8ème sommet des dirigeants des îles du Pacifique les 18-19 mai au Japon.

Tous les trois ans se réunit le PALM (Pacific Area Leaders Meeting) qui, sous la présidence du Japon, rassemble depuis 1997, les chefs d’Etats et de gouvernements des pays membres du Forum des îles pacifiques (Pacific Island Forum (PIF)) : Australie, Les Îles Cook, Micronésie, Fidji, Polynésie française, Nouvelle-Calédonie, Kiribati, les Îles Marshall, Nauru, Nouvelle-Zélande, Nioué, Palau, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Samoa, les Îles Solomon, Tonga, Tuvalu et Vanuatu. A cette 8ème réunion qui se tenait les 18 et 19 mai 2018 à Iwaki, ville proche de la préfecture de Fukushima au Japon. La Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie ont été invitées pour la première fois.

Parmi les nombreux points abordés au cours de cette réunion qui était présidée par M. Shinzo Abe, le premier ministre japonais, quatre étaient particulièrement importants.

Tout d’abord le Japon et les Etats insulaires ont rappelé leur attachement à la liberté de navigation et la sécurité maritime basées sur le respect des règles de droit. Bien qu’elle n’ait pas été mentionnée expressément, c’est bien l’action de la Chine s’appropriant des zones maritimes dans la Mer de Chine du sud qui était visée. Le communiqué a insisté sur le fait que les différents doivent être réglés par des moyens pacifiques basés sur le droit maritime international et la convention des Nations unies sur l’utilisation de l’espace maritime, et non par l’intimidation ou l’utilisation de la force.

La lutte contre le changement climatique a été aussi un point important de l’ordre du jour puisque nombre des Etats insulaires sont d’une part menacés par la montée du niveau des mers induite par la hausse des températures et d’autre part subissent des cyclones de plus en plus fréquents et de plus en plus dévastateurs. Le PALM a rappelé son attachement à la mise en œuvre de l’accord de Paris sur le climat qui veut limiter la hausse des températures à 1,5° par rapport à l’ère pré-industrielle.

Comme à chaque réunion, le contrôle de la pêche dans les zones économiques réservées et le développement coordonné des pêcheries et des industries de transformation et de conditionnement du poisson ont été à l’ordre du jour puisque, pour nombre de ces îles, tout comme pour le Japon, ce secteur économique est important.

Enfin sur un plan plus politique, le PALM a salué la déclaration du sommet du 27 avril de Panmunjeom entre les deux Corées et rappelé son soutien à la mise en œuvre d’une dénucléarisation complète de la Corée du nord et le démantèlement total, vérifiable et irréversible des armes nucléaires et de leurs vecteurs.

Même si on peut penser que ce sommet réussi sur le plan diplomatique n’apporte que peu d’éléments nouveaux, il est incontestable qu’il réaffirme la volonté du Japon de ne pas laisser à la Chine un monopole d’action dans un espace Pacifique où elle prend une importance croissante.

Jean-Christian Cady