Crise de la cinquantaine à Singapour
Au lendemain de la mort de LEE KUAN YEW, l’ancien Premier Ministre fait déjà l’objet d’un « culte de la personnalité » qu’il avait refusé.
Jusqu’à sa récente hospitalisation, il était resté très présent aux affaires, « son ombre planant sur Istana » (siège de Premier Ministre). Son épouse dirige toujours le fonds souverain TEMASEK, propriétaire de Singapore Airlines notamment.
Cependant, Singapour, « subtil dosage de laisser-faire commercial compétitif et de socialisme aux accents orwelliens », aujourd’hui « orpheline » entre dans une ère incertaine. Depuis 2011, le modèle se craquelle, une opposition timide (40% des voix) se manifestant contre le People Action’s Party (PAP).
En 2012, des manifestations anti-immigration se sont déroulées pour dénoncer la hausse du coût de la vie (métropole la plus chère du monde selon l’Economist intelligence Unit), en 2013 des émeutes contre les travailleurs temporaires bangladais ont dégénéré à LittleIndia, la stratégie d’immigration choisie du gouvernement, visant à attirer les talents et les fortunes du monde entier est désormais contestée.
Le PAP est aussi attaqué par de nouvelles générations en quête de liberté, face à un « Etat autoritaire qui ne supporte pas le désordre et veut contrôler la conversation »….. « Singapour a besoin d’innovation et va devoir ouvrir la société »….selon le Président du Singapore Democratic Party.
Le Premier ministre, fils de LEE KUAN YEW a amorcé un virage « social » depuis environ 3 ans, et envisage d’avancer à l’automne les prochaines élections, prévues d’ici à janvier 2017. Le PAP pourrait enregistrer un nouveau recul et recueillir seulement 57% des voix.
15/05 – CF Sébastien Faletti – Le Figaro (extrait)