10 octobre 2019 : Visite de l’exposition au Centre culturel coréen de Paris « Mémoire de 1919 : Histoire de la résistance coréenne »

Photo Michèle BIETRIX

En France, la « guerre de Corée » fait en général référence au conflit qui s’est déroulé entre le nord et le sud de juin 1950 à l’armistice de Panmunjom en juillet 1953, conflit auquel la France a participé parmi les premières nations impliquées, du fait de la présence de sa marine en Extrême-Orient. En revanche, les relations anciennes entre la Corée et la France, initiées par un traité d’amitié en 1886 qui ouvre des relations diplomatiques, sont moins bien connues. D’où l’intérêt de cette exposition.

Cette exposition axée sur la « résistance » de la Corée à l’envahisseur, puis colonisateur japonais dans la première moitié du XXème siècle. Au lendemain de la guerre russo-japonaise, en 1905, la victoire japonaise sur l’empire tsariste a pour conséquence l’invasion et l’annexion de la Corée en 1910.

La fin de la Première Guerre mondiale en Europe, et les dispositions de la Conférence de Paris, notamment au sujet du droit à l’autodétermination proclamé par le Président américain Wilson, suscitent des espoirs parmi les Coréens qui manifestent pacifiquement et proclament l’indépendance le 1er mars 1919. Ces manifestations sont durement réprimées, mais n’entament pas le patriotisme coréen. Un gouvernement provisoire est installé dans la concession française de Shanghai.

Au même moment, une délégation coréenne est installée dans le IXème arrondissement afin de plaider la cause de la Corée lors de la conférence de paix de Paris et auprès de la Société des Nations.

En outre, une cinquantaine d’ouvriers coréens (indépendantistes fuyant l’occupation japonaise) sont envoyés à Suippes dans l’est de la France, pour participer aux travaux de réparation des chemins de fer.

Cette exposition, en commémorant le centième anniversaire de la déclaration d’indépendance de la Corée, même si le pays est resté sous occupation japonaise jusqu’en 1945, insiste sur les personnes et les actions qui ont joué un rôle déterminant pour permettre à la Corée de recouvrer sa souveraineté pleine et entière. Elle souligne aussi les liens qui se sont tissés entre nos deux pays au cours de ces cinquante années, avec des films, des citations, de nombreuses photos.

Une remarque sur les idéogrammes employés : les textes officiels et administratifs ont longtemps employé les caractères chinois, même si la langue utilisée était la langue coréenne.

Nous avons bien noté que la rétrospective s’arrête à la fin de l’occupation japonaise en 1948 : aucune mention n’est faite (en dépit de l’ancienneté de l’unification du peuple coréen dès le VIIème siècle), de la partition imposée alors entre la République populaire de Corée au nord soutenue par l’URSS et la République de Corée au sud soutenue par les Américains, et toujours d’actualité.

L’Institut du Pacifique adresse tous ses remerciements au Centre culturel coréen pour son accueil et son accompagnement dans cette visite très intéressante.

Hélène Mazeran