Passe d’armes entre Washington et Pékin sur la mer de Chine méridionale

Les Etats-Unis et la Chine ont échangé mises en garde et admonestations ce week-end lors d’un sommet sur la sécurité en Asie au sujet du contrôle de zones stratégiques en mer de Chine méridionale. Les Etats-Unis, mais aussi des pays riverains disputant la souveraineté de ces zones sur cette voie maritime de première importance, reprochent à Pékin son agressivité et des opérations d’aménagement les mettant devant le fait accompli.

Le point de tension se situe actuellement dans les îles Spratleys, un vaste archipel corallien de la mer de Chine méridionale s’étalant sur environ 410.000 kilomètres carrés.

Les îles (dont la plus grande mesure 1,3 kilomètre de long, si l’on ne prend en compte que les îles « naturelles ») sont revendiquées pour tout ou partie par la Chine, le Vietnam, les Philippines, Brunei, Taïwan et la Malaisie.

Or Pékin, qui revendique ses droits sur la quasi totalité de la mer de Chine, y mène d’énormes opérations de remblaiement, transformant des récifs coralliens en ports et en infrastructures diverses, et les pays de la région redoutent un coup de force du géant chinois.

Voici quelques jours, l’armée chinoise a sommé un avion de surveillance P-8 Poseidon de la marine américaine de quitter la zone en question, qu’il survolait. Mais l’équipage a ignoré l’injonction.

« Il ne devrait pas y avoir de méprise : les Etats-Unis voleront, navigueront et opéreront partout où les lois internationales le permettent, comme les forces américaines le font dans le monde entier », a prévenu Ashton Carter.

Carter a reconnu que d’autres pays avaient développé des avant-postes dans la zone, à des échellesdiverses, y compris le Vietnam avec 48 avant-postes, les Philippines avec huit, la Malaisie avec cinq et Taïwan un.

– Menace de conflit –

Le ministre malaisien de la Défense, Hishammuddin Hussein, a dit craindre que ces contentieux ne finissent par déclencher « un des conflits les plus meurtriers de notre temps, sinon de l’Histoire ».

Il a adjuré les parties concernées à adopter « un code de conduite », une proposition défendue par la Maison Blanche.

31/05 – AFP