« La Chine est aujourd’hui le premier client et le premier investisseur du continent ». Cependant dans plusieurs pays de la région, des affaires de corruption remettent en cause les projets.

En Bolivie, la Chine aurait remporté pour 580 millions de US$ de contrats (affaire Zapata), certains sans appel d’offres, d’autres dénoncés car non respectés (par exemple la ligne de chemin de fer dans le sud)….  La Chine a  vendu du matériel de forage pétrolier, une usine de batterie au lithium,  un complexe sidérurgique pour 450 millions de US$. Cette dépendance va encore s’accroître avec l’obtention d’un prêt chinois pour 7,5 milliards de US$ (La Bolivie a ainsi doublé sa dette extérieure.)

Selon les experts de l’OCDE, cependant, « le modèle de croissance basé sur les matières premières a atteint ses limites » (elles représentent 73% des exportations vers la Chine). « Des critiques commencent à apparaître sur la qualité des produits et des services, sur la relation entre managers chinois et travailleurs locaux, sur l’environnement … ».

Au Mexique, les Chinois n’ont pas obtenu le contrat du train à grande vitesse Queretaro-Mexico DF, quand la presse a révélé le cadeau par les Chinois d’une villa à l’épouse de Président Enrique Pena Nieto.

En Argentine, le nouveau Président Mauricio Macri tente de renégocier les contrats signés par son prédécesseur pour la construction de 2 barrages en Patagonie et de 2 centrales nucléaires.

Les conflits se multiplient dans les mines du cuivre et de fer péruviennes rachetées par les Chinois.

Au Venezuela, la Chine a accordé un crédit de 75 milliards de US$, et cependant le pays est au bord de la faillite.

L’objectif de la Chine est d’arriver à un volume d’échanges avec l’Amérique latine de 500 milliards de US$ dans les dix ans. Elle s’est aussi lancée dans le projet controversé de construction d’un chemin de fer transcontinental qui irait du Brésil au Pérou, à travers l’Amazonie et les Andes (5300 km).

12-13/03 – Frédéric FAUX – le Figaro