Actualités de la Birmanie, novembre 2014

L’ONU s’inquiète des combats dans le Nord de la Birmanie

L’ONU s’est alarmée de l’intensification en Birmanie des affrontements armés dans l’Etat Kachin. La Birmanie est le théâtre, depuis son indépendance des Britanniques en 1948, de conflits armés entre le pouvoir central et plusieurs des nombreuses minorités ethniques.

L’ONU a appelé à protéger les civils alors que les combats ont déjà fait fuir près de 100 000 personnes depuis que les affrontements ont repris en 2011 après dix-sept ans de cessez-le-feu.

Vendredi 21/11, l’armée avait reconnu être à l’origine d’un tir d’artillerie lourde sur un camp d’entraînement de rebelles kachin ayant fait 22 morts, en une rare reconnaissance de la violence des affrontements qui se poursuivent dans le nord du pays. Mais l’armée a affirmé qu’il s’agissait d’une réplique après un tir de l’Armée pour l’indépendance kachin (KIA). La Nan, le porte-parole des rebelles, a estimé que ce genre d’accusations pourrait signifier le début « d’affrontements partout dans le pays ».

Les dernières négociations pour un accord de cessez-le-feu national entre le pouvoir birman et les groupes armés de minorités ethniques ont échoué en septembre, alors que les rébellions restent un défi majeur pour le gouvernement de transition en Birmanie. Après la dissolution de la junte en 2011, le nouveau gouvernement a lancé des négociations de paix avec les groupes rebelles, parvenant à des cessez-le-feu avec la plupart d’entre eux.

Mais, à un an de législatives cruciales attendues fin 2015, les espoirs de paix au niveau national se sont heurtés à la méfiance et à la poursuite des combats dans certaines régions. Une trêve a déjà été conclue avec quatorze des seize principaux groupes rebelles. Mais les discussions avec la KIA et l’Armée nationale de libération Ta’ang, dans l’Etat Shan, n’ont pas abouti.

L’ONU exhorte la Birmanie à accorder la citoyenneté à la minorité rohingya, de confession musulmane

Les Nations unies ont adopté vendredi 21 novembre une résolution appelant la Birmanie à accorder la

nationalité birmane à la minorité musulmane apatride des Rohingyas. La résolution a été approuvée lors d’un vote à main levée par la commission des droits de l’homme de l’Assemblée générale, en dépit des réserves de l’Organisation de la coopération islamique qui souhaitait un texte plus ferme.

Dans cette résolution, la commission fait part de sa « vive inquiétude » quant au sort des Rohingyas dans l’Etat de Rakhine, où vivent 140.000 personnes dans des camps de réfugiés.

Les Rohingyas sont privés de nationalité birmane. A la place, les autorités préfèrent les désigner comme « bengalis », un terme souvent péjoratif en Birmanie où ils sont considérés comme des immigrants illégaux venus du Bangladesh (d’où le terme de « bengali »), alors que leur présence dans

la région birmane est attestée depuis des générations.

Dans le dernier recensement effectué par les autorités birmanes en 2014, l’on ne trouve aucune mention d’une appartenance identitaire « rohingya ».