Actualités sur les changements climatiques, mars 2015

Les Etats insulaires exigent une mobilisation mondiale contre le réchauffement climatique

A quelques mois de la conférence internationale de Paris qui doit aboutir à un accord mondial sur le

climat, les Etats insulaires – comme le Vanuatu récemment victime d’un cyclone dévastateur mais aussi les Seychelles, les Maldives, Kiribati, Tuvalu, Tonga, Trinidad-et-Tobago, Sao Tomé-et- Principe, les Comores, les Bahamas, Barbade, Fidji, les îles Marshall, Palaos ou la Micronésie, membres depuis 1990 de l’Alliance des petits états insulaires – redoublent d’efforts pour que la communauté internationale dépasse les déclarations d’intention et agisse de manière concertée et ambitieuse contre le réchauffement climatique. (…) Selon la géographe Virginie Duvat-Magnan qui a participé aux  travaux  du Groupe  d’experts  intergouvernemental  sur  l’évolution  du  climat (Giec), environ 4 millions de personnes vivent aujourd’hui dans une île corallienne de moins de 1 km2 et d’au mieux trois mètres d’altitude, certaines de ces îles culminant à moins d’un mètre. (…) Selon le Giec, après une hausse moyenne de 20 cm au XXème siècle, les océans devraient encore s’élever de 26 à 86 cm à l’horizon 2100 par rapport à la moyenne 1986-2005. Au-delà des inondations et de leur cortège de destructions, la montée des eaux aggrave l’érosion des littoraux, renforce la hauteur des vagues lors des cyclones et peut porter atteinte aux nappes phréatiques, l’eau de mer pénétrant davantage dans les terres. Les îles, qui dépendent souvent de la pêche, sont également confrontées à l’acidification des océans, ce qui diminue les ressources marines…

17/03 – www.marine-oceans.com avec  (extrait)

«L’archipel de Vanuatu sauvé par ses traditions»

Le bilan du cyclone Pam est difficile à établir, mais le nombre des victimes semble limité. Plusieurs explications :

Vanuatu est un pays en voie de développement, mais il a su se doter de structures adaptées aux aléas naturels du pays : centre d‟alerte fonctionnant 7jours/7, jour et nuit, regroupement en un seul endroit du Ministère du changement climatique, du bureau des catastrophes naturelles, et du département de la météorologie et des géo-risques. Cela a permis une anticipation de l‟arrivée du cyclone. Prévision et prévention ont ainsi pu être coordonnées, même s‟il est difficile d‟activer tous les relais en provinces et dans les différentes îles.

NB : Avec 6 volcans actifs, une quinzaine de volcans dormants, des risques sismiques, cycloniques et de tsunamis, Vanuatu est le territoire le plus exposé de la planète aux aléas naturels, selon le World Risk Report de 2014.

L‟architecture traditionnelle est adaptée aux cyclones. Les abris communautaires en végétaux, aux murs et toitures bas ont mieux résisté que les maisons en dur, et ont sauvé de nombreuses vies.

En revanche, le problème actuel est l‟approvisionnement en nourriture : toutes les cultures vivrières

ont été détruites, et la remise en état de l‟agriculture ne peut être immédiate. Une crise alimentaire, voire une famine, est à redouter.

20/03 – Claudine WERY – Le Monde

Accord sur la prévention des catastrophes naturelles

Les participants à la 3ème conférence des Nations Unies sur la réduction des risques naturels ont

adopté le 18 mars 2015, « le Cadre de Sendai » (ville du Japon où se déroulait la conférence) qui détaille 7 objectifs non chiffrés pour 2030 afin de réduire le nombre de victimes et les dégâts des catastrophes naturelles, concernant notamment des mesures en faveur des handicapés.

Pas de cadre contraignant. Pas d‟engagement financier.

(Pour mémoire : 1ère conférence en 1994, 2ème en 2005)

20/03 – Le Monde

Pacific Islanders Say Climate Finance “Essential” for Paris Agreement

As Pacific Islanders contemplate the scale of devastation wrought by Cyclone Pam this month across four Pacific Island states, including Vanuatu, leaders in the region are calling with renewed urgency for global action on climate finance, which they say is vital for building climate resilience and arresting development losses.

The Pacific Islands are home to about 10 million people in 22 island states and territories with 35 percent living below the poverty line. The impacts of climate change could cost the region up to 12.7 percent of annual gross domestic product (GDP) by the end of this century, the Asian Development Bank (ADB) estimates.

Sixty percent of OECD aid in general to the Pacific Islands comes from Australia with other major donors including New Zealand, France, the United States and Japan. But in December, the Australian government announced far-reaching cuts to the foreign aid budget of 3.7 billion dollars over the next four years, which is likely to impact climate aid in the region.

Funding aimed at developing local climate change expertise and institutional capacity is vital to safeguarding the survival and autonomy of their countries, islanders say.

24/03 – Catherine Wilson http://www.ipsnews.net (extrait)

El Niño est arrivé: une année chaude nous attend

El Niño, phénomène de réchauffement persistant de la zone tropicale de l’Océan Pacifique, n’a pas eu lieu l’an dernier. Il a pris six mois de retard pour s’annoncer en février 2015, alors que personne ne l’attendait. La météo pourrait considérablement changer sur la moitié de la planète.

L’arrivée d’El Niño a été annoncée par l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA). En règle générale, ce phénomène dure 6 à 8 mois, mais le courant chaud observé actuellement pourrait être très long et se maintenir jusqu’à deux ans.

El Niño est aujourd’hui un terme tout aussi terrifiant que le réchauffement climatique. Cyclique, il se produit deux à trois fois par décennie avec une puissance qui peut varier.

El Niño change en effet le cours habituel des choses. Les alizés faiblissent. Le plancton ne monte pas à la surface, causant la mort des poissons, et les vents d’ouest amènent les pluies et même des inondations dans les déserts. El Niño apporte un temps extrême dont les conséquences sont, entre autres, la diffusion de la malaria, de la fièvre dengue et d’autres maladies le plus souvent transmises par les moustiques.

El Niño est un phénomène naturel: l’eau chaude remonte à la surface de l’océan Pacifique, s’étend le long de l’équateur vers l’Amérique et influe considérablement sur le climat dans certaines régions de la planète. Dans les conditions normales, le courant de Humboldt (au large du Pérou) froid emporte l’eau du sud. Il tourne vers l’ouest au niveau de l’équateur. Approximativement à cet endroit, la vie dans l’océan s’active grâce à la remontée des profondeurs d’eaux riches en plancton. Les alizés poussent l’eau chaude vers l’ouest de l’océan Pacifique, où l’eau se réchauffe sur 100-200 mètres. L’eau chaude et la pression basse près de l’Indonésie font monter le niveau de la mer dans cette région. Il est supérieur d’environ 60 cm par rapport à l’est de l’océan Pacifique. La différence de température des eaux est également élevée: 29-30 et 22-24 degrés respectivement.

28/03 – http://fr.sputniknews.com (extrait)