JAPON
Après cinq ans, les Abenomics portent leurs fruits au Japon.
L’économie japonaise a enregistré une hausse de sa croissance de 0,5% de janvier à mars 2017, par rapport au trimestre précédent. Pour les analystes, elle est sortie du tunnel grâce aux mesures de relance initiées par le premier ministre Shinzo Abe
Entre janvier et mars 2017 et pour le cinquième trimestre consécutif, le Japon a aligné une croissance continue de son produit intérieur brut (PIB). Du jamais vu depuis 2006. Avec une hausse de 0,5% par rapport au précédent trimestre, la troisième puissance économique mondiale s’offre un rebond durable. Sur l’ensemble de l’année, la progression sera de 2,2%, selon les projections de Tokyo.
. Lancée fin 2012 par le premier ministre Shinzo Abe revenu au pouvoir, la stratégie des Abenomics s’est traduite par un programme massif de relance pour donner une impulsion à une économie au mieux stagnante, au pire en récession depuis 2006. La largesse budgétaire accompagnée d’une politique monétaire agressive de la Bank of Japan, la banque centrale, ainsi que des réformes structurelles – les trois flèches d’Abenomics – ont remis l’économie japonaise sur les rails. Le Japon devrait profiter de la reprise non seulement aux Etats-Unis et dans la zone euro, mais aussi dans les grands pays émergents qui restent dynamiques.
Les transports, le réseau électrique et la production d’électricité dans le but de réduire la dépendance du nucléaire reçoivent d’importantes subventions étatiques, dit-il. Les dépenses liées à l’organisation des Jeux olympiques de 2020 soutiennent la stratégie de relance par des investissements publics.
Le marché intérieur (consommation des ménages et des entreprises) a modérément augmenté à 0,4% au premier trimestre 2017. Sur le plan intérieur, l’impulsion a été donnée par les investissements étrangers et les achats publics. Le rebond de la croissance est davantage lié à la conjoncture mondiale positive, ce qui constitue une aubaine pour les exportations japonaises. Entre janvier et mars 2017, celles-ci ont ajouté 0,1 point de pourcentage à la croissance.
Pour Arthur Jurus, économiste et stratège à la banque Mirabaud à Genève, la Chine, deuxième client pour les exportations japonaises (18%) derrière les Etats-Unis (19%), représente un risque. «Un ralentissement lié au durcissement des conditions financières n’est pas exclu au deuxième trimestre», dit-il. Et de rappeler que le risque lié à une appréciation du yen en réaction à la hausse de l’incertitude politique dans le monde est réel: «Un yen fort freine les exportations.»
L’économie japonaise fait face à une difficulté liée à la population vieillissante. Selon l’OCDE, entre 1999 et 2014, 21% des PME, soit un million d’unités, ont cessé leurs activités en raison de la retraite de leurs propriétaires.
Condensé d’un article du Temps
19 mai 2017

La visite officielle du premier ministre japonais aux Etats-Unis
Le premier ministre Shinzo Abe aura été le premier dirigeant étranger à se rendre en visite officielle auprès du président Trump, qu’il avait déjà été le premier à rencontrer de façon informelle à la Trump Tower à Manhattan dès novembre 2016. Évitant toute critique sur le style et les déclarations du nouveau président américain, y compris sur l’absurde décret anti-immigrants, son approche pragmatique et sa présence à la propriété de Mar-a-lago en Floride pour une partie de golf, auront montré de la considération pour ce président improbable. Et focaliser les discussions sur le commerce, grand dossier international de rupture de la nouvelle administration, pour jouer le jeu de la réorientation américaine.
Cette attitude compréhensive vis-à-vis du discours « America First », qui tente de répondre aux effets sur l’emploi attribués au libre-échange, prend acte de l’abandon du Partenariat Trans-Pacifique (TPP). Abe avait fait accepter par la Diète japonaise cet accord de commerce liant douze pays du Pacifique au prix d’une forte implication politique. En raison de son poids économique, le Japon était un protagoniste clé de ce projet phare de la présidence Obama censé assoir l’influence américaine en Asie devant la Chine montante, si bien qu’il enveloppait, en quelque sorte, un accord de libre-échange nippo-américain ne disant pas son nom, car politiquement sensible au Japon.
La priorité de Abe semble donc bien être d’établir une relation de confiance avec Trump pour répondre à sa préférence pour des accords bilatéraux, où le maître de « l’art du deal » voit une configuration plus favorable que dans une négociation multilatérale. Le rapprochement en tête-à-tête permet aussi d’aplatir les critiques de Trump sur le marché intérieur nippon ou la faiblesse du yen, qui rappellent les tensions commerciales et monétaires des années 80 et 90.
Enfin, Abe veille à arrimer la relation militaire nippo-américaine, pilier de la sécurité régionale en Asie, où les déclarations aventureuses du candidat Trump avaient fait l’effet d’une onde de choc. Montrer à la Chine que cette alliance, choyée par Obama, reste inébranlable, est capital au moment où Pékin revendique sa souveraineté en mer de Chine du Sud, modernisation navale à l’appui. Sur ces équilibres stratégiques, on observe d’ailleurs que les États-Unis de Trump restent dans les clous : l’esprit de responsabilité des ministres l’emporte sur l’excentricité de la Maison-Blanche.
Le premier déplacement du général Mattis, secrétaire à la Défense, fut en effet pour rassurer les alliés nippon et coréen, dans le droit fil d’un Obama réaffirmant la validité du parapluie nucléaire américain. Mattis a notamment réitéré que la défense mutuelle s’appliquait aux îles Senkoku revendiquées par la Chine sous le nom de Daioyu. On est très loin des critiques de Trump pendant la campagne contre des alliés ne payant pas assez pour leur défense. Sur d’autres sujets aussi Trump a fait marche arrière, s’en remettant à Mattis, « le général des généraux », en matière d’interrogatoire des « ennemis combattants » ; le ministre a condamné la torture. La démission du conseiller à la sécurité nationale Flynn a illustré de façon plus spectaculaire la fragilité de la Maison-Blanche.
Dans son approche prenant en compte les ressorts de la victoire de Trump, Abe a aussi proposé des investissements créateurs de 700 000 emplois aux États-Unis, saisissant l’occasion offerte par le plan de modernisation des infrastructures de mille milliards sur dix ans avancé par Trump. Le plan de coopération bilatérale « pour la croissance et l’emploi » privilégie ainsi le ferroviaire à haute vitesse, l’innovation et des infrastructures de première qualité, dont Trump a fait l’emblème de la grandeur américaine retrouvée. Proposant de travailler ensemble à l’économie de demain, il n’oublie pas de pointer la déloyauté commerciale chinoise si vivement dénoncée par Trump.
Yannick Mireur. Les Echos 19/2/2017


La visite du secrétaire à la Défense américain rassure la Corée du sud et le Japon.
Au cours de sa visite, les 3 et 4 février, en Corée du Sud et au Japon, “James Mattis, secrétaire à la Défense américain indiqué que l’attention portée par les Etats-Unis à la région était inébranlable”, écrit le Mainichi Shimbun dans un éditorial.
“Au cours de la campagne présidentielle américaine, le candidat Donald Trump avait exigé que le Japon et la Corée du Sud augmentent leur part dans les dépenses dues au stationnement de troupes américaines sur leur territoire, s’ils ne voulaient pas que Washington les retire. Il avait aussi suggéré qu’ils se dotent de l’arme nucléaire afin de prendre en charge leur propre sécurité”, rappelle le quotidien.
Mattis n’a pas mentionné de contribution au coût des forces américaines stationnées au Japon”, se félicite de son côté l’Asahi Shimbun, notant même que le secrétaire à la Défense a au contraire estimé que le partage des charges entre les deux pays pouvait être cité en exemple.
Surtout, il a réaffirmé le soutien américain au Japon face aux prétentions chinoises en mer de Chine du Sud, “couvertes par l’article 5 du Traité de sécurité nippo-américain, qui oblige les Etats-Unis à défendre les territoires japonais”.
Si la Corée et le Japon ont été quelque peu rassurés, “la visite de Mattis a provoqué la Chine”, analyse de son côté le quotidien sud-coréen Kyunghyang Shinmun, qui tente de tirer le bilan du voyage qui a mené le secrétaire d’Etat successivement dans les deux pays. “Le message de Trump délivré par Mattis est que la coopération contre le programme nucléaire nord-coréen est la priorité”. Mais justement, pour le quotidien, l’accord avec la Corée du Sud pour l’implantation du système antimissiles américainTHAAD en Corée du sud cette année, et la référence faite par Mattis aux îles Senkaku [Diaoyu en chinois] “comme un territoire qui doit être défendu par les Etats-Unis” ont “immédiatement entraîné l’opposition de la Chine”.
Minimisant les choses en apparence, le quotidien officiel chinois Huanqiu Shibao a qualifié la visite de Mattis de “voyage d’apaisement dont le Japon s’est fort réjoui”.


Talk of Tax on Mexican Imports Brings Reaction in Asia
TOKYO —27 January 2017
Talk of a possible 20 percent tax on U.S. imports from Mexico raised eyebrows Friday in Asia, where exports to the U.S. drive growth in many economies.
Japan looking forward to discussion
Japanese officials said Friday they hoped to meet soon with U.S. officials. Finance Minister Taro Aso said the Japanese side should “thoroughly explain” how Japanese companies have been contributing to American society, including creating jobs.
“It would be important to exchange opinions to accurately convey the reality and establish a steady relationship,” Aso told reporters.
President Donald Trump’s press secretary Sean Spicer said the 20 percent tax was among several options to finance building a wall along the U.S. southern border, but no decision has been made.
Mexican President Enrique Pena Nieto scrapped a scheduled trip to Washington next week over the issue. He has flatly rejected Trump’s assertion that Mexico will pay for the wall on its border.
The peso fell 0.6 percent against the U.S. dollar, to 21.35 pesos to the dollar but recovered to about 21.23 late Friday in Asia. The Japanese yen also weakened against the dollar, to 115.23 yen from Thursday’s close of 114.46 yen.
China weighs in
China’s official Xinhua News Agency reported that Trump was considering the 20 percent tariff without any editorial comment. However, the report cited unnamed analysts saying Trump would have to withdraw the U.S. from the North American Free Trade Agreement, or NAFTA, to be able to impose such a tax. Trump has said he wants to renegotiate NAFTA.
Though he did not refer directly to Trump, in remarks marking the eve of the lunar new year on Friday, Premier Li Keqiang said, “Above all, we remain convinced that economic openness serves everyone better, at home and abroad.
“The world is a community of shared destiny. It’s far preferable for countries to trade goods and services and bond through investment partnerships than to trade barbs and build barriers. Should differences arise, it behooves us all to discuss them with respect and a keen sense of equality,” he said.
Uncertainty over future trade ties with the U.S. rose after Trump pulled the U.S. out of a Pacific Rim trade initiative, the Trans-Pacific Partnership, that formed the centerpiece of former President Barack Obama’s moves to strengthen U.S. economic ties in the region.
The fact that America is growing protectionist deeply concerns almost all Asian countries because they are pre-eminent exporters, and many of them heavily dependent on exports and so that has major implications for them, even if this is specifically aimed first of all at Mexico
Japan’s chief government spokesman refused comment on tensions over the border wall, but said Tokyo was watching for any impact on Japanese companies.
A steep tariff on exports from Mexico to the U.S. would pinch manufacturers like Toyota Motor Corp., which like nearly all other automakers builds small cars in Mexico to take advantage of its lower wages.
Toyota employs thousands of people at factories in the U.S, but it also is planning to build a plant in Mexico to make the popular Corolla subcompact.
About 70 percent of the vehicles Japanese car makers sell in the U.S. are made in the U.S., but a tax on cars exported from Japan — 1.8 million last year — would “clearly be a major headwind,” Capital Economics’ economists Marcel Thieliant and Mark Williams said in a report issued Friday.
Trump also has threatened to impose steep tariffs on imports from China, which ran a $319 billion surplus with the U.S. in January-November 2016, compared with Japan’s $62.4 billion surplus and Mexico’s $60 billion, according to U.S. figures.

Le litige territorial entre la Russie et le Japon « ne saurait être réglé dans un avenir proche »
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré que le litige territorial entre son pays et le Japon concernant quatre petites îles du Pacifique « ne saurait être réglé dans un avenir proche ».
M. Poutine, qui effectue une visite de 48 heures au Japon, a fait ces remarques lors d’une conférence de presse conjointe à l’issue d’un entretien avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe.
M. Abe a indiqué pour sa part qu’il était difficile de régler les questions qui ont empêché le Japon et la Russie de signer un traité de paix à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Plus de 70 ans après la guerre, les deux pays n’ont toujours pas signé de traité de paix pour officialiser sa fin, principalement en raison d’un litige territorial concernant les quatre petites îles du Pacifique appelées « Kouriles du Sud » par la Russie et « Territoires du Nord » par le Japon.
Par ailleurs, le Japon et la Russie ont décidé d’entamer des consultations sur le lancement d’activités économiques conjointes sur ces quatre petites îles du Pacifique, qui sont administrées par la Russie, mais revendiquées par le Japon.
Les deux pays ont accepté que des activités conjointes soient menées « dans un cadre spécial » et reconnu que cela représenterait un pas important vers la conclusion d’un traité de paix, selon un communiqué de presse publié à l’issue de la rencontre entre MM. Abe et Poutine.
Le communiqué ne mentionne toutefois aucun progrès en ce qui concerne le litige territorial entre les deux pays.
En novembre, la Russie a proposé au Japon d’envisager des activités économiques conjointes sur les îles disputées, mais le Japon craint que l’acceptation de cette proposition ne revienne à reconnaître le contrôle de la Russie sur ces îles, ce qui serait une lourde concession.
17/12 – http://french.peopledaily.com.cn
Le Japon concrétise sa « Free and Open Indo-Pacific Strategy » par ses actions.

Photo : rfi.fr
Outre l’accord avec le gouvernement philippin pour fournir à ce dernier les 2 vaisseaux de patrouille de grande taille, conclu lors de la visite du Président philippin Duterte au Japon (25-27 octobre 2016) ainsi que l’engagement des Premiers Ministres japonais et indien à intensifier leur coopération dans le domaine de sécurité maritime, y compris l’introduction possible du côté indien des avions amphibies US-2 de conception japonaise (visite du Premier Ministre indien Modi au Japon : 11-12 novembre 2016), le gouvernement du Japon met en œuvre une série d’actions et d’initiatives afin de donner corps à sa « Free and Open Indo-Pacific Strategy » lancée lors de la Sixième Conférence Internationale de Tokyo sur le Développement Africain (TICAD VI) à Nairobi (27 août 2016).
30/11 – Source : Ambassade du Japon à Paris (extrait)
Le Japon cherche à tirer part de la victoire de Trump

Japan’s Prime Minister Shinzo Abe (R) meets with U.S. President-elect Donald Trump at Trump Tower in Manhattan, New York, U.S., November 17, 2016. Cabinet Public Relations Office/HANDOUT via Reuters ATTENTION EDITORS – THIS PICTURE WAS PROVIDED BY A THIRD PARTY. FOR EDITORIAL USE ONLY. NO RESALES. NO ARCHIVES. REUTERS
Shinzo Abe est l’un des rares dirigeants étrangers à ne pas avoir critiqué la candidat Trump. Cependant on note une certaine déconvenue liée au rejet annoncé du Partenariat TransPacifique (TPP). Les Etats-Unis sont présents militairement en Corée et au Japon, non seulement pour protéger ces pays, mais aussi pour défendre leur position hégémonique en Asie. Donald Trump aura besoin d’un allié en Asie sûr face à une Chine « expansionniste » et qui a son propre projet de RCEP (Partenariat régional économique global) sans les Etats-Unis.
La crainte d’un repli américain donne à M. Shinzo Abe des arguments pour renforcer la défense japonaise, augmentant sa part financière de l’entretien des bases américaines (actuellement 75%), même si le Japon reste opposé à se doter de l’arme nucléaire. « La prédilection de M. Trump pour les dirigeants forts favorise M. Shinzo ABE, alors que Mme Park Geun-Hye en Corée du sud a perdu tout crédibilité du fait du scandale dans lequel elle est compromise ». « Le PLD (Parti Libéral Démocrate) détient la majorité dans les deux chambres, et a fait passer de 6 à 9 ans le mandat de son président qui devient Premier Ministre… M. Shinzo Abe pourrait ainsi rester au pouvoir jusqu’en 2021.
« L’ambition du Président élu de rendre sa grandeur à l’Amérique, n’est pas sans écho avec celle de Shinzo Abe de tourner la page de l’après-guerre … Alors que on voit mal comment D. Trump traduira en termes politiques son ambition de grandeur pour l’Amérique, Shinzo Abe a, lui, des objectifs précis.
Le Japon pourrait acquérir « davantage d’autonomie dans la cadre de son alliance avec les Etats-Unis et renoncer au suivisme dans lequel il s’était installé depuis la passation du traité de sécurité avec les Etats-Unis en 1951.
27 & 28/11 – Philippe Pons – Le Monde (extraits)
Forum de coopération économique Asie-Pacifique en infographie

21/11 – http://fr.vietnamplus.vn
Airbus monte en puissance au Japon

Crédit photo : Toru Yamanaka /AFP
La Compagnie nippone Peach Aviation, filiale de All Nippon Airways (ANA) vient de commander 13 A320 (dont 10 remotorisés). Elle en a déjà 18. Cela confirme la percée d’Airbus au Japon, jusqu’alors « chasse gardée de Boeing ». A terme, Peach Aviation devrait compter une centaine d’appareils.
Ce succès complète l’achat en 2013 de 31 A350 par Japon Air Lines (JAL). Le carnet de commandes d’Airbus est actuellement 86 avions dont 3 A380, celui de Boeing de 77 appareils. C’est un succès personnel de Fabrice Brégier, PDG d’Airbus, qui connait bien le Japon et a su remettre en cause la position dominante de Boeing avec plus de 90% du marché japonais héritée des liens historiques entre les USA et le Japon.
19 & 20/11 – Véronique Guillermard – le Figaro (extraits)