Le Japon cherche à tirer part de la victoire de Trump

 

Japan’s Prime Minister Shinzo Abe (R) meets with U.S. President-elect Donald Trump at Trump Tower in Manhattan, New York, U.S., November 17, 2016. Cabinet Public Relations Office/HANDOUT via Reuters ATTENTION EDITORS – THIS PICTURE WAS PROVIDED BY A THIRD PARTY. FOR EDITORIAL USE ONLY. NO RESALES. NO ARCHIVES. REUTERS

Shinzo Abe est l’un des rares dirigeants étrangers à ne pas avoir critiqué la candidat Trump. Cependant on note une certaine déconvenue liée au rejet annoncé du Partenariat TransPacifique (TPP). Les Etats-Unis sont présents militairement en Corée et au Japon, non seulement pour protéger ces pays, mais aussi pour défendre leur position hégémonique en Asie. Donald Trump aura besoin d’un allié en Asie sûr face à une Chine « expansionniste » et qui a son propre projet de RCEP (Partenariat régional économique global) sans les Etats-Unis.

La crainte d’un repli américain donne à M. Shinzo Abe des arguments pour renforcer la défense japonaise, augmentant sa part financière de l’entretien des bases américaines (actuellement 75%), même si le Japon reste opposé à se doter de l’arme nucléaire. « La prédilection de M. Trump pour les dirigeants forts favorise M. Shinzo ABE, alors que Mme Park Geun-Hye en Corée du sud a perdu tout crédibilité du fait du scandale dans lequel elle est compromise ». « Le PLD (Parti Libéral Démocrate) détient la majorité dans les deux chambres, et a fait passer de 6 à 9 ans le mandat de son président qui devient Premier Ministre… M. Shinzo Abe pourrait ainsi rester au pouvoir jusqu’en 2021.

« L’ambition du Président élu de rendre sa grandeur à l’Amérique, n’est pas sans écho avec celle de Shinzo Abe de tourner la page de l’après-guerre … Alors que on voit mal comment D. Trump traduira en termes politiques son ambition de grandeur pour l’Amérique, Shinzo Abe a, lui, des objectifs précis.

Le Japon pourrait acquérir « davantage d’autonomie dans la cadre de son alliance avec les Etats-Unis et renoncer au suivisme dans lequel il s’était installé depuis la passation du traité de sécurité avec les Etats-Unis en 1951.

27 & 28/11 – Philippe Pons –  Le Monde (extraits)