Rôle grandissant du yuan

Deux évènements récents confirment la volonté de la Chine de développer l’usage de sa monnaie :

  • La création en octobre dernier de la Banque asiatique d’infrastructure (Asia infrastructure investment bank  – AIIB)  (cf. § Chine – Etats-Unis)
  • La   « connexion »  des bourses de valeurs mobilières de Shanghai et de Hong-Kong, ce qui permet aux investisseurs chinois d’intervenir sur la bourse de Hong-Kong et aux investisseurs étrangers d’intervenir sur la bourse de Shanghai.

Les autorités chinoises ont toutefois fixé des plafonds :

  • Environ 2 milliards USD dans chaque sens pour les transactions quotidiennes,
  • Environ 40 milliards USD pour le total des valeurs de Hong-Kong détenues par des Chinois et environ 50 milliards USD pour le total des valeurs de Shanghai détenues par des étrangers.

Chine – Australie

Après avoir assisté au G20 de Brisbane (15-16 novembre), le président chinois Xi Jinping a prolongé son séjour jusqu’au 19 en Australie. Il a eu des entretiens avec le premier Ministre, Tony Abbott ainsi qu’avec des dirigeants locaux et a visité les Nouvelles-Galles du Sud et la Tasmanie. Il a signé un accord pour faciliter la communication et la coopération au  niveau des gouvernements de province. Le 17 novembre  a Abbott  annoncé qu’après neuf ans de négociations les deux pays avaient conclu un accord de libre-échange, qui pourrait offrir à Canberra de nouveaux marchés pesant des milliards de dollars et lui permettre d’affronter la fin de l’âge d’or minier.  En vertu de ce texte, 95% des exportations australiennes en Chine seront à terme libres de droits. Cet accord «apportera des milliards à l’économie, va créer des emplois et améliorer le niveau de vie», a-t-il dit, saluant «l’accord le plus vaste que la Chine ait jamais conclu avec quiconque». Il devra cependant être ratifié par le parlement australien pour entrer en vigueur.

La Chine est premier partenaire commercial de l’Australie, avec des échanges entre les deux pays dépassant les 150 milliards de dollars australiens (104 milliards d’euros).

En Australie, les investisseurs privés chinois pourront injecter jusqu’à un milliard de dollars australiens sans  feu  vert  préalable  du  conseil  de  surveillance  des  investissements  étrangers,  sauf  dans  les domaines de l’agriculture et de l’agroalimentaire.

La Chine et l’Australie conviennent de lancer un service de compensation en RMB à Sydney

La Chine et l’Australie ont signé lundi 17/11à Canberra un accord portant création d’un service de compensation  en  RMB  à  Sydney,  une  nouvelle  démarche  visant  à  promouvoir  les  transactions internationales libellées en RMB.

Selon le protocole d’accord signé entre les banques centrales des deux pays, la Banque populaire de Chine et la Banque de réserve d’Australie, la Chine créera une banque de compensation à Sydney pour gérer les transactions en RMB, connu également sous le nom de yuan chinois.

En outre, la Chine accordera un quota de 50 milliards de yuans (8,2 milliards de dollars américains) aux institutions bancaires australiennes dans le cadre du programme des Investisseurs institutionnels étrangers qualifiés du RMB (RQFII, sigle anglais).

La Chine a également décidé de porter à dix milliards de yuans (1,6 milliard de dollars) le plafond des capitaux que la Banque de réserve d’Australie sera autorisée à investir sur le marché interbancaire chinois des obligations.

Lancé en 2011, le programme RQFII permet aux investisseurs étrangers d’investir sur les marchés boursiers et obligataires chinois avec des devises chinoises situées hors de Chine.

Chine – Océanie

Dans le domaine de l’économie, les deux parties sont complémentaires. La Chine, deuxième économie

du monde, dispose d’un financement et d’une expertise technique, tandis que les pays insulaires, bien que relativement sous-développés, abondent de ressources naturelles. Il y a là un énorme potentiel de coopération bilatérale.

Le volume du commerce entre la Chine et les îles du Pacifique a septuplé depuis une dizaine d’années, pour atteindre 4,42 milliards de dollars en 2013. La coopération économique et commerciale avec la

Chine offre de nombreuses opportunités pour les petits pays insulaires, distanciés par le passé du centre de gravité de l’économie mondiale.

Il est vrai que la Chine peut être considérée comme un nouveau bailleur de fonds pour les îles du Pacifique, mais il serait exagéré d’accuser le pays de procéder à des « diplomaties du chéquier » dans la région.

Chine – Russie

Russie et Chine entendent «récolter les fruits» de leur rapprochement

Les présidents chinois Xi Jinping et russe Vladimir Poutine se sont engagés dimanche 09/11à Pékin à renforcer leur collaboration, quelle que soit l’évolution d’un monde souvent inquiet de leur gestion autoritaire du pouvoir.

Le  président  Xi,  qui  a  signé  des  accords,  notamment  dans  le  domaine  énergétique,  avec  son homologue russe, s’est félicité de l’excellente croissance de «l’arbre des relations sino-russes».

«Maintenant que nous sommes en automne, l’heure est venue de récolter les fruits. Quels que soient les changements dans l’arène mondiale, nous devons poursuivre sur la voie que nous avons choisie, pour prolonger et renforcer notre coopération mutuelle fructueuse», a dit le numéro un chinois.

«La coopération entre la Chine et la Russie est très importante pour maintenir le monde dans le cadre des lois internationales, pour qu’il soit plus stable et moins imprévisible», a de son côté déclaré Vladimir Poutine.

Chine et Russie se sont rapprochées ces dernières années, à mesure que se creusait le fossé entre Moscou et les nations occidentales et que Pékin inquiétait ses voisins en affirmant ses ambitions et sa puissance.

Les deux dirigeants ont supervisé la signature de plusieurs accords, notamment dans le domaine énergétique entre les géants russe Rosneft et chinois CNPC.

L’un de ces accords, portant sur le gaz, doit permettre à CNPC de prendre une participation minoritaire de 10% dans le gisement géant de Vankor (Grand Nord russe).

CNPC, qui cherche à multiplier les sources d’énergie pour répondre aux besoins croissants de la Chine, coopère déjà avec Rosneft.

Pékin et Moscou ont signé cette année un mégacontrat de livraison de gaz russe à Pékin, estimé à 400 milliards de dollars sur 30 ans.

Coopération pour la navigation par satellite

La Russie et la Chine créeront une coentreprise pour promouvoir leurs systèmes de navigation par satellite GLONASS et Beidou (Compass) sur le marché international, a annoncé vendredi 14/11 le partenariat à but non lucratif Glonass (NK Glonass).

La nouvelle coentreprise est appelée à promouvoir les deux systèmes de navigation par satellite en Russie en Chine, mais aussi en Asie Centrale et du Sud, dans les pays de la Communauté des Etats Indépendants (CEI) et en Europe de l’Est.

Un centre russo-chinois pour le développement des technologies de navigation par satellite à des fins pacifiques sera mis en place dès 2014. Le centre déterminera les domaines d’activités de la future coentreprise.

NK Glonass et Norinco ont signé un mémorandum de coopération en octobre dernier à Moscou. Les deux sociétés entendent coopérer dans la fabrication de produits microélectroniques, la conception de dispositifs de navigation utilisant les systèmes GLONASS et Beidou et la création de coentreprises dans le domaine de la navigation par satellite.

Créé en 1993, le système russe GLObal NAvigation Satellite System (GLONASS) est destiné à déterminer  les  coordonnées  des  objets  sur  terre,  en  mer,  dans  l’air  et  dans  l’espace  extra-atmosphérique. Il couvre l’ensemble du globe depuis décembre 2011. L’accès aux signaux civils de GLONASS est gratuit et illimité pour les utilisateurs russes et étrangers.

Le système chinois Beidou (« constellation de la Grande Ourse »), qui est aussi connu sous le nom de Compass, est similaire aux systèmes GPS américain, Galileo européen, ou GLONASS russe.

Chine – Japon

Les chefs des diplomaties chinoise et japonaise se rencontrent pour la première fois

Après avoir risqué des accrochages  graves  dans  la  zone,  les  deux  pays  devraient  décider,  cette semaine, de privilégier l’apaisement et de mettre en place un meilleur système de communication pour prévenir l’embrasement d’éventuels incidents en mer. En acceptant une poignée de main avec Shinzo Abe le 10/11, Xi Jinping met en scène la mansuétude de la puissance chinoise alors qu’il tente de reconstruire, dans la région, l’image de son pays souvent perçu comme agressif et brutal avec les plus petits pays. Il pourrait aussi espérer rassurer les entreprises japonaises qui ont considérablement ralenti le rythme de leurs investissements en Chine ces dernières années. De son côté, Shinzo Abe, qui a promis à sa population une reprise économique durable, ne pouvait entretenir une fâcherie avec l’un de ses principaux partenaires commerciaux. Les deux pays ont échangé pour 168 milliards de dollars sur les six premiers mois de l’année 2014. Le dirigeant qui tente de doper l’aura de Tokyo en Asie se doit aussi de nouer un dialogue avec la grande puissance concurrente de la région.

Pourtant, le dégel mis en scène à l’APEC ne devrait être que lent et laborieux, tant des divergences profondes continuent d’exister entre les deux exécutifs. Preuve de cette méfiance, les deux pays ont déjà commencé à diverger sur la signification des termes utilisés dans l’annonce, au cours du week-end, de leur reprise d’un dialogue bilatéral. Pékin estime que Tokyo aurait pour la première fois reconnu dans son communiqué l’existence d’un différend territorial portant sur la souveraineté des îlots Senkaku-Diaoyu quand le gouvernement japonais explique que le texte, assez peu précis, réaffirme plutôt la souveraineté japonaise sur les îles et ne reconnaît que vaguement des «différences de vue» sur les raisons des tensions entre les deux pays.

Chine –  Etats Unis

A Pékin l’entretien entre MM.  OBAMA et XI a porté sur les questions militaires en vue d’un accord sur les points suivants :

  • Échanges d’informations avant les mouvements de forces militaires.
  • Comportement en cas de rencontre imprévue entre bâtiments de guerre ou avions militaires dans les espaces internationaux.

A Pékin également Américains et Chinois ont décidé de faire des efforts importants pour lutter contre

la production croissante de CO2 et de proposer des mesures concrètes lors de la conférence sur le climat qui doit se tenir à Paris en 2015.

Cependant la Chine continue de faire remarquer :

  • Qu’une partie de ses émissions est due aux entreprises occidentales qui ont délocalisé leurs activités en Chine,
  • Que malgré tout si la Chine pollue plus que les Etats-Unis, un Chinois pollue trois fois moins qu’un Américain.

Mais dans le domaine économique l’harmonie ne règne pas encore :

  • au projet de Partenariat Trans-Pacifique (TPP) – sans la Chine – lancé par les Etats-Unis répond le projet de  Zone de libre échange Asie-Pacifique(FTAAP)  lancé par la Chine,
  • de même la Banque de développement créée à Pékin le 15 juillet par les BRICS à l’initiative de la Chine et le protocole signé le 24 octobre à Pékin par 20 pays en vue de la création de la Banque asiatique d’infrastructure, toujours à l’initiative de la Chine, répondent à la Banque asiatique de développement longtemps dirigée par des Japonais.

Ces 20 pays sont : Chine, Ouzbékistan, Kazakhstan, Mongolie, 9 pays de l’ASEAN (tous sauf l’Indonésie), Bengladesh, Sri-Lanka, Inde, Népal, Pakistan, Qatar et Oman

Les Etats-Unis avaient réussi à dissuader le Japon, la Corée du Sud, l’Indonésie et l’Australie d’adhérer à ce projet.

Chine – Mongolie

La Chine soutient l’adhésion de la Mongolie à l’APEC

Le président chinois Xi Jinping a exprimé samedi 08/11 son soutien à l’adhésion de la Mongolie à la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) lors de sa rencontre avec le président mongol Tsakhiagiyn Elbegdorj.

La  Chine  salue  l’entrée  de  la  Mongolie  dans  la  Banque  asiatique  d’investissement  pour  les infrastructures et soutient sa participation aux affaires internationales et régionales, y compris son adhésion à l’APEC, a affirmé M. Xi.

La Chine est prête à travailler avec la Mongolie et la Russie pour construire le couloir économique reliant les trois pays.

Chine-Nouvelle – Zélande

Le président  Xi Jinping a effectué les 19-20 novembre une visite d’Etat en Nouvelle-Zélande. Le chef de l’Etat chinois et le premier Ministre néo-zélandais, John Key, ont décidé de mettre en place « un partenariat  stratégique  global »  et  d’encourager  la  production  en  commun  de  programmes  de télévision.  Ils ont marqué leur volonté d’intensifier la coopération bilatérale dans des domaines tels que la protection de l’environnement et le changement climatique, les services financiers, la technologie de l’informatique, les énergies nouvelles, la biomédecine. Ils ont signé un accord sur la traçabilité des aliments. La RPC ouvrira un centre culturel en Nouvelle-Zélande. Dans une déclaration à la presse, le président Chinois a qualifié le Pacifique Sud de « zone d’extension naturelle du projet de route maritime de la soie du 21ème siècle ». Il a invité d’autre part la Nouvelle-Zélande à contribuer à l’établissement d’une zone de libre échange régionale et à créer une banque asiatique d’investissement des infrastructures.

La Chine est le premier partenaire commercial de la Nouvelle-Zélande, avant l’Australie, et les échanges bilatéraux ont atteint pendant l’exercice s’achevant le 30 juin le chiffre de 22 milliards de $ néo-zélandais soit 19,8 milliards d’euros. Pékin et Wellington ont signé en 2008 un traité de libre- échange.

Chine – Taiwan

De 1982 à 2014

En 1982 Pékin proposait à nouveau à Taïwan  « un pays – deux systèmes ».

Cette proposition, acceptée par les Britanniques pour Hong-Kong, n’a pas été acceptée par les Taïwanais qui, eux, proposaient « un bon système » fondé sur la liberté, la démocratie et la justice sociale.

En 1992 Pékin et Taïwan admettent qu’il n’existe qu’une seule Chine mais que chaque partie peut interpréter cela à sa façon.  C’est le  « consensus de 1992 ».  Il est la base de relations apaisées entre les deux rives du détroit de Taïwan.

En 2010 un accord de coopération économique prévoit le développement du commerce et celui des relations entre les deux entités semi-officielles : la Fondation des échanges entre les deux rives (SEF) et l’Association pour les relations à travers le détroit de Taïwan (ARATS).

En juin 2014 M. ZHANG Zhu Jun, Directeur des Affaires taïwanaises, vice-ministre des Affaires étrangères de la République populaire de Chine, s’est rendu en visite officielle à Taipei.

Début novembre M. MA Ying-jeou, Président de la République de Chine, a confirmé  l’opposition des Taïwanais à la proposition « un parti – deux systèmes ».

(On peut  penser que les récents évènements de  Hong-Kong confortent les Taïwanais dans  cette opposition – voir Chine – Taïwan « Un pays, deux systèmes » dans ACTUALITE d’octobre)

MA a rappelé sa position : ni réunification, ni indépendance, ni usage de la force.

Mi novembre, à l’issue d’une rencontre à Pékin entre le directeur du Bureau chinois des Affaires taïwanaises et le ministre taïwanais des Affaires continentales ce dernier a déclaré que les relations entre Taïpei et Pékin se développaient conformément aux principes établis par le « consensus de 1992 » et aux dispositions de l’accord de 2010.