Nicaragua: Ortega l’indéboulonnable brigue un troisième mandat

Le Front sandiniste de libération nationale (FSLN) au pouvoir au Nicaragua a désigné samedi 5 juin Daniel Ortega comme candidat aux élections présidentielle et législatives de novembre prochain. L’ancien guérillero devrait sans surprise être reconduit pour un troisième mandat consécutif.

Sauf énorme surprise, l’ancien guérillero âgé aujourd’hui de 70 ans, devrait être reconduit à la tête du pays. Crédité de 57% des intentions de vote selon les derniers sondages, Ortega est une figure très populaire dans cet Etat d’Amérique centrale, surtout chez les plus démunis.

Le dirigeant a été désigné à l’unanimité par 1910 délégués et il ne pouvait en être autrement. Pour pouvoir se présenter cette année, il avait fait passer une loi en 2014 supprimant la limitation à deux mandats présidentiels. Une disposition contestée qui lui accordait en plus de nouveaux pouvoirs.

Le chef de l’Etat est aux affaires depuis 2006 et avait déjà occupé le poste entre 1985 et 1990. Le Nicaragua est un pays dont les médias parlent peu. Pour la députée de l’opposition Maria Eugenia Siqueira, Ortega est un président invisible qui ne s’approche pas de la population et qui n’écoute pas ses concitoyens.

Plus faible PIB d’Amérique centrale

Sa popularité, il l’a construite à base de programmes sociaux autour du logement, de l’accès à l’eau courante et de l’énergie, qui ont permis d’améliorer un tant soit peu le quotidien des couches les plus pauvres du pays.

Mais selon ses détracteurs le « Commandant », comme le surnomment ses partisans, incite à la confrontation, la lutte des classes et le non-respect des lois et de la Constitution. S’il est parvenu à développer le pays dans certains secteurs, il a échoué à faire évoluer les formes traditionnelles de production. Le Nicaragua a le plus faible PIB d’Amérique centrale, c’est le pays moins développé de la région.

Et l’hermétisme de cette nation risque de durer puisqu’avant d’être choisi comme candidat, Daniel Ortega avait déjà annoncé qu’il s’opposerait à la venue d’observateurs internationaux. Des observateurs qu’il qualifie « d’effrontés ».

05/06 – RFI (extrait)