Actualité de février 2023

Drôle de façon de marquer le 1er février le 2e anniversaire du coup d’état perpétré  par la junte militaire au Myanmar : le conseil national de défense prolonge de six mois l’état d’urgence ! La population, elle, manifeste par le silence en ne sortant pas. Par ailleurs, les militaires veulent se donner une légitimité et sont en train d’organiser les élections « promises » où ils sont sûrs de gagner : chercher l’erreur… Du déjà vu ailleurs ! Rappelons que deux ans après le coup d’Etat du 1er février 2021, la junte au pouvoir au Myanmar n’arrive pas à contrôler l’ensemble du pays face à la résistance lancée par le NUG (Gouvernement d’unité nationale) et les Forces de Défense Populaires (PDF), face aux guérillas ethniques de mieux en mieux coordonnées et face aux manifestations de résistance passive et désobéissance civile , dont la dernière le 1er février 2023.  C’est ce qui explique que « l’état d’urgence militaire »a été prolongé pour six mois à compter du 31 janvier 2023. Donc pas d’élection libre en vue, et poursuite des  opérations militaires et des brutalités de la part de l’armée au pouvoir.

Depuis la destitution de Pedro Castillo (2021-2022) le 7 décembre, le Pérou étale au grand jour la fracture entre la capitale et les provinces rurales et pauvres. Le parlement vient une fois de plus le 1er février de refuser  d’avancer les élections à octobre 2023 alors que la contestation a déjà fait 48 morts à travers le pays. Ce projet de loi visant à avancer les élections prévues en 2024 à la fin 2023 et à organiser un référendum mettant en place une assemblée constituante a donc de nouveau été rejeté. L’objectif était de retrouver le calme après deux mois de troubles. La plupart des contestataires, issus des régions andines sont une nouvelle fois le reflet de la fracture depuis de nombreuses années entre une minorité politique et sociale, et une majorité andine défavorisée bien qu’originaires de régions riches en ressources minérales.

Un accord a été signé le 1er février par le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, avec les ¨Philippines pour permettre l’installation de 4 bases américaines supplémentaires aux Philippines, « têtes de pont éventuelles «  pour les Etats-Unis dans le cas d’un conflit avec Taïwan.2024

Les changements juridiques et sociaux intervenus en 2020 en application de la loi sur la sécurité nationale et les conséquences de la crise sanitaire (et des restrictions très dures appliquées), ont entraîné une très forte diminution du nombre de visiteurs: 65 millions en 2018, 600 000… De très nombreuses entreprises internationales qui avaient souvent leur siège asiatique à Hong Kong, ont fermé pour se « relocaliser » ailleurs, notamment à Singapour. Le PIB en 2022 a diminué de 3,5%. D’où la recherche de nouveaux moyens pour essayer de remonter cette pente descendante…Et l’annonce le 2 février d’offrir 500 000 billets d’avion gratuits « pour faire découvrir l’effervescence de la ville » dans le cadre de la campagne de promotion « Hello Hong Kong », lancée par le gouvernement avec les trois compagnies aériennes de Hong Kong dont Cathay Pacific à partir du 1er mars 2023.

Ballons dans le ciel ou tout l’art de la manipulation. Le 2 février les USA et le Canada constatent que certaines parties (stratégiques ?) de leur territoire sont survolés par de drôles de ballons blancs alimentés par des panneaux solaires et le 3  c’est au tour de l’Amérique latine. Rien de grave selon Pékin qui en profite pour accuser les Etats-Unis de la « diffamer »  puisque c’est une dérive « involontaire » (?!) de ballons à but « météorologique ». Imaginez-vous si les USA avait procéder de même au-dessus de la Chine …

L’incident du survol du territoire américain par un ballon chinois d’ouest en est depuis le 1er février, avant d’être abattu le 4 par la chasse américaine au large des côtes de Caroline au-dessus de l’Atlantique, va encore contribuer à tendre les relations entre les deux Etats, malgré les excuses de la Chine arguant d’une erreur de navigation d’un ballon de « recherches surtout météorologiques » selon les Chinois qui se sontd’abord excusés avant d’accuser les Américains « de prendre cet incident pour prétexte à attaquer et diffamer la Chine »…. Première conséquence annoncée dès jeudi par les Américains : le report du voyage du Secrétaire d’Etat Anthony Blinken prévu à Pékin les 5 et 6 février (1ère visite d’un Secrétaire d’Etat américain à Pékin depuis 6 ans).

Avec une participation supérieure à 80%, les électeurs équatoriens ont voté le 5 février contre le référendum pointant  entre autres ainsi le refus de l’extradition des narcotrafiquants vers les États-Unis alors que le pays est en proie à la violence liée à la drogue.  Les élections locales voient la perte de Quito et de Guyaquil, bastion depuis une trentaine d’années du Parti Social-chrétien auquel appartient l’actuel président Guillermo Lasso.  Cela marque le retour en force  de la Révolution Citoyenne et des partisans de l’ancien président Rafael Correa, réfugié en Belgique dont il a obtenu l’asile politique, échappant aux poursuites le visant notamment pour corruption.

Jacinda Ardern, Premier Ministre en poste depuis 2017 (plus jeune Premier Ministre dans ce pays) a annoncé le 19 janvier sa démission de son poste pour le 7 février, avant la fin de son mandat, se disant incapable d’assumer correctement cette charge plus longtemps. Elle restera députée au Parlement (où elle siège depuis 2088) jusqu’aux prochaines élections législatives le 14 octobre 2023, mais ne se représentera pas. Elle a été remplacée le 25 janvier par le nouveau chef du parti travailliste Chris Hipkins (44 ans), qui a été précédemment ministre de l’Intérieur, de l’Education, puis ministre de la stratégie sanitaire pendant la pandémie.

Depuis le 1er février le centre-sud du Chili (280 km au sud de Santiago) est dévasté par de violents incendies, les plus forts depuis 2017. Le 9 février plus de 309  000 ha ont été ravagés. Les plantations d’arbres exotiques développées au détriment d’espèces endémiques pour des raisons de rentabilité contribuent à l’assèchement des cours d’eau et résistent moins bien aux températures élevées de ces derniers temps. La sécheresse  dure depuis 13 ans et la température est actuellement au-dessus de 30°C avec un taux d’humidité inférieur à 30% et des vents supérieurs à 30km/h de quoi alimenter ces incendies qui ont déjà fait 24 morts.

Du 6 au 10 février, les USA et la Papouasie-Nouvelle-Guinée ont tenu des négociations à Honolulu concernant un accord de coopération et de défense ce qui permettrait entre autres d’améliorer les capacités de forces de défense de la PNG et la sécurité régionale.

La Chine poursuit son expansion vers le Pacifique sud avec des succès divers. A Fidji (alors que le régime de Pékin a été reconnu au lieu de celui de Taïwan dès 1975), le nouveau gouvernement installé en décembre 2022 a opéré « un revirement stratégique radical » en se retirant d’un accord de coopération policière pour se « rapprocher de systèmes démocratiques et policiers proches des nôtres » (Nouvelle Zélande et Australie, rapprochement avec l’Inde). Le 22 janvier, Kiribati a réintégré le Forum des îles du Pacifique quitté en juillet 2022, enceinte multilatérale dont Pékin n’est pas membre. Or Pékin essaye plutôt de développer des relations bilatérales où elle dispose de plus de poids. C’est sans doute ce qui explique ses efforts en direction des îles Salomon dont nous avons vu l’intérêt stratégique de premier plan (cf. article sur « la pénétration chinoise dans le Pacifique : l’exemple des Salomon, 30 avril 2022). Ainsi, le 7 février, le Premier ministre Daniel Suidani de Malaita (principale île des Salomon) a été renversé par une motion de censure de son Parlement. Son successeur Martin Fini a aussitôt autorisé les investissements chinois refusés jusqu’alors. C’est une nouvelle étape qui est ainsi franchie par Pékin depuis la rupture des Salomon avec Taïwan en septembre 2019. Financements et soft power sont donc utilisés par Pékin pour« acheter » les îles du Pacifique sud….

Le 10 février, un ballon-sonde chinois plus petit que celui qui a été abattu au large des côtes est américaines le 4 février, a été abattu au-dessus de l’Alaska sur ordre du Président Biden. Les débris recueillis dans les eaux territoriales donneront de nombreux détails sur les origines des ballons, les instruments à bord et leurs finalités….Il semblerait que depuis 2018, la Chine a envoyé une « vingtaine » de missions de ce type à travers le monde, dont la moitié dans l’espace aérien des Etats-Unis (Floride, Guam, Mariannes, Hawaï notamment). D’autres auraient été repérés en Amérique latine, en inde, au japon, à Taïwan, au Vietnam…, parfois interprétés comme des OVNI ! Ces ballons seraient envoyés à partir de bases chinoises situées à Hainan ou en Mongolie.

Le 11 février, Justin Trudeau, Premier ministre canadien a fait abattre un objet non identifié au -dessus du territoire du Yukon (territoire du nord-ouest canadien, frontalier de l’Alaska américain).

Après sa première apparition en novembre 2022 pour une inspection de missiles Hwasong avec son père, Ju Ae est à nouveau à « la une » avec l’émission d’un timbre à son effigie sur le pas de tir d’un ICBM le 12 février 2023.  Quelle interprétation donner ? Serait-elle l’héritière à venir ? ou seulement une manière de protéger le véritable héritier, l’un des deux fils de Kim Jong-Un ? Les observateurs font référence aux traditions et à la désignation (discrète) en 2009 de Kim Jong-un … pour éviter toute rivalité avec son demi-frère Kim Jong-nam ensuite assassiné en Malaisie. Et il semblerait que « la monarchie stalinienne bâtie par Kim Il-sung s’inscrit dans la lignée des monarchies royales ayant régné sur la Corée, et dominée par des héritiers masculins » selon le journaliste Sébastien Faletti.

Le 13 février débute à Hong Kong pour 90 jours le procès de 47 personnes accusées « d’avoir voulu renverser le gouvernement exécutif ».

Nouvelle atteinte à la liberté de la presse au Cambodge : le 13 février, le média en ligne Voice of Democracy (VOD) s’est vu retirer sa licence de diffusion sur ordre de Hun Sen après un article mettant en cause son fils Hun Manet. Cette radio créée en 2002 a été transformée en journal en ligne en 2017 s’efforçant d’effectuer des reportages, en anglais et en Khmer, de manière objective sur des sujets sensibles (corruption, problèmes d’environnement …). La liberté d’expression de la presse est de plus en plus limitée : selon Reporters sans frontières est passé du 128ème rang en 2016 au 144 ème en 2021 sur 180 dans le monde. Ceci est sans doute en lien avec les élections législatives qui se dérouleront dans 5 mois et pour lesquelles Hun Sen (au pouvoir depuis 1984) veut assurer son avenir et celui de son fils ….

Le 13 février, ont débuté au large du Kenya les manœuvres navales occidentales« Justified Accord » avec les Etats-Unis et une vingtaine d’Etats dont Djibouti et l’Ouganda.

L’Australie annonce le 13 février un tournant dans sa politique migratoire appliquée depuis septembre 2013 (cf. notre article sur ce site, dans les actualités mensuelles, en date du 7  février 2023). Les immigrés pourront désormais s’installer durablement, puis demander la nationalité australienne. Les 19 000 réfugiés actuellement dans des centres de rétention off-shore en Papouasie-Nouvelle-Guinée dans les îles Nauru et Manus, sont ainsi autorisés à envisager un avenir moins précaire.

Le Président iranien Ebrahim Raïssi est à Pékin du 14 au 16 février. C’est sa 2ème rencontre avec Xi Jinping après le sommet de l’OCS en Ouzbékistan en septembre 2022 afin de renforcer la coopération entre les 2 pays du point de vue des questions économiques et internationales, l’accord de coopération stratégique entre les deux Etats signé en mars 2021 n’ayant pour l’instant pas débouché sur des résultats visibles. Depuis le 1er voyage de Xi Jinping au Moyen-Orient en 2016, la Chine a accru son rôle d’acteur majeur dans la région. Les relations entre l’Iran et la Chine ne sont pas « idylliques » depuis la visite de Xi Jinping à Ryad en décembre 2022.

Du 17 au 27 février, la Russie va envoyer une frégate de la flotte du nord, (la frégate Admiral Gorschkov) actuellement basée à Tartous (Syrie) rejoindre des bâtiments chinois et sud-africains pour une semaine d’exercices navals conjoints, dans le cadre de l’exercice « Mosi » (= fumée en swahili !) au large de Durban. A noter que l’Afrique du sud, comme les autres BRICS (Brésil, Inde, Chine) se sont abstenus de condamner Moscou, mais ne l’ont pas non plus soutenue à l’ONU sur la question ukrainienne. A son retour de sa tournée en Afrique (la 2ème depuis janvier 2023, la 3ème en six mois), M. Sergueï Lavrov, Ministre russe des Affaires étrangères, a seulement précisé que la Russie souhaitait seulement « renforcer ses relations de bon voisinage avec la majorité des pays de la communauté internationale ». Et selon la ministre des affaires étrangères sud-africaine, Mme Naledi Pandor, « tous les pays  effectuent des exercices militaires avec leurs amis ». Cela permet à la Russie de compter ses amis, mais aussi d’inquiéter l’Occident.

Michael Chase, sous-secrétaire adjoint américain à la Défense pour la Chine, est le 17 février en Mongolie et pourrait se rendre dans la foulée à Taipei. Il serait dans ce cas le plus haut responsable du Pentagone à se rendre à Taiwan sur fond de tension avec la Chine. On se souvient des suites de la visite de Nancy Pelosi.

Le 17 février a été inauguré à Hong Kong ( !)  le bureau de l’Organisation internationale de la Médiation », nouvelle » plateforme pour la résolution pacifique des différents internationaux », avec, semble-t-il, la participation (en présentiel ou en ligne, la participation de l’Indonésie, du Pakistan, du Laos, du Cambodge, de la Serbie, de la Biélorussie, du Soudan, de l’Algérie, et de Djibouti !!!!

Le 18 et 19 février une délégation de Shanghai a été reçue à Taipei par le maire de la capitale, Chiang Wan-an, membre du parti KMT alors qu’Andrew Hsia, Vice- président du KMT avait effectué un séjour de 9 jours (8-17 février) en Chine continentale. Le KMT, plutôt populaire dans les milieux d’affaires et chez les personnes âgées, est plus favorable au maintien de relations avec la « Grande Chine », contrairement au parti DPP actuellement au gouvernement avec Mme Tsai Ing-Wen, plus sensible aux principes libéraux, voire à l’indépendance de Taïwan. Mme Tsai Ing-Wen en fin de 2ème mandat, ne peut se représenter lors des prochaines élections présidentielles de janvier 2024.

Erkin Tuni Yaz, Gouverneur du Xinjiang, doit se rendre à Londres le 19 février pour une rencontre avec le Foreign Office, puis à Bruxelles le 21 février pour des RV auprès de la Commission européenne, à la demande des autorités diplomatiques chinoises. Après avoir eu des responsabilités croissantes dans la province depuis 15 ans, il est impliqué dans la mise en place des « centres de déradicalisation » et dans la répression des Ouighours ; d’où les sanctions pour violation des droits humains en décembre 2021 prises par les Etats-Unis  et les demandes d’arrestation de la part d’ONG de défense des droits humains. Ce déplacement sera-t-il confirmé ? Les autorités politiques occidentales réagiront-elles ?

Les ministres des Affaires étrangères américain et chinois, Anthony Blinken et Wang Yi ont eu une entrevue le 19 février lors de la conférence sur la Sécurité en Europe à Munich. Les Etats-Unis ont mis en garde la Chine sur les « conséquences d’un éventuel soutien matériel » chinois par l’envoi d’armes à la Russie, alors qu’elle s’apprête à « renouveler son partenariat sans limites » avec la Russie conclu lors des JO de Pékin au début de février 2022. Certes la Chine ne veut pas prendre le risque de subir des sanctions occidentales comme la Russie, qui pourraient mettre à mal son commerce avec l’Occident et ses alliés. A contrario, ces sanctions n’ont-elles pas provoqué un rapprochement des industries de défense des deux Etats ?

Le 21 février était organisée la journée annuelle de discussions sur la sécurité entre Taïwan et les Etats-Unis à l’American Institute in Taïwan (AIT) avec le Ministre des Affaires étrangères Joseph Wu et le Secrétaire général du Conseil de sécurité nationale Wellington Koo côté Taiwanais et la Sous-secrétaire d’Etat Wendy Sherman et le Conseiller adjoint à la Sécurité nationale John Finer . Cette journée se tiendrait chaque année depuis 25 ans, mais a été annoncée officiellement cette année pour la 1ère fois. Le siège de l’AIT est à Washington, mais l’AIT a 2 bureaux à Taïwan et fait office d’ambassade, de la même manière que le Bureau français de Taipei puisqu’il n’y a pas de relations diplomatiques officielles entre ces Etats.

Le 21 février, a été publiée « l’Initiative pour la Sécurité Mondiale (GSI) » : ce texte de 10 pages vise à « éliminer les causes des conflits mondiaux à leur racine et à améliorer la gouvernance de la sécurité mondiale ».

Le sommet du G20 se tient à Bangalore du 23 au 25 février. Les pays en développement sont très affectés par les conséquences de la guerre en Ukraine. Mais le manque d’accord entre les pays industrialisés et la Chine qui sont leurs premiers créanciers, pose problème, notamment sur le rôle des banques multilatérales de développement dans le financement dans la lutte contre le changement climatique. La prochaine réunion est prévue à Paris en juin prochain.

La Résolution sur le retrait des troupes russes d’Ukraine présentée le 24 février à l’Assemblée générale des Nations-Unies montre qu’un an après le début du conflit, les positions ont peu varié (cf. notre article en date d2mars 2022) :

  • Une écrasante majorité s’est prononcée en faveur du retrait des troupes russes (141 Etats « pour »)
  • 7 Etats ont voté « contre » : les 5 de l’an dernier (Biélorussie, Corée du Nord, Erythrée, Russie, Syrie) auxquels s’ajoutent le Mali et le Nicaragua
  • 35 Etats se sont abstenus ou étaient absents (contre 32 en 2022), dont la Chine et l’Inde.

Le 24 février, soit un an jour pour après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la Chine veut s’imposer comme médiateur incontournable en proposant un plan de paix en 12 points pour mettre fin à cette guerre, sans avoir néanmoins au préalable consulté la partie ukrainienne.  Le premier point est le respect de l’intégrité territoriale et aussitôt Moscou insiste sur la reconnaissance des quatre régions annexées. Ce premier point est donc très flou, mais semble présager une posture vis-à-vis de Taiwan. Par ailleurs, Pékin récuse tout recours à l’arme nucléaire et insiste sur « la nécessité de ne pas bombarder les populations civiles, de ne pas faire usage de l’arme nucléaire et d’instaurer des pourparlers », mais le terme « plan de paix » n’était pas dans le texte … De son côté, en réponse à cette annonce, le Président Zelenski s’est dit prêt à « avoir une rencontre avec Xi Jinping ».. Dans le même temps, à l’ONU, Pékin tout à son désir de paix et de respect de la souveraineté territoriale, lors d’une résolution concernant le retrait immédiat des troupes russes d’Ukraine, s’est abstenu tout comme l’Inde. Les visites diplomatiques à Pékin se multiplient avec le Président Loukachenko attendu le 28 février à Pékin et le Président Macron pour la 1ère semaine d’avril. La Chine chercherait-elle à jouer un rôle dans une issue au conflit, trouvant ainsi une place sur la scène internationale qui masquerait ses difficultés intérieures ?

Le 24 février, la Chine a publié une proposition de « règlement politique de la crise ukrainienne », qui a été diversement appréciée par la communauté internationale. Le Directeur adjoint de l’Institut des relations internationales de Shanghai  a précisé que si « la Chine est en faveur de la paix, il y a une différence importante entre la Russie et la Chine : la Russie veut détruire le système international actuel pour en bâtir un nouveau, alors que la Chine veut transformer le système actuel en y occupant une place plus importante ».

Le sommet du G 20 de Delhi s’est terminé le 25 février à Delhi sans avoir débouché sur un communiqué commun en raison de l’opposition russe et chinoise. Aucun accord n’a pu être trouvé sur aucun sujet (réforme des banques multilatérales, réduction de la pauvreté, aide au développement pour les pays les plus endettés, réchauffement climatique, aide du FMI à l’Ukraine) malgré les 18 Etats qui avaient donné leur visa au projet de texte. Le motif invoqué par la Chine et la Russie est qu’il s’agissait d’une « réunion des ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales » et donc qu’ils devaient « traiter uniquement de questions économiques et financières et non de géopolitique »… Or le texte final élaboré par la présidence indienne mentionnait le mot « guerre » à propos de la situation en Ukraine. Pour le Premier ministre indien, le multilatéralisme est « en crise ». Par ailleurs, un bref échange a eu lieu entre Anthony Blinken et Sergueï Lavrov pour évoquer la suspension par Moscou du traité sur le désarmement nucléaire et sur l’accord des exportations de céréales ukrainiennes expirant le 18 mars prochain.

Le 25 février, Miao Boya, membre du Conseil municipal de Taipei, a rappelé, lors de la commémoration de l’attaque russe sur l’Ukraine que les Ukrainiens ne se battent « pas seulement pour leur liberté, pour leur démocratie, mais pour celle du monde entier ».

Selon des sources américaines rapportées par le Wall Street Journal du 26 février (Ministère de l’énergie américain, Direction nationale du renseignement), la pandémie a été « très probablement » causée par une fuite accidentelle d’un laboratoire de Wuhan, contrairement à un rapport de 2021 qui était « incertain » sur les origines du Covid, mais confortant ainsi le rapport du FBI en 2021. La Chine, par la voix du porte-parole du Ministère des affaires étrangères, Mao Nong, s’en tient au rapport des experts de Chine et de l’OMS (9 février 2021) qui concluait que « l’option d’une fuite de laboratoire était hautement improbable» en dépit de la déclaration du Directeur général de l’OMS assurant cependant que « toutes les hypothèses restaient sur la table ».

La 7ème réunion plénière du Comité central du Parti du travail de la Corée du nord au pouvoir qui a débuté le 26 février, est consacrée spécialement à l’urgence alimentaire. Des sources sud-coréennes mentionnaient la réduction des rations alimentaires des soldats. Les productions agricoles n’ont pas été bonnes, notamment du fait de la sécheresse du printemps. Or Kim Jong-Un ne peut poursuivre son programme nucléaire sans un soutien de son opinion publique, et donc avec une solution du problème alimentaire.

La 42e édition de Cobra Gold se déroule du 27 février au 10 mars en Thaïlande.  Ces exercices terrestres, aériens et maritimes réunissent des militaires de Thaïlande, des Etats-Unis, de Singapour, d’Indonésie, de Malaisie, de Corée du Sud et du Japon.

Le 27 février s’est ouvert le procès en appel (après 5 reports et de multiples péripéties…) d’Oscar Temaru, leader indépendantiste de Polynésie française et maire de Faaa depuis 40 ans, accusé de « prise illégale d’intérêts ». Un déroulement serein de ce procès est-il assuré dans le contexte des élections territoriales qui vont se dérouler les 16 et 30 avril prochains ?

Le 28 février, commémoration du massacre du 28 février 1947 par le Kuomintang de ceux qui « réclamaient des droits et des libertés, et non l’indépendance ». C’est une commémoration à laquelle les Taïwanais sont très attachés, même si aujourd’hui la distinction entre Taïwanais de souche et continentaux est moins évidente. Pour mémoire, Taïwan fut régie par la loi martiale jusqu’en 1987, date du début de la démocratisation.