Fidji au coeur de la 23ème conférence sur le climat.
Ce sont donc les îles Fidji qui président la 23ème conférence sur le climat, la COP 23 qui se tient pour deux semaines à partir du 6 novembre 2017. N’ayant pas les infrastructures leur permettant de recevoir les délégués de 200 pays, Fidji a obtenu l’hospitalité de la Cité des Nations-Unies à Bonn (Allemagne). Cette conférence a été préparée par une rencontre informelle des chefs de délégation qui s’est tenue à Rabat les 7-8 septembre.
Les îles Fidji vont défendre la cause de l’AOSIS (Alliance Of Small Island States), qui compte 44 États insulaires situés dans toutes les parties du monde, le Pacifique, la Caraïbe, l’Afrique, l’Océan indien et la Méditerranée. Même si ces Etats ne représentent que 5 % de la population mondiale, ils rassemblent 20 % des membres de l’ONU. La plupart d’entre eux sont très directement menacés par la montée du niveau des mers et subissent les cyclones dont la fréquence a augmenté au cours de la dernière période. Le premier ministre de Fidji, M Frank Bainarama, qui préside la COP 23, a déclaré : « Nous connaissons une crise climatique que nous ne pouvons pas ignorer. Que ce soit les incendies en Californie, au Portugal et en Espagne, les inondations au Nigeria, en Inde ou au Bangla Desh, la fonte des glaces en Arctique ou en en Antarctique, les cyclones qui ont dévasté les Caraïbes et le sud des Etats-Unis, il est difficile de trouver une partie du monde qui ne soit pas affectée par le changement climatique. »
Les membres de l’AOSIS sont particulièrement attentifs à la mise en œuvre des résolutions adoptées par 195 pays lors de la COP 21 à Paris en 2015. Cet accord prévoit que les Etats doivent prendre des mesures pour limiter l’émission de gaz à effet de serre. Le but est que la température moyenne à la fin du XXIe siècle n’augmente pas de plus de 2 degrés et si possible de 1,5° par rapport à celle qui prévalait au début de l’ère industrielle. L’AOSIS milite pour que cet engagement soit tenu.
Actuellement on en est loin. Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement redoute qu’à la fin du siècle l’augmentation de la température soit de 3°. Même si de nombreux pays ont mis en œuvre des mesures pour limiter les gaz à effet de serre, les observateurs s’accordent sur le fait que le niveau moyen des températures progresse beaucoup trop rapidement. Le principe de faire payer ceux qui polluent ne devrait pas avancer au cours de la conférence. Et les Etats-Unis devraient continuer à s’opposer à une taxe sur les hydrocarbures.
L’annonce du retrait des Etats-Unis de l’Accord de Paris faite le 1er juin 2017 par le Président Trump est mal perçue par l’ensemble de la communauté internationale, même si ce retrait ne pourra prendre effet qu’en 2020 et même si une partie importante des mesures environnementales ne dépend pas du niveau fédéral mais est de la compétence des Etats, dont bon nombre, comme New York ou la Californie, sont opposés à cette décision. De plus de nombreuses initiatives sont du ressort du secteur privé. Il n’en demeure pas moins que les Etats-Unis sont le deuxième émetteur de gaz à effet de serre derrière la Chine et que cette décision a une portée qui va bien au-delà de la question climatique. Elle donne une indication sur la place que les Etats-Unis entendent occuper sur la scène internationale à l’avenir.
Jean-Christian Cady