Birmanie: des extrémistes bouddhistes poursuivis

Après une manifestation sans autorisation, des extrémistes bouddhistes sont pour la première fois dans le collimateur de la justice birmane. Le précédent gouvernement des anciens militaires avait laissé leur mouvement  prendre  racine  et  se  développer,  mais  depuis  un  mois,  ce  sont  les  forces  pro-démocratiques d’Aung San Suu Kyi qui sont au pouvoir. Elles s’étaient opposées à de nombreuses reprises aux extrémistes à l’occasion des dernières élections.

Ils ont manifesté contre l’utilisation d’un mot, Rohingya, qui désigne l’ethnie des musulmans de l’ouest de la Birmanie.

Des centaines d’extrémistes bouddhistes ont protesté jeudi 28 avril devant l’ambassade des États-Unis à Rangoon. Celle-ci avait, dans un communiqué, utilisé le terme Rohingya.

Pour ces extrémistes bouddhistes, les musulmans de l’ouest du pays sont des immigrés illégaux venus du Bangladesh voisin, ce sont donc des Bangladais. Le débat sémantique oppose régulièrement et violemment les extrémistes bouddhistes à la communauté internationale.

C’est la première fois que la police s’en prend aux intérêts de ce groupe radical bouddhiste. En effet, le précédent gouvernement leur avait octroyé une marge de manœuvre très importante pour s’impliquer en politique et organiser de grands rassemblements. Mais les élections de novembre dernier ont donné un coup d’arrêt au mouvement des bonzes radicaux, le parti qu’ils soutenaient ayant subi une sévère défaite.

Les organisateurs de la manifestation sont donc poursuivis pour avoir protesté sans autorisation, comme l’ont été de nombreux militants des droits de l’homme en Birmanie ces dernières années.

29/04 – Rémy Favre – RFI