Le partenariat Trans-Pacifique (Trans Pacific Partnership – TPP)

Le Trans-Pacific-Partnership (TPP) est un projet d’accord de libre-échange entre les 12 pays qui bordent le Pacifique (les Etats-Unis, le Canada, le Japon, Brunei, la Malaisie, le Vietnam, Singapour, l’Australie, la Nouvelle Zélande, le Mexique, le Chili et le Pérou). Cet accord comprendrait entre le tiers et 40 % du commerce mondial mais n’inclurait pas un acteur-clé : la Chine.

Le TPP est perçu comme une manière de contrer l’influence économique de la Chine dans cette partie du monde, bien qu’officiellement les Etats-Unis déclarent que la Chine sera la bienvenue si elle souhaite s’y associer à l’avenir.

Les négociations durent depuis plus de cinq ans. Elles ont été menées en secret mais devraient aboutir dans les prochains mois.

Le sénateur démocrate Ron  Wyden, qui  a pourtant  critiqué le manque de transparence dans les négociations, a obtenu de négocier une procédure rapide d’approbation au Congrès (fast track) qui permet d’approuver l’accord avec une majorité simple dans les deux chambres, à la différence des traités qui nécessitent une majorité des deux tiers au sénat. Les chambres peuvent seulement approuver ou refuser l’accord mais ne peuvent pas modifier le texte. Les négociations entre les chambres et entre Républicains et Démocrates se font donc en amont et avant même que la procédure fast track soit approuvée. Ces négociations ont conduit à deux modifications importantes : la création d’un programme d’aide aux travailleurs qui perdront leur emploi à cause de la mise en œuvre de l’accord et une option pour les législateurs d’abandonner la procédure fast track s’ils pensent que le Congrès n’a pas été suffisamment consulté.

Le TPP doit faire face à des opposants aux Etats-Unis. Certains Démocrates et les syndicats – et notamment l’AFL-CIO – pensent que ce sont surtout les entreprises et non les travailleurs qui vont en bénéficier, les entreprises étant incitées à délocaliser la production – et donc les emplois – dans des pays étrangers. La même opposition s’était manifestée sous le Président Clinton lors de la négociation du North American Free Trade Agreement (NAFTA) entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique. Les syndicats continuent à penser que les effets du NAFTA ont été négatifs et craignent que ce soit pire encore avec le TPP. Ils pensent que les USA vont perdre des emplois au profit des pays du sud-est asiatique. Pour d’autres raisons, les écologistes font partie des opposants au TPP.

Les partisans, qui sont à la fois les Démocrates pro-business et les Républicains, disent qu’au contraire cet accord augmentera les exportations américaines et que l’économie des Etats-Unis en profitera.

Si la procédure « fast track » est approuvée par le Congrès et si l’accord est conclu, le Président disposera de 60 jours pour publier le texte avant la signature. Cela donnera au Congrès le temps de se prononcer. Le Président Obama déclare que voter contre le TPP est voter pour le statu quo, ce qui sera dommageable pour les travailleurs des Etats-Unis. Il souhaite que le TPP figure au nombre des réalisations dont il pourra faire état à la fin de son mandat.

22/04 – http://www.bbc.com (Traduit, condensé et adapté de BBC)