Actualité janvier 2021

L’année ne commence pas très bien pour Donald Trump qui s’est vu opposer le 1er janvier un véto pour le moins historique au Sénat, majoritairement républicain, annulant son propre véto concernant un projet de loi sur le budget de la défense.

Pékin a rejeté le 2 janvier la main tendue de Taiwan pour un dialogue apaisé entre les 2 rives, car Pékin considère que l’île fait partie intégrante de son territoire.

Le 5 janvier, il ressort que les données issues du « TraceTogether », programme de traçage singapourien dans le cadre du Covid-19, ont pu être consultées par la police malgré l’assurance de confidentialité donnée aux utilisateurs.

Les migrants retenus sur dans le centre de rétention australien de l’île Christmas se révoltent ce 6 janvier du fait de leurs conditions de vie. Ils sont confinés jusqu’à 22 heures par jour et ne peuvent communiquer avec leurs proches en raison de la faible couverture mobile. Considérés comme des « non-citoyens illégaux », leurs titres de séjour ont été révoqués suite à diverses condamnations en Australie.

L’Amérique de Donald Trump a-t-elle retrouvé sa « grandeur » ce 6 janvier en envahissant le Congrès ? Mais finalement, la démocratie américaine s’est révélée plus forte et Joe Biden sera donc bien le prochain président états-unien le 20 janvier. Les Républicains ont du pain sur la planche si, dans leur majorité (?), ils souhaitent tourner définitivement la page Trump. Les Démocrates vont devoir se retrousser les manches pour reprendre leur place dans ce monde toujours marqué par la pandémie, regagner la confiance de leurs alliés et surtout réunifier le pays.

L’Indonésien Abu Bakar Bachir a été libéré le 8 janvier alors qu’il purgeait une peine de 15 ans de prison suite à l’attentat de Bali de 2002 qui a coûté la vie à 202 personnes dont 88 Australiens. Il a bénéficié d’une réduction de peine et a toujours nié toute implication dans cet attentat. Il est considéré comme le leader spirituel du mouvement Jemaah Islamiah, réseau djihadiste lié à El Qaida.

Le 8e congrès du Parti des Travailleurs de Corée du Nord qui s’est ouvert le 5 janvier s’est terminé le 10 avec l’élection de Kim Jong-un comme secrétaire général du Parti et non plus président, signe de renforcement de son autorité (?). Il s’est engagé à accroître les capacités de défense du pays avec notamment le projet d’un sous-marin nucléaire. Il a également reconnu l’échec du plan quinquennal de développement économique et vouloir se recentrer sur l’autosuffisance. Il est à noter que Kim Yo Jong, la très influente sœur du leader, ne fait pas partie du nouveau bureau politique.

C’est la première fois depuis 1957 que la Malaisie déclare l’état d’urgence le 12 janvier sur fond de pandémie. Avec la suspension du Parlement, le premier ministre Yassin Muyiddin se donne notamment le pouvoir – semble-t-il jusqu’au 1er août 2021 – de faire des lois sans l’aval des parlementaires alors qu’il se trouve en position délicate ne disposant pas de réelle majorité. Cela survient au lendemain de l’interdiction de déplacement au sein du pays et du confinement de la capitale et de 5 états probablement jusqu’au 1er août prochain selon l’évolution du Covid-19.

Kelly Craft, ambassadrice des USA à l’ONU, renonce le 12 janvier à son voyage à Taiwan faisant suite à l’application d’annulation de tous les voyages à l’étranger décidée par le Département d’Etat. Cela apaisera-t-il les tensions avec la Chine continentale à quelques jours de la prise de pouvoir de Joe Biden ?

Le 13 janvier restera certainement une date dans l’histoire des USA car pour la 2e fois, Donald Trump vient d’être mis en accusation par la Chambre des Représentants – par 232 voix contre 197 – qui le renvoie devant le Sénat. Il est accusé d' »avoir incité à l’insurrection » lors de l’assaut du Capitole. Cependant, faute de temps, le Sénat ne pourra pas le juger avant la fin de son mandat.

Park Geun-hye, la première présidente de Corée du Sud, destituée en 2017 pour corruption, a vu sa peine de 20 ans de détention définitivement confirmée le 14 janvier. Son seul recours est une grâce présidentielle, solution un instant envisagée par Lee Nak-Yon, chef du parti au pouvoir, mais largement rejetée de toutes parts.

Les médias russes rapportent que la FSIN (autorité pénitentiaire russe) a interpelé Alexeï Navalny le 17 janvier lors de son arrivée à l’aéroport Chermietivo de Moscou en provenance de Berlin. Plus tôt dans la journée, plusieurs de ses supporters avaient été arrêtés par la police à Vnoukovo. L’opposant russe est incarcéré pour 30 jours à compter du 18 janvier pour avoir violé les conditions d’une peine de prison avec sursis remontant à 2014.

En vertu de la loi sur le crime de lèse-majesté, une Thaïlandaise a été condamnée le 19 janvier à 43 ans de prison pour insulte à la royauté alors que des manifestations se déroulent toujours dans la capitale. Le lendemain, Thanathorn Juangroongruangkit, chef du parti d’opposition dissous Future Forward, a été accusé de contrevenir aux lois de diffamation de la famille royale pour avoir posté une vidéo critiquant la stratégie de vaccination du gouvernement sachant que Siam BioScience appartient au Bureau supervisant les propriétés royales.

Kamala Harris a prêté serment le 20 janvier et devient la première femme vice-présidente des USA. Peu après, c’est Joe Biden qui est devenu officiellement le 46e président étatsunien avec une journée de travail déjà chargée avec la signature de plusieurs décrets concernant notamment la lutte contre le coronavirus, la réintégration de l’Accord de Paris, le retour à l’OMS et aussi la prolongation du Traité New Start avec la Russie. Cette cérémonie a été également marquée par l’absence de Donald Trump, rompant ainsi avec la tradition.

La Russie est en ébullition le 23 janvier suite à l’appel à manifester dans les grandes villes pour exiger notamment la libération d’Alexeï Navalny malgré les risques de violente répression policière. De Mourmansk à St Pétersbourg, de Vladivostok à Moscou, de Ekaterinbourg à Tchita, plusieurs milliers de manifestants ont été interpelés y compris Ioulia Navalnaïa.

A été signalée le 23  janvier l’incursion d’appareils chinois – 8 bombardiers et 5 avions de chasse – dans la zone d’identification de défense aérienne (ADIZ) de Taïwan  au large des iles Pratas / Dongsha en mer de Chine méridionale. Le 24 janvier, la « démonstration » s’est poursuivie avec  15 avions. L’an dernier environ 400 incursions dans cette zone n’avaient jamais impliqué plus de 2 avions par mission. Taiwan a déployé en urgence son système antimissile sur la zone. Dès le 23 janvier, le Département d’Etat américain a dénoncé les « intimidations chinoises » et indiqué que « le soutien des Etats-Unis à Taïwan est solide comme le roc ». A noter aussi que la représentante de Taïwan à Washington (Mme Hsiao Bi-khim, ambassadrice de facto) était invitée à la cérémonie d’investiture de Joe Biden, une première depuis 1979.

Sous la pression d’organisations humanitaires, le gouvernement australien a assoupli le 24 janvier sa position à l’égard des migrants arrivés par bateau qui sont systématiquement détenus en centre de rétention. Il a accepté la libération de 45 personnes qui bénéficieront d’un visa de 6 mois les autorisant à travailler et à bénéficier de soins.

Le XIIIe congrès de PC vietnamien s’ouvre le 25 janvier  pour désigner son chef, ainsi que le Président de la République, le Premier Ministre et le Président de l’Assemblée nationale. Le Vietnam n’a pas trop souffert de la pandémie grâce à des mesures très strictes adoptées tôt. La situation actuelle est surtout marquée par une tension réelle en Mer de Chine où le Vietnam conteste l’hégémonie maritime de la Chine.

L’étau se resserre-t-il autour de Xi Jinping ? En effet, plusieurs mesures annoncées ce 29 janvier semblent démonter une « certaine faiblesse » du dirigeant chinois. On est bien loin bien loin de Sun Tzu. Ainsi Lai Xiaomin, ex-patron du fonds d’investissement China Huarong Asset Management, vient d’être exécuté pour corruption et bigamie. La Chine a déclaré ne pas reconnaître les passeports délivrés par le Royaume Uni aux ressortissants hongkongais et a menacé de guerre quiconque interviendrait en faveur de Taiwan.

Plusieurs missions diplomatiques occidentales à Naypyidaw ont notamment demandé le 30 janvier à l’armée birmane de ne pas intervenir alors que des troupes et des véhicules militaires stationnent près de la capitale. La veille, le Secrétaire Général des Nations Unies s’était déjà alarmé de la situation. Le commandant en chef de l’armée n’exclut pas un coup d’état faisant suite aux résultats des élections du 8 novembre largement remportées par la LND et qu’il juge entachées de fraudes. Pour cela, il s’abrite derrière la constitution de 2008 qui lui permet d’assumer et d’exécuter la souveraineté de l’état avec l’accord du président en cas d’état d’urgence. Si la situation dégénérait, cela ruinerait tous les efforts accomplis depuis 2011 et risquerait d’aboutir à la désintégration de l’état.

Nguyen Phu Trong a été réélu le 31 janvier pour la 3e fois secrétaire général du Parti Communiste vietnamien. Cela lui permettra sans doute de poursuivre sa politique anti-corruption. Il devrait démissionner de son poste de président qu’il détient depuis 2018 lorsque son successeur sera nommé par l’Assemblée nationale. Cela devrait être Nguyen Xuan Phuc, actuel 1er ministre.