zones occupées d’Ukraine vers la Fédération de Russie – , mais paradant le 18 mars en Crimée pour en marquer le 9e anniversaire de son annexion, Vladimir Poutine s’apprête le 20 mars à recevoir son ami Xi Jinping. Celui-ci non plus (tout comme les USA) ne reconnait pas la CPI, mais a fait un plan en 12 points en faveur de la paix parmi lesquels figure le respect de la souveraineté territoriale. Mais quelle souveraineté : celle des frontières de 1991 avec la Crimée dans l’Ukraine ou celle de 2014 revue par V. Poutine ? Il convient d’être clair.
Le 14 mars, le Honduras annonce vouloir nouer des relations diplomatiques avec la Chine continentale au détriment de son allié taiwanais de longue date. Ce dernier a en effet refusé d’accéder à la demande hondurienne d’un versement (annuel ?) de 100 millions d’USD alors que la dette publique de ce petit état est de 20 milliards d’USD. Le 16 mars, Eduardo Reina, le ministre des Affaires étrangères, a justifié l’allégeance (?) de son pays à la Chine en raison de ce refus taiwanais. Cela pourrait-il avoir des répercussions sur ses relations avec son grand voisin du nord ?
Le Sommet de San Diego (Californie) du 13 mars rassemble Joe Biden, Rishi Sunak et Anthony Albanese. En dépit d’un réchauffement diplomatique franco-australien et franco-britannique, cette réunion est « héritage » du pacte AUKUS signé en septembre 2021 et conçu comme « une arme de dissuasion antichinoise ». C’est aussi le symbole d’une alliance régionale sous parrainage américain d’où la France est absente (pour l’instant du moins ???)
A l’issue de la 14ème Assemblée populaire nationale (APN) qui s’est terminée à Pékin le 10 mars, Xi Jinping, déjà réélu à la tête du PC lors du XXème Congrès en octobre dernier, a été réélu Président de la République pour 5 ans pour la 3ème fois. Le 12 mars, les membres du gouvernement ont ensuite été nommés. On notera en particulier :
- Li Qiang qui a été promu n°2 du PC en octobre, est désigné comme Premier Ministre par le Parlement(en remplacement de Li Keqiang en poste depuis 2013 et poussé à la retraite), malgré une absence d’expérience de gouvernement central et une gestion contestée des confinements en tant que Gouverneur de Shangaï. Seul candidat à ce poste, c’est un proche de Xi Jinping (il fut son chef de cabinet dans le Zhejiang de 2004 à 2007).
- Wang Yi, ex-ministre des Affaires étrangères, est promu Directeur du bureau de la commission des Affaires étrangères du Comité central du PCC, poste d’un rang supérieur à celui de Ministre des Affaires étrangères.
- Qin Gang est le nouveau Ministre des Affaires étrangères.
- Le gouverneur de la Banque centrale, le Ministre des Finances et le Ministre du Commerce sont reconduits à leur poste, ainsi que les ministres de l’agriculture et de la technologie.
On remarquera que d’une manière générale les rivaux possibles de Xi Jinping ont été envoyés en retraite, alors que ses fidèles ont bénéficié de dérogations éventuelles si nécessaire. Mais le souci de ne pas effrayer les marchés financiers a sans doute justifié le maintien des responsables majeurs du secteur économique.
Le 10 mars a été annoncée à Pékin la reprise des relations diplomatiques entre l’Iran et l’Arabie saoudite par une déclaration tripartite, aboutissement des efforts de Xi Jinping entamés dès 2016.
Principales étapes :
- 2026 : visite officielle de Xi Jinping en Arabie saoudite, Egypte et Iran
- Mars 2021 : signature d’un « accord de coopération stratégique » pour 25 ans entre la Chine et l’Iran
- Décembre 2022 : Xi Jinping reçu à Riyad
- Février 2023 : Président iranien Raïssi reçu à Pékin.
L’objectif chinois est de développer les relations économiques avec les monarchies du Golfe et de les inclure dans l’ensemble du projet des Routes de la soie. De son côté, l’Arable saoudite y voit le moyen de se distancer un peu des Etats-Unis. L’Iran et l’Arabie saoudite espère par cette politique intégrer les BRICS (Brésil, Inde, Russie, Chine, Afrique du sud). Un élargissement de OCS pourrait aussi être étendu à l’Arabie saoudite après l’Iran ???
Xi Jinping désormais plus puissant que Mao : réélu le 10 mars au poste de chef de l’Etat pour un 3ème mandat de cinq ans, alors que en octobre dernier, lors du XXème congrès du PC, il a été réélu à la tête du PC et à la tête de la Commission centrale militaire. En octobre une modification législative a levé les limites de temps à ses différents mandats, ce qui avait suscité un « rappel à l’ordre » de Hu Jintao, suivi d’ailleurs immédiatement par sa mise à l’écart (vue sur toutes les télévisions du monde). Mao n’avait pas été chef de l’Etat pendant plus de 10 ans…. La plupart des réformes administratives et politiques mises en place par Deng Xiaoping (pour empêcher la mise sous tutelle de l’ensemble politique chinois par un seul individu) ont peu à peu été effacées pour concentrer tous les pouvoirs entre ses mains pour une durée illimitée. « On est passé d’un modèle de décision par consensus à un modèle où Xi décide seul de tout » (professeur Suisheng Zhao, université de Denver). Désormais rien ne peut arrêter XI dans son projet de « renaissance de la Chine … en effaçant les humiliations du passé, lorsque la Chine était bafouée par des forces extérieures». Centralisation et étatisation seront encore accentuées pour mener la Chine vers une autosuffisance alimentaire, technologique et militaire si … les défis économiques et démographiques sont surmontés…. Les nouveaux membres du Gouvernement sont des hommes de confiance, choisis pour leur loyauté à XI et à son idéologie, et non pour leurs mérites, après une mise à l’écart de ceux dont il ne serait pas sûr. Parmi eux le ministre de la Défense, le Général Li Shangfu (sanctionné par le gouvernement américain en 2018 pour des achats d’armes russes) ; et également le gouverneur de la Banque centrale Yi Gang et le Ministre des finances Liu Kun, bien qu’ils soient atteints par la limite d’âge….
A la suite des élections législatives des Etats fédérés de Micronésie le 7 mars, le président sortant David Panuelo n’a pas été réélu. Ce qui n’est pas le cas de Xi Jinping, réélu à l’unanimité( ?) pour un 3e mandat le 10 mars ! Mais ce grand jour est « entaché » par les accusations de David Panuelo à l’encontre de la Chine qu’il accuse de menaces directes à son encontre et à l’encontre de la Fédération risquant d’être vassalisée, de tentatives de corruption, ce que bien évidemment dénonce la RPC avec sa vigueur habituelle. Si petites soient-elles, les îles océaniennes sont le centre d’enjeux en raison de leur emplacement stratégique.
Du 4 au 13 mars se déroule à Pékin la session annuelle de l’Assemblée nationale populaire qui réunit ses 3000 membres. Le 10 mars, le mandat de 5 ans de Xi Jinping y sera renouvelé pour la 3ème fois, et entraînera un grand remaniement gouvernemental. La pérennité et le pouvoir incontesté de Xi Jinping semblent ainsi assurés après sa prolongation pour 5 ans à la tête du PC et de l’armée lors du Congrès du PC qui s’est tenu en octobre. Li Keqiang termine son mandat et annonce un objectif de 5% de croissance pour 2023. Il sera remplacé par Li Qiang, un fidèle de Xi Jinping. Par ailleurs, le budget militaire progresse de 7,2%.
Du 3 au 5 mars, Gérard Darmanin, Ministre de l’Intérieur et des Outre-mer est en Nouvelle Calédonie pour tenter de nouer des négociations sur le futur du territoire entre l’Etat et les deux entités locales, loyalistes et indépendantistes avant les élections provinciales de 2024. Un report de ces élections à une date ultérieure permettrait-il de trouver une solution satisfaisante pour tous sur le futur statut, alors que les accords de Matignon en 1988 et de Nouméa en 1998 ne semblent plus répondre aux besoins actuels. Ainsi après trois jours de visite en Nouvelle Calédonie, Gérard Darmanin, a annoncé l’invitation à Paris pour une dizaine de jours vers la mi-avril des mouvements indépendantistes (dont le FLNKS) et non-indépendantistes pour une réunion dans un format officiel afin d’examiner les sujets de « compromis nécessaires » pour définir l’avenir institutionnel du territoire.
Le 3 mars, après 3 ans de procès avec 66 audiences, Kem Sokha a été condamné à 27 ans de réclusion pour « trahison » et collusion avec des pays étrangers. Le Parti du sauvetage national du Cambodge (PSNC) créé avec Sam Rainsy (en exil en France depuis 2015) a été dissout en 2017. Arrêté en septembre 2017, Kem Sokha a été privé de de tous ses droits civiques et assigné à résidence à son domicile et placé sous contrôle judiciaire. Il ne peut communiquer qu’avec quelques membres de sa famille. Le PSBC rassemblait 44,7% des sièges de l’Assemblée nationale avant les législatives de 2018. Mais le parti du peuple cambodgien de Hun Sen est de facto le parti unique. Soutenu par la Chine et utilisant les mêmes méthodes de traque des opposants, le régime est resté sourd aux critiques unanimes des chancelleries occidentales. Ce procès est qualifié par un de ses avocats comme « ni juste, ni équitable ». Alors que la plupart des opposants politiques ont été contraints à l’exil, les libertés civiles, d’information notamment, sont de plus en plus restreintes à 4 mois des prochaines élections législatives en juillet. Hun Sen, ancien Khmer rouge proche de Pol Pot et installé au pouvoir en 1985 par l’armée Vietnamienne qui a chassé les Khmers rouges en 1979, a développé un autoritarisme sans limite, envisageant de rester au pouvoir jusqu’en 2028 et ensuite d’y installer son fils hun Manet qui est déjà chef des armées.
La 8e conférence internationale de Panama sur « Notre Océan » du 2 au 4 mars s’est terminée sur un accord préfigurant un traité (au bout de 15 ans de négociations) relatif entre autres à de protection de la haute mer qui représente 60% de la surfaces des océans. Une fois ratifié par un nombre suffisant de pays, ce traité va permettre la création d’aires marines protégées appelées à jouer un rôle essentiel dans la préservation de la biodiversité et le renforcement de la résilience face aux effets du changement climatique. Espérons que les états n’attendront pas trop longtemps !
Vo Van Thuong , seul candidat à l’élection présidentielle, est élu le 2 mars, par 487 voix sur 488 que compte l’Assemblée nationale, comme nouveau président du Vietnam, succédant à Nguyen Xuan Phuc. Celui-ci a démissionné en janvier dernier suite à une campagne visant la corruption et les pratiques malsaines et à l’origine d’une purge anticorruption. Celle-ci a entraîné le départ de nombre de hauts responsables. Si Vo n’a que 52 ans, son rôle reste moins important que celui du puissant secrétaire général du PCV, Nguyen Phu Trong, à qui il pourrait succéder.
Le 1er mars, les 27 membres de l’UE doivent adopter une première liste de projets qui bénéficieront de l’initiative européenne « Global Gateway » (présentée le 1er décembre 2021par la Commission européenne pour mobiliser 300 milliards d’euros d’ici 2027 pour des projets d’infrastructures hors de l’UE, des Balkans occidentaux à l’Afrique du sud ou à l’Asie). Les difficultés ne sont pas encore toutes surmontées…. Et l’Inde, le Japon et les Etats-Unis ont aussi de projets concurrents aux « routes de la soie ».
Le 28 février, commémoration du massacre du 28 février 1947 par le Kuomintang de ceux qui « réclamaient des droits et des libertés, et non l’indépendance ». C’est une commémoration à laquelle les Taïwanais sont très attachés, même si aujourd’hui la distinction entre Taïwanais de souche et continentaux est moins évidente. Pour mémoire, Taïwan fut régie par la loi martiale jusqu’en 1987, date du début de la démocratisation.
Le 27 février s’est ouvert le procès en appel (après 5 reports et de multiples péripéties…) d’Oscar Temaru, leader indépendantiste de Polynésie française et maire de Faaa depuis 40 ans, accusé de « prise illégale d’intérêts ». Un déroulement serein de ce procès est-il assuré dans le contexte des élections territoriales qui vont se dérouler les 16 et 30 avril prochains ?
La 42e édition de Cobra Gold se déroule du 27 février au 10 mars en Thaïlande. Ces exercices terrestres, aériens et maritimes réunissent des militaires de Thaïlande, des Etats-Unis, de Singapour, d’Indonésie, de Malaisie, de Corée du Sud et du Japon.
La 7ème réunion plénière du Comité central du Parti du travail de la Corée du nord au pouvoir qui a débuté le 26 février, est consacrée spécialement à l’urgence alimentaire. Des sources sud-coréennes mentionnaient la réduction des rations alimentaires des soldats. Les productions agricoles n’ont pas été bonnes, notamment du fait de la sécheresse du printemps. Or Kim Jong-Un ne peut poursuivre son programme nucléaire sans un soutien de son opinion publique, et donc avec une solution du problème alimentaire.
Selon des sources américaines rapportées par le Wall Street Journal du 26 février (Ministère de l’énergie américain, Direction nationale du renseignement), la pandémie a été « très probablement » causée par une fuite accidentelle d’un laboratoire de Wuhan, contrairement à un rapport de 2021 qui était « incertain » sur les origines du Covid, mais confortant ainsi le rapport du FBI en 2021. La Chine, par la voix du porte-parole du Ministère des affaires étrangères, Mao Nong, s’en tient au rapport des experts de Chine et de l’OMS (9 février 2021) qui concluait que « l’option d’une fuite de laboratoire était hautement improbable» en dépit de la déclaration du Directeur général de l’OMS assurant cependant que « toutes les hypothèses restaient sur la table ».
Le 25 février, Miao Boya, membre du Conseil municipal de Taipei, a rappelé, lors de la commémoration de l’attaque russe sur l’Ukraine que les Ukrainiens ne se battent « pas seulement pour leur liberté, pour leur démocratie, mais pour celle du monde entier ».
Le sommet du G 20 de Delhi s’est terminé le 25 février à Delhi sans avoir débouché sur un communiqué commun en raison de l’opposition russe et chinoise. Aucun accord n’a pu être trouvé sur aucun sujet (réforme des banques multilatérales, réduction de la pauvreté, aide au développement pour les pays les plus endettés, réchauffement climatique, aide du FMI à l’Ukraine) malgré les 18 Etats qui avaient donné leur visa au projet de texte. Le motif invoqué par la Chine et la Russie est qu’il s’agissait d’une « réunion des ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales » et donc qu’ils devaient « traiter uniquement de questions économiques et financières et non de géopolitique »… Or le texte final élaboré par la présidence indienne mentionnait le mot « guerre » à propos de la situation en Ukraine. Pour le Premier ministre indien, le multilatéralisme est « en crise ». Par ailleurs, un bref échange a eu lieu entre Anthony Blinken et Sergueï Lavrov pour évoquer la suspension par Moscou du traité sur le désarmement nucléaire et sur l’accord des exportations de céréales ukrainiennes expirant le 18 mars prochain.
Le 17 février a été inauguré à Hong Kong ( !) le bureau de l’Organisation internationale de la Médiation », nouvelle » plateforme pour la résolution pacifique des différents internationaux », avec, semble-t-il, la participation (en présentiel ou en ligne, la participation de l’Indonésie, du Pakistan, du Laos, du Cambodge, de la Serbie, de la Biélorussie, du Soudan, de l’Algérie, et de Djibouti !!!!
Le 21 février, a été publiée « l’Initiative pour la Sécurité Mondiale (GSI) » : ce texte de 10 pages vise à « éliminer les causes des conflits mondiaux à leur racine et à améliorer la gouvernance de la sécurité mondiale ».
Le 24 février, la Chine a publié une proposition de « règlement politique de la crise ukrainienne », qui a été diversement appréciée par la communauté internationale. Le Directeur adjoint de l’Institut des relations internationales de Shanghai a précisé que si « la Chine est en faveur de la paix, il y a une différence importante entre la Russie et la Chine : la Russie veut détruire le système international actuel pour en bâtir un nouveau, alors que la Chine veut transformer le système actuel en y occupant une place plus importante ».
Le 24 février, soit un an jour pour après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la Chine veut s’imposer comme médiateur incontournable en proposant un plan de paix en 12 points pour mettre fin à cette guerre, sans avoir néanmoins au préalable consulté la partie ukrainienne. Le premier point est le respect de l’intégrité territoriale et aussitôt Moscou insiste sur la reconnaissance des quatre régions annexées. Ce premier point est donc très flou, mais semble présager une posture vis-à-vis de Taiwan. Par ailleurs, Pékin récuse tout recours à l’arme nucléaire et insiste sur « la nécessité de ne pas bombarder les populations civiles, de ne pas faire usage de l’arme nucléaire et d’instaurer des pourparlers », mais le terme « plan de paix » n’était pas dans le texte … De son côté, en réponse à cette annonce, le Président Zelenski s’est dit prêt à « avoir une rencontre avec Xi Jinping ».. Dans le même temps, à l’ONU, Pékin tout à son désir de paix et de respect de la souveraineté territoriale, lors d’une résolution concernant le retrait immédiat des troupes russes d’Ukraine, s’est abstenu tout comme l’Inde. Les visites diplomatiques à Pékin se multiplient avec le Président Loukachenko attendu le 28 février à Pékin et le Président Macron pour la 1ère semaine d’avril. La Chine chercherait-elle à jouer un rôle dans une issue au conflit, trouvant ainsi une place sur la scène internationale qui masquerait ses difficultés intérieures ?
La Résolution sur le retrait des troupes russes d’Ukraine présentée le 24 février à l’Assemblée générale des Nations-Unies montre qu’un an après le début du conflit, les positions ont peu varié (cf. notre article en date d2mars 2022) :
- Une écrasante majorité s’est prononcée en faveur du retrait des troupes russes (141 Etats « pour »)
- 7 Etats ont voté « contre » : les 5 de l’an dernier (Biélorussie, Corée du Nord, Erythrée, Russie, Syrie) auxquels s’ajoutent le Mali et le Nicaragua
- 35 Etats se sont abstenus ou étaient absents (contre 32 en 2022), dont la Chine et l’Inde.
Le sommet du G20 se tient à Bangalore du 23 au 25 février. Les pays en développement sont très affectés par les conséquences de la guerre en Ukraine. Mais le manque d’accord entre les pays industrialisés et la Chine qui sont leurs premiers créanciers, pose problème, notamment sur le rôle des banques multilatérales de développement dans le financement dans la lutte contre le changement climatique. La prochaine réunion est prévue à Paris en juin prochain.
Le 21 février était organisée la journée annuelle de discussions sur la sécurité entre Taïwan et les Etats-Unis à l’American Institute in Taïwan (AIT) avec le Ministre des Affaires étrangères Joseph Wu et le Secrétaire général du Conseil de sécurité nationale Wellington Koo côté Taiwanais et la Sous-secrétaire d’Etat Wendy Sherman et le Conseiller adjoint à la Sécurité nationale John Finer . Cette journée se tiendrait chaque année depuis 25 ans, mais a été annoncée officiellement cette année pour la 1ère fois. Le siège de l’AIT est à Washington, mais l’AIT a 2 bureaux à Taïwan et fait office d’ambassade, de la même manière que le Bureau français de Taipei puisqu’il n’y a pas de relations diplomatiques officielles entre ces Etats.
Les ministres des Affaires étrangères américain et chinois, Anthony Blinken et Wang Yi ont eu une entrevue le 19 février lors de la conférence sur la Sécurité en Europe à Munich. Les Etats-Unis ont mis en garde la Chine sur les « conséquences d’un éventuel soutien matériel » chinois par l’envoi d’armes à la Russie, alors qu’elle s’apprête à « renouveler son partenariat sans limites » avec la Russie conclu lors des JO de Pékin au début de février 2022. Certes la Chine ne veut pas prendre le risque de subir des sanctions occidentales comme la Russie, qui pourraient mettre à mal son commerce avec l’Occident et ses alliés. A contrario, ces sanctions n’ont-elles pas provoqué un rapprochement des industries de défense des deux Etats ?
Erkin Tuni Yaz, Gouverneur du Xinjiang, doit se rendre à Londres le 19 février pour une rencontre avec le Foreign Office, puis à Bruxelles le 21 février pour des RV auprès de la Commission européenne, à la demande des autorités diplomatiques chinoises. Après avoir eu des responsabilités croissantes dans la province depuis 15 ans, il est impliqué dans la mise en place des « centres de déradicalisation » et dans la répression des Ouighours ; d’où les sanctions pour violation des droits humains en décembre 2021 prises par les Etats-Unis et les demandes d’arrestation de la part d’ONG de défense des droits humains. Ce déplacement sera-t-il confirmé ? Les autorités politiques occidentales réagiront-elles?
Le 18 et 19 février une délégation de Shanghai a été reçue à Taipei par le maire de la capitale, Chiang Wan-an, membre du parti KMT alors qu’Andrew Hsia, Vice- président du KMT avait effectué un séjour de 9 jours (8-17 février) en Chine continentale. Le KMT, plutôt populaire dans les milieux d’affaires et chez les personnes âgées, est plus favorable au maintien de relations avec la « Grande Chine », contrairement au parti DPP actuellement au gouvernement avec Mme Tsai Ing-Wen, plus sensible aux principes libéraux, voire à l’indépendance de Taïwan. Mme Tsai Ing-Wen en fin de 2ème mandat, ne peut se représenter lors des prochaines élections présidentielles de janvier 2024.
Michael Chase, sous-secrétaire adjoint américain à la Défense pour la Chine, est le 17 février en Mongolie et pourrait se rendre dans la foulée à Taipei. Il serait dans ce cas le plus haut responsable du Pentagone à se rendre à Taiwan sur fond de tension avec la Chine. On se souvient des suites de la visite de Nancy Pelosi.
Du 17 au 27 février, la Russie va envoyer une frégate de la flotte du nord, (la frégate Admiral Gorschkov) actuellement basée à Tartous (Syrie) rejoindre des bâtiments chinois et sud-africains pour une semaine d’exercices navals conjoints, dans le cadre de l’exercice « Mosi » (= fumée en swahili !) au large de Durban. A noter que l’Afrique du sud, comme les autres BRICS (Brésil, Inde, Chine) se sont abstenus de condamner Moscou, mais en l’ont pas non plus soutenue à l’ONU sur la question ukrainienne. A son retour de sa tournée en Afrique (la 2ème depuis janvier 2023, la 3ème en six mois), M. Sergueï Lavrov, Ministre russe des Affaires étrangères, a seulement précisé que la Russie souhaitait seulement « renforcer ses relations de bon voisinage avec la majorité des pays de la communauté internationale ». Et selon la ministre des affaires étrangères sud-africaine, Mme Naledi Pandor, « tous les pays effectuent des exercices militaires avec leurs amis ». Cela permet à la Russie de compter ses amis, mais aussi d’inquiéter l’Occident.
Le Président iranien Ebrahim Raïssi est à Pékin du 14 au 16 février. C’est sa 2ème rencontre avec Xi Jinping après le sommet de l’OCS en Ouzbékistan en septembre 2022 afin de renforcer la coopération entre les 2 pays du point de vue des questions économiques et internationales, l’accord de coopération stratégique entre les deux Etats signé en mars 2021 n’ayant pour l’instant pas débouché sur des résultats visibles. Depuis le 1er voyage de Xi Jinping au Moyen-Orient en 2016, la Chine a accru son rôle d’acteur majeur dans la région. Les relations entre l’Iran et la Chine ne sont pas « idylliques » depuis la visite de Xi Jinping à Ryad en décembre 2022.
L’Australie annonce le 13 février un tournant dans sa politique migratoire appliquée depuis septembre 2013 (cf. notre article sur ce site, dans les actualités mensuelles, en date du 7 février 2023). Les immigrés pourront désormais s’installer durablement, puis demander la nationalité australienne. Les 19 000 réfugiés actuellement dans des centres de rétention off-shore en Papouasie-Nouvelle-Guinée dans les îles Nauru et Manus, sont ainsi autorisés à envisager un avenir moins précaire.
Le 13 février, ont débuté au large du Kenya les manœuvres navales occidentales« Justified Accord » avec les Etats-Unis et une vingtaine d’Etats dont Djibouti et l’Ouganda.
Nouvelle atteinte à la liberté de la presse au Cambodge : le 13 février, le média en ligne Voice of Democracy (VOD) s’est vu retirer sa licence de diffusion sur ordre de Hun Sen après un article mettant en cause son fils Hun Manet. Cette radio créée en 2002 a été transformée en journal en ligne en 2017 s’efforçant d’effectuer des reportages, en anglais et en Khmer, de manière objective sur des sujets sensibles (corruption, problèmes d’environnement …). La liberté d’expression de la presse est de plus en plus limitée : selon Reporters sans frontières est passé du 128ème rang en 2016 au 144 ème en 2021 sur 180 dans le monde. Ceci est sans doute en lien avec les élections législatives qui se dérouleront dans 5 mois et pour lesquelles Hun Sen (au pouvoir depuis 1984) veut assurer son avenir et celui de son fils ….
Le 13 février débute à Hong Kong pour 90 jours le procès de 47 personnes accusées « d’avoir voulu renverser le gouvernement exécutif ».
Après sa première apparition en novembre 2022 pour une inspection de missiles Hwasong avec son père, Ju Ae est à nouveau à « la une » avec l’émission d’un timbre à son effigie sur le pas de tir d’un ICBM le 12 février 2023. Quelle interprétation donner ? Serait-elle l’héritière à venir ? ou seulement une manière de protéger le véritable héritier, l’un des deux fils de Kim Jong-Un ? Les observateurs font référence aux traditions et à la désignation (discrète) en 2009 de Kim Jong-un … pour éviter toute rivalité avec son demi-frère Kim Jong-nam ensuite assassiné en Malaisie. Et il semblerait que « la monarchie stalinienne bâtie par Kim Il-sung s’inscrit dans la lignée des monarchies royales ayant régné sur la Corée, et dominée par des héritiers masculins » selon le journaliste Sébastien Faletti.
Le 11 février, Justin Trudeau, Premier ministre canadien a fait abattre un objet non identifié au -dessus du territoire du Yukon (territoire du nord-ouest canadien, frontalier de l’Alaska américain).
Le 10 février, un ballon-sonde chinois plus petit que celui qui a été abattu au large des côtes est américaines le 4 février, a été abattu au-dessus de l’Alaska sur ordre du Président Biden. Les débris recueillis dans les eaux territoriales donneront de nombreux détails sur les origines des ballons, les instruments à bord et leurs finalités….Il semblerait que depuis 2018, la Chine a envoyé une « vingtaine » de missions de ce type à travers le monde, dont la moitié dans l’espace aérien des Etats-Unis (Floride, Guam, Mariannes, Hawaï notamment). D’autres auraient été repérés en Amérique latine, en inde, au japon, à Taïwan, au Vietnam…, parfois interprétés comme des OVNI ! Ces ballons seraient envoyés à partir de bases chinoises situées à Haïnan ou en Mongolie.
La Chine poursuit son expansion vers le Pacifique sud avec des succès divers. A Fidji (alors que le régime de Pékin a été reconnu au lieu de celui de Taïwan dès 1975), le nouveau gouvernement installé en décembre 2022 a opéré « un revirement stratégique radical » en se retirant d’un accord de coopération policière pour se « rapprocher de systèmes démocratiques et policiers proches des nôtres » (Nouvelle Zélande et Australie, rapprochement avec l’Inde). Le 22 janvier, Kiribati a réintégré le Forum des îles du Pacifique quitté en juillet 2022, enceinte multilatérale dont Pékin n’est pas membre. Or Pékin essaye plutôt de développer des relations bilatérales où elle dispose de plus de poids. C’est sans doute ce qui explique ses efforts en direction des îles Salomon dont nous avons vu l’intérêt stratégique de premier plan (cf. article sur « la pénétration chinoise dans le Pacifique : l’exemple des Salomon, 30 avril 2022). Ainsi, le 7 février, le Premier ministre Daniel Suidani de Malaita (principale île des Salomon) a été renversé par une motion de censure de son Parlement. Son successeur Martin Fini a aussitôt autorisé les investissements chinois refusés jusqu’alors. C’est une nouvelle étape qui est ainsi franchie par Pékin depuis la rupture des Salomon avec Taïwan en septembre 2019. Financements et soft power sont donc utilisés par Pékin pour« acheter » les îles du Pacifique sud….
Du 6 au 10 février, les USA et la Papouasie-Nouvelle-Guinée ont tenu des négociations à Honolulu concernant un accord de coopération et de défense ce qui permettrait entre autres d’améliorer les capacités de forces de défense de la PNG et la sécurité régionale.
Depuis le 1er février le centre-sud du Chili (280 km au sud de Santiago) est dévasté par de violents incendies, les plus forts depuis 2017. Le 9 février plus de 309 000 ha ont été ravagés. Les plantations d’arbres exotiques développées au détriment d’espèces endémiques pour des raisons de rentabilité contribuent à l’asséchement des cours d’eau et résistent moins bien aux températures élevées de ces derniers temps. La sécheresse dure depuis 13 ans et la température est actuellement au-dessus de 30°C avec un taux d’humidité inférieur à 30% et des vents supérieurs à 30km/h de quoi alimenter ces incendies qui ont déjà fait 24 morts.
Avec une participation supérieure à 80%, les électeurs équatoriens ont voté le 5 février contre le référendum pointant entre autres ainsi le refus de l’extradition des narcotrafiquants vers les États-Unis alors que le pays est en proie à la violence liée à la drogue. Les élections locales voient la perte de Quito et de Guyaquil, bastion depuis une trentaine d’années du Parti Social-Chrétien auquel appartient l’actuel président Guillermo Lasso. Cela marque le retour en force de la Révolution Citoyenne et des partisans de l’ancien président Rafael Correa, réfugié en Belgique dont il a obtenu l’asile politique, échappant aux poursuites le visant notamment pour corruption.
L’incident du survol du territoire américain par un ballon chinois d’ouest en est depuis le 1er février, avant d’être abattu le 4 par la chasse américaine au large des côtes de Caroline au-dessus de l’Atlantique, va encore contribuer à tendre les relations entre les deux Etats, malgré les excuses de la Chine arguant d’une erreur de navigation d’un ballon de « recherches surtout météorologiques » selon les Chinois qui se sontd’abord excusés avant d’accuser les Américains « de prendre cet incident pour prétexte à attaquer et diffamer la Chine »…. Première conséquence annoncée dès jeudi par les Américains : le report du voyage du Secrétaire d’Etat Anthony Blinken prévu à Pékin les 5 et 6 février (1ère visite d’un Secrétaire d’Etat américain à Pékin depuis 6 ans).
Ballons dans le ciel ou tout l’art de la manipulation. Le 2 février les USA et le Canada constatent que certaines parties (stratégiques ?) de leur territoire sont survolés par de drôles de ballons blancs alimentés par des panneaux solaires et le 3 c’est au tour de l’Amérique latine. Rien de grave selon Pékin qui en profite pour accuser les Etats-Unis de la « diffamer » puisque c’est une dérive « involontaire » (?!) de ballons à but « météorologique ». Imaginez-vous si les USA avait procéder de même au-dessus de la Chine …
Un accord a été signé le 1er février par le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, avec les ¨Philippines pour permettre l’installation de 4 bases américaines supplémentaires aux Philippines, « têtes de pont éventuelles « pour les Etats-Unis dans le cas d’un conflit avec Taïwan.2024
Les changements juridiques et sociaux intervenus en 2020 en application de la loi sur la sécurité nationale et les conséquences de la crise sanitaire (et des restrictions très dures appliquées), ont entraîné une très forte diminution du nombre de visiteurs: 65 millions en 2018, 600 000… De très nombreuses entreprises internationales qui avaient souvent leur siège asiatique à Hong Kong, ont fermé pour se « relocaliser » ailleurs, notamment à Singapour. Le PIB en 2022 a diminué de 3,5%. D’où la recherche de nouveaux moyens pour essayer de remonter cette pente descendante…Et l’annonce le 2 février d’offrir 500 000 billets d’avion gratuits « pour faire découvrir l’effervescence de la ville » dans le cadre de la campagne de promotion « Hello Hong Kong », lancée par le gouvernement avec les trois compagnies aériennes de Hong Kong dont Cathay Pacific à partir du 1er mars 2023.
Depuis la destitution de Pedro Castillo (2021-2022) le 7 décembre, le Pérou étale au grand jour la fracture entre la capitale et les provinces rurales et pauvres. Le parlement vient une fois de plus le 1er février de refuser d’avancer les élections à octobre 2023 alors que la contestation a déjà fait 48 morts à travers le pays. Ce projet de loi visant à avancer les élections prévues en 2024 à la fin 2023 et à organiser un référendum mettant en place une assemblée constituante a donc de nouveau été rejeté. L’objectif était de retrouver le calme après deux mois de troubles . La plupart des contestataires, issus des régions andines sont une nouvelle fois le reflet de la fracture depuis de nombreuses années entre une minorité politique et sociale, et une majorité andine défavorisée bien qu’originaires de régions riches en ressources minérales.
Drôle de façon de marquer le 1er février le 2e anniversaire du coup d’état perpétré par la junte militaire au Myanmar : le conseil national de défense prolonge de six mois l’état d’urgence ! La population, elle, manifeste par le silence en ne sortant pas. Par ailleurs, les militaires veulent se donner une légitimité et sont en train d’organiser les élections « promises » où ils sont sûrs de gagner : chercher l’erreur… Du déjà vu ailleurs ! Rappelons que deux ans après le coup d’Etat du 1er février 2021, la junte au pouvoir au Myanmar n’arrive pas à contrôler l’ensemble du pays face à la résistance lancée par le NUG (Gouvernement d’unité nationale) et les Forces de Défense Populaires (PDF), face aux guérillas ethniques de mieux en mieux coordonnées et face aux manifestations de résistance passive et désobéissance civile , dont la dernière le 1er février 2023. C’est ce qui explique que « l’état d’urgence militaire »a été prolongé pour six mois à compter du 31 janvier 2023. Donc pas d’élection libre en vue, et poursuite des opérations militaires et des brutalités de la part de l’armée au pouvoir.
Jacinda Ardern, Premier Ministre en poste depuis 2017 (plus jeune Premier Ministre dans ce pays) a annoncé le 19 janvier sa démission de son poste pour le 7 février, avant la fin de son mandat, se disant incapable d’assumer correctement cette charge plus longtemps. Elle restera députée au Parlement (où elle siège depuis 2088) jusqu’aux prochaines élections législatives le 14 octobre 2023, mais ne se représentera pas. Elle a été remplacée le 25 janvier par le nouveau chef du parti travailliste Chris Hipkins (44 ans), qui a été précédemment ministre de l’Intérieur, de l’Education, puis ministre de la stratégie sanitaire pendant la pandémie.
Après une visite les 30 et 31 janvier en Corée du sud, Jens Stoltenberg était à Tokyo pour renforcer la coopération entre l’OTAN et le Japon qui consolide actuellement sa défense avec une augmentation de son budget militaire pour les prochaines années..
La Chine, après avoir levé de manière abrupte la politique du zéro Covid, s’orienterait-elle vers plus de réalisme en laissant publier le 14 janvier le nombre de personnes décédées du Covid ente le 8 décembre 2022 et le 12 janvier 2023, à savoir 59 938 ? Et ce chiffre, selon les experts, est loin de refléter la situation réelle alors que le Nouvel An lunaire et les migrations qu’il entraîne risque de dégrader la situation sanitaire.
Le 12 janvier le premier ministre australien Anthony Albanese rencontre à Port Moresby son homologue James Marape en vue de conclure avec la Papouasie Nouvelle Guinée d’ici le 30 avril prochain un accord de sécurité qui engloberait également le changement climatique, la cybersécurité, le financement d’un programme concernant le leadership des femmes et la lutte contre la violence sexiste. Le problème des visas et de la libre circulation entre les 2 pays devrait être traité pour permettre à la main-d’œuvre de la PNG de venir plus facilement en Australie. L’avenir de Bougainville, le renforcement du système judiciaire, la lutte contre la corruption et le fonds souverain papou sont autant de sujets abordés lors de cette entrevue.
Les 10 et 11 janvier, les USA, les îles Marshall et les îles Palaos ont signé un protocole d’accord dans le cadre du traité de libre-association (1986) afin d’approfondir leurs liens garantissant aux Etats-Unis des droits militaires et sécuritaires contre une compensation financière. Les îles Marshall vont ainsi recevoir 700 millions de dollars sur quatre ans. Les Américains y ont développé des installations militaires, de renseignement et aérospatiales dans une région où la Chine est particulièrement active.
Le 10 janvier dernier, la Chambre des représentants américaine (à majorité Républicaine) a créé une Commission spéciale sur « le compétition stratégique entre les Etats-Unis et la Chine ». Puis quelques jours plus tard, Kevin Mc Carthy a annoncé son souhait d’aller prochainement à Taïwan.
Guillermo Lasso annonce le 3 janvier que l’Equateur et la Chine sont sur le point de signer un accord de libre échange après quatre cycles de négociations ayant débuté en février 2022. Cela donnera un accès préférentiel aux produits équatoriens au marché chinois, surtout pour des produits agricoles et agro-industriels dont les bananes, le cacao, le café et les crevettes dont l’Equateur est un des principaux exportateurs. Cet accord permettra aussi l’importation de machines et de produits technologiques à bon prix.
L’année 2023 commence sous les meilleurs auspices en Colombie où le gouvernement vient de conclure avec cinq groupes armés un cessez-le-feu, à savoir l’ELN, les dissidents des FARC et des gangs de trafiquants de drogue. Et en même temps, la Colombie et le Venezuela rouvrent le dernier poste frontière encore fermé entre les deux pays laissant entrevoir une forte reprise des échanges. Le Venezuela est l’un des garants des négociations entre le gouvernement colombien et l’ELN et annonce aussi vouloir normaliser ses relations avec les Etats-Unis (pétrole oblige ?).