La Malaisie ne taxe plus l’huile de palme pour doper les exportations

Les grands pays producteurs d’huile de palme cherchent à faire remonter les cours par tous les moyens, sans succès jusqu’à présent.

Les cours de l’huile de palme ont touché le fond la semaine dernière : 620 dollars la tonne à la bourse de Kuala Lumpur, qui dicte les prix mondiaux de cet oléagineux. C’est le plus bas niveau depuis mars 2009.

Les deux principaux pays producteurs, l’Indonésie et la Malaisie, sont impuissants à enrayer la chute des prix d’une ressource essentielle à leur économie, le fruit du palmier à huile, si juteux pendant une décennie. Car l’offre d’huile de palme augmente d’année en année dans ces deux pays, mais aussi chez les petits pays producteurs, de la Thaïlande au Nigeria et à la Colombie. Mais la demande n’est plus au rendez-vous : depuis plusieurs mois, en Chine, les spéculateurs ne peuvent plus importer aussi facilement de l’huile de palme pour obtenir des prêts bancaires. Et globalement les importateurs se tournent davantage vers l’huile de soja, normalement beaucoup plus chère mais abordable cette année, grâce à la production record des Etats-Unis cet été.

La Malaisie prélevait 23% de taxes il y a un an et demi, on est passé à zéro depuis le début du mois. Les autorités de Kuala Lumpur imposent aussi d’incorporer de plus en plus d’huile de palme dans les moteurs malaisiens. De 5% déjà on pourrait passer à 7% dans les prochains mois. L’Indonésie a pris des mesures semblables mais l’éclatement de son territoire rend très difficile la mise en œuvre de la réglementation sur les carburants dans l’archipel, pour des raisons logistiques. La filière indonésienne cherche à développer de nouveaux débouchés à l’export pour son huile de palme, comme par exemple la Turquie.