Montée des tensions entre les Etats-Unis et la Corée du Nord

Le 4 juillet, jour de la fête nationale américaine, la Corée du Nord réussit le tir d’un missile balistique de longue portée.

Dès le lendemain les forces militaires américaines stationnées en Corée du Sud et l’armée sud-coréenne procèdent à des exercices avec lancement de missiles à courte portée comme avertissement à la Corée du Nord.

Le 5 juillet également, au Conseil de sécurité de l’ONU, le représentant américain déclare que les Etats-Unis continueront de faire pressions sur les partenaires commerciaux de la Corée du Nord avant d’envisager un recours à la force.

(La Chine est le principal partenaire commercial de la Corée du Nord qui fait avec elle environ 90 % de ses importations et de ses exportations)

Le 6 juillet, à Varsovie, Donald Trump insiste sur la gravité de la situation créée par le lancement par la Corée du Nord d’un missile balistique intercontinental.

Le même jour le Secrétaire à la Défense américain, Jim Mattis, déclare que c’est par les moyens diplomatiques (lire : pressions auprès de la Chine) et économiques (lire : sanctions commerciales et financières) que les Etats-Unis chercheront à contenir les efforts militaires de la Corée du Nord.

Le  7 juillet des chasseurs américains, japonais et sud-coréens participent à un exercice aérien auquel se joignent deux bombardiers américains envoyés spécialement en Corée du Sud. La Corée du Nord réagit notamment contre la présence des bombardiers.

Le 28 juillet la Corée du Nord lance un nouveau missile balistique intercontinental qui, selon les autorités de ce pays, a la capacité d’atteindre le centre des Etats-Unis.

A la suite de ce tir

. le Président de la Corée du Sud donne son accord pour le déploiement du matériel antimissile THAAD, malgré l’opposition de la Chine,

. l’armée américaine envoient deux bombardiers faire acte de présence à proximité de la Corée du Nord,

. le Secrétaire d’Etat américain Tillerson demande que la Russie et la Chine appliquent scrupuleusement les sanctions frappant la Corée du Nord décidées par l’ONU ; il souhaite même que l’on renforce ces sanctions.

Le samedi 29 juillet Donald Trump se plaint de la complaisance de la Chine à l’égard de la Corée du Nord ; il somme la Chine d’intervenir.

Le 30 juillet

. le Ministre de la défense déclare que la Corée du Sud va augmenter la puissance de son système défensif de missiles Patriot

. l’armée américaine procède avec succès, à titre d’exercice, à l’interception au dessus de l’océan Pacifique d’un missile par un équipement THAAD,

. l’armée chinoise dévoile un nouveau missile balistique intercontinental pouvant être lancé à partir d’un véhicule tout terrain.

Le  5 août le Conseil de sécurité de l’ONU vote à l’unanimité, l’instauration de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord, , qui a procédé en juillet au tir expérimental de deux missiles.

Les 15 membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont adopté samedi à l’unanimité une résolution prévoyant de nouvelles sanctions sévères contre la Corée du Nord qui devraient priver ce pays de ressources annuelles estimées à un milliard de dollars

Ce nouveau train de sanctions, dans les secteurs du fer, du charbon et de la pêche, est le premier à être imposé à Pyongyang à l’initiative des Etats-Unis depuis la prise de fonctions de Donald Trump en début d’année. Il montre aussi une évolution notable de la Chine à l’égard de la Corée du Nord dont elle est le principal soutien.

Le 8 août déclaration du président américain qui promet « le feu et la colère » si la Corée du nord persiste à menacer les Américains.

Le 9 août réponse du dictateur nord coréen qui menace de tirer des missiles sur l’île américaine de Guam.

Le 10 août  Donald Trump déclare que les solutions militaires sont en place si la Corée du nord se comporte imprudemment. Le même jour le premier ministre australien Malcolm Turnbull déclare que l’Australie soutiendra les Etats-Unis s’ils sont attaqués par la Corée du nord.

La Chancelière d’Allemagne, Madame Merckel prend position contre une intervention
militaire américaine.

La Chine déclare qu’elle n’interviendra pas si les Américains réagissent à une attaque venant

de Corée du Nord mais qu’elle interviendra si ce sont les Américains qui entament les
hostilités.

Chine – Corée du Nord

La Chine renforce son dispositif militaire dans le Liaoning et le Jilin le long de sa frontière avec la Corée du Nord, notamment le long du fleuve Yalu (forces terrestres et aériennes, drones, video-surveillance, abris anti-nucléaires, etc.).

En cas d’opérations militaires américaines et sud-coréennes en Corée du Nord la Chine veut être en mesure d’une part de limiter le flot de réfugiés, d’autre part d’intervenir chez son voisin pour l’aider à résister et pour protéger ses sites nucléaires, ou éventuellement en prendre le contrôle.

Selon le Wall Street Journal. un général chinois a déclaré que toute opération américaine en Corée du Nord sans l’accord préalable de la Chine entraînerait l’intervention de l’armée chinoise.

Et en aucun cas la Chine n’acceptera le risque de contamination nucléaire, la présence permanente de forces militaires étrangères au-delà de la ligne de démarcation actuelle, ou l’installation en Corée du Nord d’un régime hostile à Pékin,