La Chine déploie des missiles sur les îlots contestés de Mer de Chine du sud.

La Chine a installé des missiles de croisière sur trois îles de Mer de Chine méridionale, îles dont la territorialité est contestée. Le but de ce déploiement est d’appuyer ses revendications de souveraineté.

Selon la chaîne de télévision américaine CNBC, qui cite des sources proches des services de renseignement américains, l’armée chinoise aurait installé ces armements défensifs anti-navires et sol-air au cours des 30 derniers jours. Il s’agit de missiles YJ-12B ayant une portée de 295 milles nautiques qui peuvent frapper des navires et de missiles HQ-9B qui peuvent frapper des avions et qui ont une portée de 160 milles nautiques.

La Chine revendique de très nombreuses îles et récifs de la mer de Chine méridionale qui sont très loin de ses côtes. Des nations voisines (Vietnam, Philippines, Malaisie, Brunei) ont des revendications rivales, qui se chevauchent parfois.

Pékin appuie ses prétentions de souveraineté en renforçant par remblaiement des îlots et récifs qu’il contrôle. C’est ce que certains ont appelé « la grande Muraille de Sable ». La Chine y construit depuis 2013 des installations civiles, mais aussi des pistes d’atterrissage capables d’accueillir des avions militaires.
Les missiles chinois auraient été déployés sur les récifs de Yongshu (Fiery Cross), Zhubi (Subi) et Meiji (Mischief), selon CNBC. Ils sont tous situés dans l’archipel des Spratleys. Celui-ci se trouve à l’est du Vietnam, à l’ouest des Philippines, et très au sud de la Chine continentale.

La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères n’a ni démenti ni confirmé.
«Les constructions pacifiques de la Chine dans l’archipel des Spratleys, y compris le déploiement de nécessaires installations de défense du territoire national, ont pour but de protéger la souveraineté et la sécurité de la Chine», a assuré Hua Chunying.
«Les Etats n’ayant pas de velléité de violer (cette souveraineté) n’ont aucune raison de s’inquiéter», a-t-elle souligné lors d’une conférence de presse.
Le ministère chinois de la Défense a souligné à de nombreuses reprises que ces îles «faisant partie du territoire chinois», il appartenait à la Chine seule de décider ce qu’elle y faisait. Pékin voit cette zone comme essentielle pour assurer la sécurité de ses approvisionnements pétrolier.

Les États-Unis estiment que Pékin «militarise» ainsi la mer de Chine méridionale. L’US Navy envoie elle-même fréquemment des navires de guerre et des porte-avions dans la zone.
«Nous sommes bien au fait de la militarisation de la mer de Chine méridionale par la Chine», a déclaré jeudi la porte-parole de la Maison-Blanche, Sarah Sanders.
«Nous avons évoqué nos préoccupations à ce sujet directement avec les Chinois et il y aura des conséquences à court terme et à long terme », a-t-elle poursuivi, sans plus de précisions.

En 2016 la Cour permanente d’arbitrage (CPA) de la Haye, saisie par les Philippines, avait jugé que Pékin n’avait pas de droits historiques en mer de Chine méridionale et avait invalidé les revendications de Pékin.
Pékin n’a jamais accepté cet arbitrage.

Article rédigé par Jean-Christian CADY
à partir d’informations parues dans The Guardian, Le Journal de Montréal et CNBC.