Le Japon prêt à investir 100 milliards de dollars pour peser face à la Chine

Alors que Pékin a initié la création d’une banque d’investissement, Tokyo se lance également dans la course pour soutenir le développement d’infrastructures dans les pays asiatiques.

Le Japon ne compte pas perdre la course aux investissements en Asie. Le gouvernement japonais s’apprête en effet à annoncer une aide de 100 milliards de dollars (88 milliards d’euros) pour soutenir le développement d’infrastructures dans les pays asiatiques sur les cinq prochaines années, a rapporté l’agence de presse japonaise Jiji. Le Premier ministre conservateur Shinzo Abe doit dévoiler cette initiative jeudi 21 mai.

Le Japon entend promouvoir les « transferts technologiques »

Le gouvernement nippon entend promouvoir « des infrastructures de haute qualité en Asie à travers le développement des ressources humaines et des transferts technologiques », et ainsi conforter son poids face aux ambitions chinoises, selon Jiji.

Le ministre des Finances, Taro Aso, avait récemment fait part de la volonté du Japon de doper les investissements du pays dans une région en plein expansion, où les entreprises nippones sont déjà bien implantées.

Cette aide, provenant à la fois de fonds publics et privés, sera versée via l’Agence de coopération internationale japonaise (JICA), la Banque japonaise de développement international (JBIC) et la Banque asiatique de développement (BAD), dont l’Archipel est un important contributeur, a précisé l’agence Jiji.

Rivalité avec la nouvelle banque d’investissement chinoise

Cette initiative nipponne fait écho à la future Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (BAAI, ou AIIB suivant le nom en anglais) pilotée par Pékin. Le montant promis s’inscrit d’ailleurs en ligne avec le capital de cette structure (50 milliards de dollars initialement, 100 milliards à terme), Or, l’enjeu est de taille: l’Asie a des besoins cruciaux d’infrastructures en télécommunications, énergie et transports. Selon la BAD, il faudrait y investir quelque 8.000 milliards de dollars (7.085 milliards d’euros) au total entre 2010 et 2020.

Pour rappel, le Japon, contrairement à une cinquantaine d’Etats qui se sont déjà portés volontaires, ne compte pas rejoindre immédiatement la banque d’investissement chinoise. Inquiets de la montée en puissance de Pékin, Tokyo a exprimé comme Washington ses réserves quant à la transparence de cette institution considérée comme une rivale de la Banque mondiale et à la Banque asiatique de développement.

19/05 – latribune.fr avec AFP