Une session extraordinaire de l’Assemblée Générale de l’ONU sur la drogue

Une session extraordinaire de l’Assemblée Générale de l’ONU sur la drogue s’est tenue à New York du 19 au 21 avril. Les chefs de délégation ont reconnu « la responsabilité commune et partagée des Etats » et l’exigence « d’une démarche intégrée, multidisciplinaire, synergique, équilibrée et globale. Ils ont approuvé dans leur déclaration finale les recommandations suivantes :

  • Prendre des mesures concrètes et efficaces de prévention, fondées sur des données scientifiques et mettre en œuvre des programmes de prise en charge, de réadaptation et de réinsertion sociale des personnes atteintes de troubles liés à l’usage des drogues.
  • Mettre en œuvre, dans le domaine de la répression, des politiques respectueuses des droits de l’homme, appliquer des peines proportionnées à la gravité des fautes et faciliter l’accès des détenus au traitement des trouble Les Etats envisageront l’application de mesures substitutives ou additionnelles à la condamnation ou à l’infliction d’une peine « dans les cas qui s’y prêtent ».
  • Renforcer la lutte contre les circuits financiers illicites et le blanchiment de l’argent.
  • S’attaquer « aux graves problèmes » que posent les liens de plus en plus étroits existant entre le terrorisme, la corruption, le trafic de stupéfiants et les autres formes de la criminalité organisée.
  • Encourager la mise en œuvre de plans de développement alternatif, respectueux de l’environnement et visant à éradiquer les cultures illicites ; ils doivent contribuer à l’amélioration de la situation économique et sociale des populations et à l’élimination de la pauvreté.
  • Surveiller avec soin les circuits commerciaux empruntés par les substances psychotropes et les précurseurs pour empêcher que ces matières soient détournées aux fins d’usages illicites.
  • Faciliter l’accès aux substances sous contrôle à des fins médicales ou scientifiqu
  • Améliorer la coopération internationale, les échanges d’informations, de bonnes pratiques et d’enseignements, enfin l’assistance technique aux pays ne possédant les instruments appropriés pourlutter efficacement contre la drogue.

Au cours du débat plusieurs intervenants ont évoqué les problèmes que pose l’apparition de nouvelles molécules inconnues des services de répression, plus diversifiées et sophistiquées. D’autres ont relevé le rôle ambivalent d’Internet qui était utilisé par les trafiquants mais qui pouvait être un instrument la prévention. Des représentants de pays du Tiers Monde (Birmanie, Bolivie, Thaïlande) ont déploré l’insuffisance des fonds consacrés au développement alternatif. Des délégués des Etats  occidentaux ont souligné le rôle de la société civile pouvait jouer dans le combat contre la drogue ; ils ont rappelé que la peine de mort avait été abolie dans leur pays et que les trafiquants de drogue, quel que soit la gravité de leurs crimes, échappaient au châtiment suprême.