La Colombie et les FARC signent l’armistice
Le 23 juin, le gouvernement colombien et la guérilla des FARC ont conclu un accord sur un cessez-le-feu définitif à La Havane, officialisé en présence de Ban Ki-Moon. Selon le communiqué publié par les 2 parties, l’engagement concerne « l’abandon des armes, des garanties de sécurité pour la rébellion, et la lutte contre les organisations criminelles ». Une fois l’accord signé, le suivi sera assuré par une mission de l’ONU dirigée par le diplomate français Jean Arnault.
La Colombie et les FARC signent l’armistice
Trois ans et demi de palabres, et 15 mois de face à face entre généraux colombiens et commandants guérilleros ont été nécessaires pour arriver le 23 juin un accord sur un « cessez le feu bilatéral et définitif » mettant fin à 52 ans de conflit. Les conditions de l’armistice ont été présentées par le Président libéral colombien Juan Manuel Santos et le commandant des FARC Timoleon Jimenez, en présence de plusieurs chefs d’Etat et du Secrétaire général des Nations Unies. Sont notamment précisées :
- Les modalités d’abandon des armes par les rebelles,
- Les zones du pays où ils se rassembleront durant 6 mois avant la réinsertion définitive.
- 10 ans d’une offensive militaire sans précédent avaient diminué de moitié les effectifs des FARC et les avaient conduits à entamer des négociations dès 2012. Des accords d’étapes ont abouti à :
- définir les bases d’une réforme de la politique agricole (mettant fin à l’inégalité rurale)
- définir les conditions d’entrée en politique des guérilleros
- préparer le démantèlement du trafic de la cocaïne
- prévoir la réparation des victimes et la création d’un tribunal de transition.
Le conflit a fait près de 220 000 morts et 6,8 millions de déplacés. Le cessez-le-feu unilatéral a été respecté depuis 11 mois par les FARC et le gouvernement a cessé ses bombardements.
Les milices, officiellement démobilisées depuis 2006, se sont partiellement réarmées autour du trafic de drogue.
Cet accord et les conditions de sa mise en œuvre seront soumis à un référendum en Colombie en septembre. En outre, les négociations en cours avec l’ELN (Armée de Libération Nationale) restent encore à « décoller ».
24/06 – Vincent Taillefumier – Le Temps (extrait)