Malaisie: une nouvelle loi sécuritaire inquiète les observateurs et l’opposition
En Malaisie, une nouvelle loi sur la sécurité, qui renforce les pouvoirs du gouvernement, est entrée en vigueur ce lundi 1er août. Le texte, qui accorde des pouvoirs considérables à Najib Razak, inquiète les défenseurs de la démocratie. Pour l’ONU, cette loi pourrait encourager les violations des droits de l’homme, mais elle est jugée nécessaire par le Premier ministre en raison de la menace terroriste.
La loi met en place un conseil de sécurité dirigé par le Premier ministre. Ce conseil peut décréter l’Etat d’urgence au niveau national ou local, là où il considère que la sécurité est menacée. Les forces de l’ordre, protégées par une immunité, ont le droit d’imposer le couvre-feu, de recourir à l’usage de la force, de procéder à des arrestations et des mises en détention sans contrôle judiciaire.
Pour beaucoup d’observateurs, cette loi est un signe de retour en arrière et elle risque d’être utilisée pour bâillonner toute tentative d’opposition. Arrivé au pouvoir en 2009, Najib Razak avait promis de mettre fin aux anciennes méthodes de gouvernement autoritaire, avant de faire machine arrière après le recul de son parti aux élections législatives de 2013.
Enfin, et surtout, Najib Razak est au cœur d’un scandale de corruption retentissant. Il aurait touché un milliard de dollars détournés du fonds public « 1MDB ». Depuis des mois, les appels à la démission du Premier ministre se multiplient, y compris au sein de la coalition majoritaire. Najib Razak, qui réfute les accusations, a limogé des membres de son gouvernement qui réclamaient la transparence sur le sujet, et a fait interdire plusieurs médias trop critiques.
01/08 – RFI