Les nationalistes chinois réclament une réaction plus virile contre les «provocations» américaines

Si la Chine semble refuser l’escalade militaire face aux États-Unis, elle est soumise à la pression d’une partie de son opinion publique et probablement de quelques uns de ses cadres les plus nationalistes. Malgré leur courroux, les autorités chinoises ont réagi, depuis hier, de manière plutôt mesurée au lancement  de  patrouilles  de  navires  de  guerre  américains  dans  une  zone  de  la  mer  de  Chine méridionale dont Pékin revendique la souveraineté. Considérant comme siennes les îles artificielles qu’elle construit depuis 2013 sur des récifs coraliens dans l’Archipel des Spratleys, la Chine a affirmé que Washington avait “menacé sa souveraineté” en faisant naviguer, mardi, le contre-torpilleur “USS Lassen” à l’intérieur d’une zone de 12 milles nautiques entourant l’un de ces îlots. Convoqué au ministère des Affaires étrangères à Pékin, l’ambassadeur américain en Chine s’est même fait tancer par des officiels du pouvoir communiste. Mais, à aucun moment, Pékin n’a pris le risque d’expliquer comment le régime réagirait si les Américains poursuivaient, comme ils l’ont annoncé, leurs patrouilles militaires en Mer de Chine.

Si la Chine semble refuser l’escalade, pour éviter un éventuel accrochage local dont elle ne pense pas pouvoir sortir en vainqueur si loin de ses grandes bases militaires, elle est soumise à la pression d’une partie de son opinion publique et probablement de quelques uns de ses cadres les plus nationalistes qui plaident pour une réaction plus virile à la “provocation” américaine.

27/10 –Yann Rousseau – Les Echos (extrait)