La Chine et la coopération régionale

Source : https://www.cultura.com/le-commerce-international-du-gatt-a-l-omc-tea-9782501127691.html

Multilatéralisme et libre-échange : les positions chinoises

Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, « préserver les générations futures du fléau de la guerre » est à l’origine de la charte de San Francisco (26 juin 1945). D’où la référence dans les actes constitutifs des Organisations spécialisées du système ONU, notamment l’UNESCO et l’OMC :

  • Ainsi dans l’acte constitutif de l’Unesco, il est mentionné que « La guerre prend naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes qu’il faut construire les défenses de la paix ».
  • De la même manière, les Alliés veulent promouvoir le commerce international pour éviter les politiques de barrières douanières, de dévaluations compétitives des années 30 qui ont conduit à la guerre.   Les échanges commerciaux sont les armes de la paix, la guerre met en cause les intérêts commerciaux. D’ou la promotion du libre-échange et du multilatéralisme alors que le protectionnisme et l’isolationnisme conduisent à des situations d’affrontement et à une lutte pour la prééminence. Le développement économique et commercial entrainera naturellement des relations pacifiques basées sur une volonté politique de coopération intergouvernementale. La libéralisation des échanges internationaux est vécue comme un facteur de paix contrairement au protectionnisme. Mais l’OMC ne voit le jour qu’en 1995…. Le GATT,premier accord en matière de commerce sur les barrières non tarifaires a été mis en place en 1947 pour pallier l’impossibilité de créer ce qui devait être l’OMC, du fait de la non-ratification du traité fondateur par le Congrès américain. La responsabilité du GATT sera « la négociation d’accords réciproques et mutuellement avantageux », l’équilibre de concessions en échange de l’abaissement des barrières commerciales. Dans ce contexte, sa compatibilité avec des zones de libre-échange lui a permis de jouer un rôle régulateur dans la coopération internationale et la libéralisation des échanges. Les zones d’intégration économique ont pour effet d’augmenter l’interdépendance entre les Etats.

M. LU Shaye, actuel ambassadeur de Chine à Paris, présente la République Populaire comme facteur de paix et d’harmonie dans les relations internationales par le développement et la coopération et insiste sur son attachement au multilatéralisme. « Le concept de multipolarisation de la Chine se rapporte au maintien d’un système international centré sur les Nations-Unies, d’un ordre international basé sur le droit international et d’un système commercial basé sur les règles de l’OMC »[1].

Source ; https://www.radioalgerie.dz/news/fr/article/20181224/158239.html

Depuis quelques années, la Chine s’emploie à investir l’ensemble du système onusien[2] et à développer son influence dans les organisations régionales. Est-ce la mise en œuvre des principes énoncés ci-dessus ou une nouvelle version de l’expansionnisme chinois, de l’extension de l’influence chinoise dans le monde voulue par Xi Jinping ? Aujourd’hui, la Chine dispose du plus vaste réseau diplomatique dans le monde devant les Etats-Unis (avec 276 représentations). Et quand elle ne peut contrôler une organisation, elle en créé une nouvelle… ! (Cf le cas de la Banque asiatique d’investissements pour les infrastructures (AIIB) pour faire concurrence à la Banque asiatique de développement (BAD) et  à la Banque mondiale.

Comment interpréter les interventions des hauts responsables chinois lors de la signature du nouveau traité RCEP le 15 novembre et lors du sommet de l’APEC le 19 novembre ? Projet d’insertion dans la communauté internationale ou tentative de domination du monde ?

Le Regional Comprehensive Economic Partnership (RCEP)[3]

Source : http://french.china.org.cn/business/txt/2020-11/17/content_76919552.htm

Il a été initié à Bali en novembre 2011 lors du 19ème sommet des Etats membres de l’ASEAN. Après huit ans de négociations, il est signé le 15 novembre 2020 à Hanoï à l’occasion du sommet annuel de l’ASEAN par quinze Etats du Pacifique ouest : les dix membres de l’ASEAN + l’Australie, la Chine, la Corée du sud, le Japon et la Nouvelle Zélande. L’Inde qui a participé aux débuts des négociations, s’en est retirée en novembre 2019 (notamment par crainte de voir son territoire inondé de produits chinois au détriment des produits locaux).

C’est un accord de libre-échange qui constitue la plus grande zone économique au monde, plus vaste que l’UE, ou l’USMCA (ex ALENA).Cette zone couvre aujourd’hui 30% de la population du globe (marché de 2 milliards d’’habitants) et 29% du PIB mondial (26 200 milliards de US $) et 27% du commerce international devant les Etats-Unis (24,2% du PIB mondial et 327 millions d’habitants) et l’UE22,1% du PIB mondial et 512,3 millions d’habitants). Cet accord est appelé à évoluer en fonction du dynamisme des économies concernées et des nouveaux membres éventuels.

Il a pour objectif d’éliminer 90% des droits de douane d’ici 20 ans, son principal enjeu est de diminuer les tarifs douaniers pour favoriser les échanges. Il couvre aussi la propriété intellectuelle, mais pas les normes de qualité et la régulation, ni l’ouverture des marchés publics, ni la protection des travailleurs, ni l’environnement. « Le RCEP n’est pas à la page du XXIème siècle, en matière de propriété intellectuelle ou d’environnement, mais comme les membres de l’ASEAN sont encore en développement, cet accord à bas standard peut permettre à la Chine d’étendre son influence »[4].

C’est un accord de libre-échange, il n’a pas de caractère contraignant et ne crée pas un marché asiatique unique puisque chaque Etat reste maître de sa politique commerciale. C’est une « offensive de charme », visant principalement les économies dynamiques d’Asie du sud-est, mais fragilisées par la crise sanitaire actuelle.

Principales caractéristiques

Il présente deux originalités :

  • Il rassemble des économies avancées et des pays en développement,
  • Il rassemble des pays asiatiques et des pays appartenant au « camp occidental » : Australie et Nouvelle Zélande, ainsi que le Japon et le Corée du Sud en valse-hésitation entre les 2 camps.

En outre, il faut souligner la forte domination chinoise (actuellement environ la moitié du poids économique total), encore accentuée par l’absence de l’Inde. S’il s’agissait à l’origine d’une initiative diplomatique de l’ASEAN, aujourd’hui la signature se fait plutôt au bénéfice de la Chine qui vient d’en reprendre le leadership. C’est un moyen d’étendre son influence par la coopération et les accords plutôt que par la guerre commerciale ou économique. C’est un accord global, donc plus large que les accords bilatéraux conclus dans le cadre du projet des nouvelles routes de la soie, mais complémentaire.

Enfin, l’aspect conjoncturel est indéniable. Du fait de la crise économique liée au COVID, il est nécessaire, partout dans le monde, d’aider les entreprises à exporter. Mais l’Asie est déjà dans l’après COVID. Et la Chine sera sans doute la seule puissance économique à échapper à la récession en 2020. Cet accord va entraîner un rééquilibrage des relations internationales et de l’économie mondiale, un déplacement,(n’y est-il pas déjà ? :voire une accentuation)du centre géoéconomique du monde vers l’Asie.  L’organisation de l’Asie Pacifique devient un pôle de développement (plus) autonome (car ils ont besoin de l’UE qui est un de leurs principaux débouchés). En 1980, l’Asie représentait 20% du PIB mondial, elle est aujourd’hui à plus de la moitié, et devrait être à environ 60% en 2060…. C’est en outre, le plus grand marché mondial de consommateurs.(mais pas le plus lucratif !)

Mais il persiste quelques interrogations sur les relations à venir entre les quinze partenaires de cet accord :

  • Les relations économiques et politiques sont parfois difficiles entre la Chine et le Japon, la Chine et le Vietnam, la Chine et la Corée du sud. Cet accord économique pourra-t-il aider à résoudre les contentieux politiques ? Les contentieux avec l’Australie et la Nouvelle Zélande, territoriaux ou économiques, perdurent aussi ainsi qu’avec certains états de l’ASEAN.
  • La Chine occupe une position de force avec plus du tiers des exportations. Les autres Etats pourront-ils lui résister ? L’Inde pourra-t-elle (et voudra-t-elle ?) se raccrocher ? En effet, elle a quitté les négociations en 2019 en raison de la multiplication des contentieux politiques, territoriaux et économiques avec la Chine. Mais elle a la possibilité de le rejoindre.

Interrogations aussi sur les relations avec le reste du monde :

  • L’Europe se voit ainsi devancée par l’ASEAN comme premier partenaire économique de la Chine.
  • Quelle sera la réponse de la future administration américaine ? Le RCEP consacre l’échec de la politique de « pivot vers l’Asie » menée par Obama et Joe Biden pendant 8 ans. Le Trans-Pacific Partnership (TPP), signé à Auckland le 4 février 2016, était un accord de libre-échange pour contrer la Chine, qui a été rejeté par Trump dès 2017 ; le champ était libre pour Pékin qui s’y est engouffré. Ce traité qui incluait des normes sociales et environnementales (absentes du RCEP) et des règles de bonne pratique, aurait pu notamment obliger la Chine à respecter la propriété intellectuelle occidentale, et aussi éventuellement se transformer en alliance militaire pour surveiller la mer de Chine, les détroits malais… et faire perdurer la prééminence américaine dans le Pacifique, incontestée depuis 1945. Si les reproches de M. Trump à l’encontre de la Chine qui ne respectait pas ses engagements en tant que membre de l’OMC, pouvaient se justifier, la manière employée a eu pour effet de provoquer une rupture totale en 2016 entre la Chine et les 4 Etats du Dialogue Quadrilatéral de Sécurité (QUAD) : Australie, Etats-Unis, Inde et Japon[5].
  • La participation à cet accord est aussi un succès pour le Japon : il est dans cet accord et en tirera profit pour ses exportations automobiles notamment (86% des produits japonais seraient exempts de droits de douanes à l’entrée en Chine, contre 8% aujourd’hui)[6]. En outre, il contrebalancera un peu le poids de la Chine. Mais il est aussi, comme sept autres Etats du RCEP, dans le Partenariat Transpacifique Global (CPTPP) avec 10 pays riverains après le retrait des Etats-Unis en 2017.

La signature du RCEP est aujourd’hui le symbole du déclin américain en Asie, et du déplacement du centre de gravité de l’activité économique mondiale en Asie. Ce sera une situation difficile à remonter par la nouvelle administration américaine (qui veut instaurer des normes commerciales mondiales pour contrecarrer l’influence croissante de la Chine ; quelle sera sa position sur le libre-échange ?).

Le plus étonnant est la déclaration du ministre du commerce chinois Gao Feng  assurant que la Chine accueillera favorablement tout accord de libre-échange régional ouvert, inclusif et transparent qui peut contribuer à favoriser la mondialisation économique et l’intégration économique régionale.[7]

Ainsi certains états participent à ces deux accords de libre-échange dont les contraintes sont différentes et se chevauchent. On peut légitimement se demander à quoi sert finalement l’OMC ? Si le multilatéralisme est souvent mis en avant par la Chine, elle donne cependant la préférence au bilatéralisme quand cela l’arrange pour résoudre, en position de force du fait de sa taille, des situations conflictuelles.

La Chine et la communauté internationale en 2020

Source : https://atalayar.com/fr/content/le-commerce-international-de-la-chine-augment%C3%A9-de-46-en-octobre

20 ans après son admission à l’OMC le 11 décembre 2001, la Chine est devenue le partenaire commercial principal de 120 pays (avec une balance commerciale qui lui est le plus souvent favorable). La signature du RCEP montre son engagement en faveur de la liberté du commerce international. En juillet 2010, Chine est passée devant le Japon, comme deuxième puissance économique mondiale. Nouvelle étape : elle se rallie au libre-échange et au multilatéralisme : « un retournement du monde » selon Nicolas Baverez, « l’Asie adopte les principes qui firent la réussite des pays occidentaux dans la seconde moitié du XXème siècle au moment où ceux-ci s’en détournent sous la pression des populismes ».

« Le multilatéralisme est la bonne voie pour l’économie mondiale et le progrès de l’humanité », a déclaré M. Li Keqiang, Premier ministre chinois lors du sommet de Hanoï. Lors de l’ouverture du sommet de l’APEC à Kuala Lumpur le 19 novembre, Xi Jinping réaffirmait à son tour que « aucun pays ne peut se développer en gardant ses portes fermées », même si la Chine ne recule pas devant des pratiques de concurrence déloyale….

La position de la Chine par rapport à la communauté internationale peut être présentée sous différents angles :

  • Non seulement les coûts salariaux y sont bas (mais de moins en moins puisqu’elle-même délocalise), mais elle ne respecte pas les normes du BIT
  • Malgré sa signature des accords de Paris sur l’environnement, on peut se poser des questions sur son modèle économique respectueux … de l’environnement
  • Sa politique monétaire unilatérale de dépréciation n’est pas conforme à des échanges équitables pour tous, et elle inonde le monde de ses produits, grâce à une monnaie volontairement   sous-évaluée, même si elle s’en défend
  • Elle ne respecte pas franchement les décisions onusiennes de sanctions à l’égard de la Corée du nord, de la Russie, de l’Iran, du Venezuela…
  • Elle a une position unilatérale sur la dette africaine
  • Ses projets dans le cadre des « nouvelles routes de la soie » ont un impact sévère sur l’endettement des pays partenaires

La Chine vient de remporter une nouvelle bataille…. Mais la victoire reste à confirmer, après avoir résolu quelques problèmes internes et bien évalué ses ambitions externes.

  • Les tensions internes sont pour l’instant contenues et sous le contrôle étroit du Parti Communiste Chinois depuis l’arrivée de Xi Jinping en 2012. Mais la dérive de plus en plus autoritaire du régime depuis la suppression de la limitation à deux mandats présidentiels, ne risque-t-elle pas de provoquer une évolution semblable à celle qui a suivi les erreurs stratégiques de Mao et de la Bande des Quatre… ? La question de la sécurité alimentaire et de la dépendance vis à vis de l‘étranger n’est pas résolue, l’explosion du développement urbain contraste avec une majorité de régions rurales appauvries[8]…De plus, le pouvoir dictatorial ne favorise pas forcément l’esprit d’entreprise et les innovations, la population est vieillissante[9]… Certes Xi Jinping n’a pas à redouter des échéances électorales prochaines comme ses homologues occidentaux, car une des forces de la Chine repose sur le temps long, mais arrivera-t-il à son objectif de faire de la Chine « une hyperpuissance politique et militaire » pour 2049 ? Le Plan « Vision 2035 » a été adopté dans cette logique par le Comité central d’octobre 2020, et vise à combler le retard militaire chinois (entre 1998 et 2008, le budget de la défense chinois[10] a cru de 200%, en 2020, l’augmentation devrait encore être de +6,6%).
  • Les perspectives d’extension territoriale en Mer de Chine (orientale et méridionale) sont en partie à l’origine de la modernisation et du développement des armées et de marines de l’Australie, et de l’Inde  et maintenant de Taiwan. Des manœuvres conjointes, impliquant aussi les marines occidentales, se sont multipliées ces dernières années, montrant clairement qu’un « contrôle » chinois de la région ne sera pas admis. Il n’est pas évident que les Etats de la région soient prêts à adopter une « politique de soumission » sur les sujets géopolitiques en échange de mirages économiques sur le marché chinois, même si « l’Asie-Pacifique est aux avant-postes de la croissance dans un monde frappé de multiples défis », comme le rappelait Xi Jinping à Kuala Lumpur lors de l’ouverture du sommet de l’APEC. L’ « offensive » que représente la signature du RCEP doit se comprendre en complément du projet OBOR, né en 2013 avec le développement des instituts Confucius (aujourd’hui 500 à travers le monde, dont 15 e France). Mais il ne faut sous-estimer la réticence de l’Inde (peut-on parler de « sinophobie » ?), le réveil des vieux démons antichinois en Asie centrale, les désillusions des pays africains devant le poids de leur dette vis-à-vis de la Chine….

Coopération régionale dans la zone Pacifique

ASEAN                       Signé 1967

10 Etats:   Birmanie, Brunei, Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande

Elargi entre 1995 et 1999 : Cambodge, Laos, Vietnam

ASEAN + 3                1997   

APT                            10 de l’ASEAN + Corée du sud, Chine et Japon

APEC                         1989                                                  

21 Etats  :    Australie, Brunei, Canada, Chili, Chine, Corée du sud, Etats-Unis, Hong Kong, Indonésie, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle Zélande, Papouasie-Nouvelle Guinée, Pérou, Philippines, Russie, Singapour, Taïwan, Thaïlande, Vietnam

QUAD                        2007   

4 Etats      :   Australie, Etats-Unis, Inde, Japon

TPP                             2016                pas ratifié       

12 Etats    :  Australie, Brunei, Canada, Chili, Etats-Unis, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle Zélande, Pérou, Singapour, Vietnam

CPTPP                       2018                                                  

11 Etats     ; Australie, Brunei, Canada, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle Zélande, Pérou, Singapour, Vietnam

RCEP                          2020                                                  

15 Etats      : 10 de l’ASEAN + Australie, Chine, Corée du sud, Japon, Nouvelle  Zélande

Hélène Mazeran

Sources :              

IRIS, Barthelemy Courbon, 19 novembre 2020

Les Echos, 23 novembre 2020, Frédéric Schaeffer

Le Figaro, 16, 17, 20, 21-22, 23, 24 novembre 2020.Regis Arnaud, Nicolas Baverez, Armelle Bohinust, Sébastien Falletti, Renaud Girard, Virginie Mangin

DovZerah, SiteAtlantico, https://:www.atlantico.fr. N° 235, 24novembre 2020


1 Entretien dans la Revue Défense n°201, novembre-décembre 2019.

[2] Cf Article de Denis Lambert : « Présence de la Chine dans les instances internationales : justice ou entrisme ? », 20 novembre 2019 sur ce site.

[3] En français : Partenariat régional économique global (PREG)

[4] June Park, chercheur à George Washington University.

[5]Créé en 2007, et revivifié en 2016, ce dialogue « informel est considéré par la Chine comme une coalition contre ses intérêts dans l’Océan Indien et dans l’Océan Pacifique.

[6] En Corée du sud, l’exemption de droits concernerait 92% contre 19% aujourd’hui.

[7]  Voir l’  article du Quotidien du Peuple du20 novembre 2020 : La Chine ouverte à l’adhésion au CPTPP

[8] CF Emmanuel Lincot: “Chine:Quel avenir ? quels enjeux pour le monde ? » Conférence du Musée Guimet, 3 décembre 2020.

[9] Cf Michaël Beckley : « Unrivaled ». Cornell UniversityPress. 2018

[10] Budgets de défense en 2019 : USA : 732 MM US$ ; Chine : 261 MM US$ ; Inde : 70 MM US $ ; Russie : 65 MM US $ ; France : 50 MM US $