La renégociation du traité des îles du détroit de Torrès, c’est possible

201507 actualite oceanie

Le détroit des îles de Torrès sépare l’Australie de la Papouasie Nouvelle-Guinée. Une séparation théorique, car de part et d’autre de la frontière vivent ceux qu’on appelle « les indigènes du détroit de Torrès », qui ont des liens coutumiers très forts.

Le traité des îles du détroit de Torrès qui a décidé du tracé de la frontière entre l’Australie et la Papouasie Nouvelle- Guinée. Les deux pays sont séparés par  le Détroit des Îles de Torrès. Certaines de ces îles sont australiennes, les autres sont papoues.

Le traité, entré en vigueur en 1985, prend en compte les liens culturels et coutumiers    entre     les îliens australiens et les îliens papous du détroit. Il autorise donc les habitants de 13 villages papous à se rendre librement sur les îles australiennes, sans visa, pour des rassemblements coutumiers, chasser, cultiver, ou pêcher.

Mais selon Peter O’Neill, le premier ministre de la PNG, le traité n’est pas juste car il exclut les villageois de la région voisine de TransFly, sur l’île principale du pays. Résultat, écrit le Premier ministre papou dans un communiqué publié la semaine dernière: « Les villageois de la TransFly n’ont plus le droit d’aller pêcher ou chasser dans la partie australienne du détroit, et ils ont du mal à survivre.»

La question sera sûrement prise en compte par Tony Abbott en août, car il doit passer une semaine sur une des îles australiennes du Détroit de Torrès. Donald Rothwell, professeur de droit international à l’Université nationale australienne: « Le Premier ministre sera d’autant plus attentif que ce détroit est crucial  pour  l’opération  Frontières  souveraines.  Il  a  donc  besoin  d’entretenir  une  bonne  relation bilatérale avec la Papousie Nouvelle-Guinée. »

Frontières souveraines, c’est le nom de l’opération menée par la marine australienne à la frontière avec l’Indonésie pour repousser les bateaux de migrants. Les bâtiments de la marine australienne doivent passer par le Détroit de Torrès, qui relie le Pacifique à l’océan Indien.

Donald Rothwell: « Je suis sûr que le gouvernement australien serait prêt à répondre aux demandes du gouvernement papou, et accepterait de modifier le traité. Il peut s’agir tout simplement d’autoriser les villageois de la TransFly à pêcher en territoire australien. Cela pourrait suffire. »

En revanche, il y a très peu de chances que le tracé de la frontière entre les deux pays soit modifié. Il y aurait de grands gisements de pétrole, de gaz et des minerais dans le fond du Détroit de Torrès, pas encore exploités.

24/07 – Caroline Lafargue – http://www.radioaustralia.net