Le gouvernement indonésien assouplit son attitude à l’égard des séparatistes de l’Irian Jaya.
La partie indonésienne de la Nouvelle Guinée, appelée l’Irian Jaya, est depuis longtemps, la partie la plus pauvre de l’Indonésie, celle où la population est la moins dense, et aussi celle où la répression des mouvements séparatistes est la plus marquée.
Cependant le président indonésien Joko Widodo semble déterminé à avoir une nouvelle approche.
Début mai, il a gracié un leader indépendantiste qui avait été condamné à 20 ans de prison pour son rôle dans un raid contre un arsenal à Jayapura et qui avait déjà accompli 10 années sous les barreaux. Quatre autres prisonniers politiques ont aussi été graciés. Et pour 90 autres prisonniers politiques dans la partie indonésienne de la Papouasie, les perspectives de libération prochaine apparaissent bonnes. Ces libérations faisaient partie des engagements de Joko Widodo dans sa campagne présidentielle.
Les journalistes étrangers, jusqu’ici admis au compte-gouttes dans l’Irian Jaya pourront accéder à cette province.
L’Irian Jaya, qui est riche en ressources naturelles et notamment en minerais, n’a pas beaucoup bénéficié de la transition démocratique qui a suivi le renversement de la dictature de Suharto en 1998. Les services publics sont déficients, l’infrastructure en très mauvais état et le taux de SIDA est près de 15 fois supérieur à celui dans le reste du pays. Le président Widodo a promis 300 millions de dollars pour construire des routes à péage, des ponts et des dispensaires. Jayapura, la capitale de l’Irian Jaya, a été choisi pour que les jeux nationaux s’y tiennent en 2020, un honneur jusqu’ici réservé à Java. 45 millions de dollars ont déjà été consacrés à la construction d’infrastructures sportives.
Jusqu’ici la répression a été forte, même si l’activité indépendantiste a beaucoup diminué au fil des années. Selon l’organisation des droits de l’homme indonésienne Imparsial, Environ 30 000 soldats sont stationnés dans cette région qui compte 3,6 millions d’habitants, en majorité chrétiens. Selon les militaires, leur présence est nécessaire pour sécuriser la frontière avec la Papouasie Nouvelle Guinée. Les nouvelles mesures décidées par le président Widodo ont été bien accueillies par les organisations des droits de l’homme et les pays occidentaux qui lui ont reproché son attitude implacable dans les affaires de drogue et l’exécution de huit personnes (dont sept étrangers) condamnées à mort pour trafic de drogue.
15/05 – Jeffrey Hutton – Christian Science Monitor (traduction condensée)