Cérémonie du thé animée par l’Ecole Urasenke Maison de la culture du Japon à Paris (MCJP) – 12 juin 2024
Le terme de « cérémonie » fait référence à des rituels et des pratiques codifiées, à un art traditionnel inspiré en partie du bouddhisme zen qui nécessite un long apprentissage[1].Elle correspond à une discipline esthétique de la civilisation japonaise.
La préparation du thé vert en poudre (« thé matcha ») est réalisée par un praticien expérimenté et servie à un petit groupe d’invités dans le cadre calme d’un lieu festif. Le cérémonial a été transmis au XIIème siècle par des moines japonais à leur retour de Chine. A l’époque féodale, le thé est un signe de culture ; au-delà d’un symbole de la cérémonie religieuse, c’est aussi un stimulant pour méditer ou une substance à usage médical. En 1522, le Grand Maître Sen Rikyu a perfectionné la Voie du Thé (Chado), et a créé 3 écoles. Ses descendants perpétuent son héritage et contribuent à son enrichissement dans le pavillon de thé le plus ancien dans la demeure de la famille Sen à Kyoto. Aujourd’hui, il y a environ 500 écoles.
L’école Urasenke est la plus active et la plus suivie des deux écoles principales l’autre est l’école Omotesenke également représentée à la MCJP. Elles ont de nombreux points communs.
Le pavillon de thé au 5ème étage de la MCJP a été offert par le Grand maître de l’Ecole Urasenke. Après des salutations, l’hôte et l’(ou les) invité(s) apprécient la décoration, en général dépouillée, la ou les fleurs (de saison) dans l’alcôve de la chambre de thé, le foyer (isolé symboliquement par un mini paravent autour du foyer) et le récipient d’eau. Un deuxième temps est consacré aux ustensiles et au tissu rouge en soie (plié) qui servira à la purification des ustensiles.
Quatre principes fondamentaux, toujours respectés, régissent traditionnellement la cérémonie et ses différentes étapes : l’harmonie (de la relation humaine, des ustensiles, avec la saison) ; le respect (de tous) ; la pureté (l’honnêteté de cœur) ; la tranquillité (la sérénité de l’esprit).
Les échanges entre l’hôte et l’invité portent sur les « ustensiles » : la boite de thé (sa forme, la qualité de la laque noire), le bol à thé la cuiller, le fouet (chasen) … La dégustation obéit aussi à un rituel : d’abord l’eau chaude réchauffe le bol, puis la dégustation du gâteau (légèrement sucré) est suivie par la dégustation du thé qui été fouetté avec un ustensile particulier destiné à l’aérer, et le faire mousser.
L’invité salue avant de déguster, admire le bol sous toutes ses faces, puis boit le thé.
Les invitations sont en général envoyées par l’hôte un mois avant la cérémonie. Le processus se termine à l’initiative de l’invité.
Hélène Mazeran
[1]Cf Noriko Morishita : La cérémonie du thé. Marabout. 2019.
Cf aussi « Dans un jardin qu’on dirait éternel », film de Tatsushi Omori, sorti en France en 2020. Article dans l’espace culture de notre site.