La Bolivie fait cavalier seul pour valoriser son lithium
Le « salar » d’Uyuni (plus grand désert de sel du monde à 3600 m d’altitude) donne à la Bolivie d’être un jour riche grâce à son lithium (utilisé pour les batteries de téléphones portables, d’ordinateurs et surtout pour le marché porteur de la voiture électrique). Actuellement sept piscines de 500 m de côté sont creusées dans le sel et remplies par des pompes faisant remonter la saumure à la surface.
Quelques tonnes sont produites à titre expérimental par l’entreprise minière d’Etat Comibol et l’usine pilote de lithium Lipi. Le 16 août, la Bolivie a signé un contrat avec l‘entreprise allemande K-Utec Salt Technologies. D’ici 2019, Lipi sera un véritable site industriel avec des piscines d’un Km2, et de nouvelles unités de production. «Nous sommes propriétaires sans aucun autre partenaire», Evo Morales qui va débourser 925 millions de US $, « l’un des plus gros investissements jamais réalisés dans le pays ».
La production, de 36 000 tonnes en 2014, devrait croître de 12% par an. La plus grosse réserve mondiale de lithium : 9 millions de tonnes sur 40. En 2009, Evo Morale avait décliné un investissement de 1,2 millions de US $ du groupe Bolloré car il ne transférait pas assez de technologie et de valeur ajoutée à la Bolivie. Conséquence de cette stratégie nationale d’autonomie : la Bolivie est actuellement absente du marché du lithium dominé par l’Australie, le Chili et l’Argentine, ces 2 pays sud-américains ayant ouvert leur « salares » à des multinationales qui ont apporté capitaux et savoir- faire.
24/08 – Fréderic Faux – Le Figaro économie (extrait)