La croissance des investissements chinois à l’étranger préoccupe les gouvernements occidentaux

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Depuis le début de 2016, les investissements chinois à l’étranger ont  dépassé 200 milliards de $ soit  trois fois plus qu’en 2015. Des entreprises chinoises ont acheté Syngenta, une entreprise  suisse de semences (43,2 mds de $), Rhodia Silicone à Lyon, Pirelli (7,7 milliards) ; elles ont pris une participation de 25% dans le groupe Hilton. Le groupe Chen Feng a dépensé plus de 20 mds en moins d’un an dans des acquisitions dans les secteurs les plus divers : leasing d’avions, services aéroportuaires, technologie (Ingram Micro), tourisme. En France Dong Fen a acquis une participation dans PSA en 2014. Des sociétés de l’Empire du Milieu participent à la recapitalisation d’Areva (pour un montant de 400 millions d’euros) et au financement des EPR d’EDF à Hinkley Point. Elles ont multiplié les opérations dans la chaine touristique : rachat du Club Med (Fosun), de Louvre Hotels (Jin Jiang), de Pierre et Vacances (HNA). En Allemagne le Chinois Midea a acheté la firme de robotique Kuka (4,6 mds $). Aux Etats-Unis les Chinois commencent à pénétrer sur le marché de la production cinématographique. Alibaba Pictures, une division du géant de la vente en ligne, est entrée au capital d’Amblin Partners, une société dirigée par Steve Spielberg regroupant différents studios d’Hollywood.  De son côté la société Dalian a racheté Legendary Entertainments et a conclu un partenariat avec Sony Pictures. Les salles chinoises ont généré en 2015 six milliards d’euros de recettes. Le marché devrait atteindre 9 mds en 2017.

Les investissements chinois sont souvent pilotés par le gouvernement et financés par des banques et des fonds publics. La RPC dispose de 3000 mds de $ de réserves de change et cherche des possibilités d’investissement rentables à l’étranger. Cette offensive inquiète les gouvernements occidentaux. Le gouvernement de Canberra a refusé l’achat par un groupe chinois associé à des intérêts australiens  de S. Kidman, la plus grosse entreprises bétaillère du Commonwealth. Il a bloqué aussi l’achat d’un réseau de distribution d’électricité, Ausgrid. Le gouvernement allemand a mis son veto à l’achat par des Chinois d’Aixtron (semi-conducteurs) qui produisait des équipements pour l’armée. L’administration américaine s’est également opposée à l’achat par des Chinois de Philips Lightning et Western Digitals (spécialisée dans le cloud).

27/10 – Le Figaro (extrait)