Quelles solutions pour la résolution des contentieux en Mer de Chine ?

Compte-rendu du séminaire organisé par l’Association VAMEN (Vietnam Association of Maritime Environment and Nature) et l’Union des Associations des Sciences et Technologies de la Ville de Haïphong. Objectif : examiner les problématiques relatives à l’environnement et à la sécurité en Mer de Chine de sud, et notamment les implications du jugement rendu à La Haye le 12 juillet 2016. Accent mis plutôt sur les aspects pratiques sans s’attarder sur les considérations politiques, même si elles n’ont pas été occultées. Des propositions pratiques  pour limiter les risques de conflit dans la zone étaient demandées aux intervenants (d’horizons très divers).

La destruction de l’environnement. La Mer de Chine du sud est très riche à plusieurs titres : très poissonneuse (fait vivre 40 millions de pêcheurs), lieu de ponte et d’éclosion de nombreuses espèces (or risque évident et irréversible de surpêche). Problème de biodiversité : coraux et espèces rares, exploités au-delà des capacités de reproduction. Méthodes de dragage et de construction pour étendre les récifs qui entraînent la stérilisation.

La sécurité de la navigation maritime. 40% du commerce mondial des marchandises transite par le Mer de Chine du sud. Un conflit imposant des routes alternatives coûterait des centaines de milliards de $. Le trafic aérien est moins important, mais aussi plus vulnérable car il met en cause des vies humaines. Risques de collision entre des cargos, des bâtiments d’Etats (militaires, garde-côtes …) et pêcheurs. Des restrictions potentielles à la liberté de navigation sont à redouter en Mer de Chine du sud, comme cela a été fait par la Chine en Mer de Chine orientale dans le cadre d’un conflit avec le Japon : une ADIZ (Air Defense Interdiction Zone) ne peut théoriquement pas être pénétrée par un avion n’ayant pas reçu une autorisation préalable. D’où l’inquiétude  des pays voisins, tels la Malaisie, le Vietnam ou les Philippines pour leurs vols commerciaux. En outre, la Chine a installé des missiles anti-aériens et entrepris la construction des bases.

Les solutions suggérées. Elles sont de deux ordres : « Les premières, les plus nombreuses, partent d’une hypothèse selon laquelle la Chine accepterait de participer à un dialogue sur les problèmes maritimes (après un moratoire sur les revendications) qui viserait ensuite à créer un « Grand Parc de la Paix des Spratleys », avec une ou plusieurs agences pour une gestion commune des ressources ». « Les secondes plus limitées et pratiques, viseraient à créer de petites structures multilatérales ad-hoc pour traiter des problèmes ponctuels ».

A noter : « Même si cela pourra paraître étonnant… plusieurs intervenants vietnamiens appartenant à des organismes officiels ont clairement et publiquement indiqué que, dès maintenant, il était nécessaire de solliciter une présence plus forte des Etats-Unis dans la zone, ultime rempart aux ingérences chinoises ».

19/10 – Jean-Vincent Brisset – Tribune de l’IRIS (extrait)