Face aux menaces voisines, le Japon poursuit sa course à l’armement

Le Japon adopte un budget de Défense record franchissant le cap des 5 000 milliards de yens ou l’équivalent de 41,4 milliards de dollars dans un contexte de tensions accrues en Asie et d’un contentieux territorial avec la Chine. Les dépenses militaires japonaises augmenteront de 1,5 % lors de la  prochaine  année  fiscale  qui  commence  le  1er  avril  prochain.  Elles  seront  en  hausse  pour  la quatrième année consécutive depuis l’arrivée au pouvoir du Premier ministre Shinzo Abe après avoir diminué durant une décennie.

Le Japon adapte sa réponse militaire aux menaces chinoises et nord-coréennes, sans mentionner celle de la Russie en train de réarmer les îles Kouriles réclamées par Tokyo. Son budget de Défense lui permettra, l’an prochain, de se doter de six avions de chasse furtifs F-35 (à 325 millions de dollars l’unité)  après  l’instauration  par  la  Chine  d’une  zone  de  défense  aérienne  qui  inclut les  îles Senkaku (Diaoyu en chinois) administrées par Tokyo, mais revendiquées par Pékin.

Des crédits seront alloués à l’achat de onze autres véhicules amphibies d’assaut destinés à pouvoir reprendre le contrôle d’îles japonaises en cas d’invasion par la Chine. Hier, pour la première fois, un garde-côte chinois a été aperçu autour des îles Senkaku.

Des îles situées à 300 km au sud-ouest d’Okinawa qui abrite les trois quarts des bases américaines au Japon. Cette hausse des dépenses militaires s’explique aussi par de nouvelles lois qui permettent au Japon, au nom d’un principe d’« autodéfense collective », de se porter au secours d’alliés en difficulté, à commencer par les Etats-Unis, même s’il n’est pas lui-même attaqué.

24/12 – Frédéric Charles – RFI