Accord de Paris : la carte des pays qui ont signé ou qui ont ratifié
175 pays étaient réunis vendredi à New York pour la signature de l’Accord de Paris. Une première étape – symbolique – vers la mise en œuvre du texte qui pose comme principal objectif un réchauffement global en-deçà des deux degrés. Parmi eux, une quinzaine de pays ont déposé le soir- même leur dispositif de ratification. La France doit quant à elle présenter son projet de loi de ratification au Parlement le 17 mai prochain. La carte des pays signataires et ceux qui ont ratifié l’Accord de Paris.
Une quinzaine de pays ont d’ores et déjà ratifié l’Accord de Paris.
Un record ! L’Accord de Paris a été signé par 175 pays dès le premier jour de l’ouverture de sa signature. Les grands pays pollueurs, les principaux pays en développement ainsi que les nombreux petits États insulaires, principalement exposés au changement climatique, font partie des signataires. Parmi ceux qui ont manqué à l’appel vendredi, au siège de l’ONU, les pays pétroliers comme l’Arabie saoudite et le Nigeria. Le Nicaragua, qui s’était illustré au moment de l’adoption de l’Accord au Bourget, le 12 décembre, par son opposition, était logiquement absent à New York.
Actuellement, la jauge est à … 0,04%
Mais cette signature massive n’est qu’un premier pas vers la mise en œuvre du texte. Pour entrer en vigueur, l’Accord de Paris doit désormais être ratifié par 55 pays représentant 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Or, si les 171 signatures recueillies à New York le 22 avril représentent 93 % des émissions mondiales, selon les calculs du World Resources Institute (WRI), pour l’instant, les pays qui ont ratifié l’Accord ne représentent que… 0,04% des émissions mondiales.
Le WRI a lancé pour l’occasion un outil de simulation qui permet de calculer les émissions couvertes en fonction des pays sélectionnés. Ainsi, on s’aperçoit rapidement que pour arriver aux 55%, même si tous les autres pays du monde ont procédé à la ratification, il faudra au moins l’un des quatre principaux émetteurs, à savoir la Chine, les États-Unis, l’Union européenne et la Russie. Sans l’un d’eux, nous n’arriverions en effet qu’à 42% des émissions mondiales.
Chine + États-Unis = 38% des émissions
La Chine et les États-Unis ont déjà fait savoir, dans une déclaration commune en amont de la cérémonie de New York, qu’elles « prendront aussitôt que possible cette année les mesures intérieures respectives » pour ratifier l’Accord. A eux deux, ces États représentent 38% des émissions globales, ce qui permet de gagner une bonne avance vers l’objectif des 55%. Il faudra alors que leur ratification soit complétée par d’autres gros émetteurs, tels que la Russie, l’Inde, le Japon, le Brésil, le Canada, la Corée ou le Mexique, estiment les chercheurs du WRI.
Vendredi, la Chine, par la voix de son vice-Premier ministre, Zhang Gaoli, a indiqué qu’elle pourrait ratifier l’Accord avant le sommet du G20 prévu en septembre. De son côté, Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, a assuré que l’Accord sera déposé à la Chambre des communes le mois prochain et ratifié plus tard dans l’année. L’Union européenne, qui représente environ 11% des émissions mondiales devrait quant à elle le ratifier un peu plus tard sachant qu’il lui faut attendre que tous ses membres l’aient au préalable ratifié.
Contrairement au protocole de Kyoto, l’Accord de Paris pourrait ainsi entrer en vigueur très rapidement. Les observateurs tablent sur 2017 ou 2018. Soit bien avant son application prévue dans l’Accord en 2020. De quoi envoyer un signal fort pour aller vers un monde bas-carbone.
25/04 – Concepcion Alvarez © 2016 Novethic – Tous droits réservés