Mer de Chine méridionale: quelques clés sur une dispute ancienne

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La mer de Chine méridionale, revendiquée en quasi totalité par Pékin, s’est invitée à un sommet régional mercredi au Laos, première réunion du genre depuis qu’un tribunal international a qualifié « d’illégales » les prétentions chinoises.

La Chine considère comme son territoire national la quasi totalité de cette mer, y compris des zones proches de ses voisins, au grand dam de Manille et d’autres pays du Sud-Est asiatique.

Elle se fonde sur une délimitation en « neuf pointillés » apparue sur des cartes chinoises datant des années 1940.

Voici quelques éléments sur une région disputée de plus de trois millions de kilomètres carrés.

Qui est concerné ? 

La plupart de ces centaines d’îlots, d’îles et de rochers, sont vides.

Les archipels des Paracels (environ 130 îlots) et de Spratley (plus de 700 îlots) comprennent les îles les plus importantes.

Mais tous les riverains — Vietnam, Malaisie, Philippines, Brunei, Taïwan et la Chine — en veulent au moins un morceau.

Pourquoi se disputer des îlots ? 

Il s’agit de la principale liaison maritime entre les océans Pacifique et Indien, ce qui lui donne une énorme valeur économique et militaire.

Ses autoroutes de fret maritime permettent de connecter l’Asie orientale avec l’Europe et le Moyen-Orient. Plus de 4.500 milliards d’euros annuels de fret — en particulier de vastes quantités d’or noir– y transitent.
Cette mer recèlerait aussi d’importants gisements d’hydrocarbures.

Elle abrite des récifs coralliens parmi les plus grands du monde. Comme les ressources de pêche s’épuisent le long des côtes, cette mer est une source importante de poisson pour des populations en expansion.
Pékin considère ces eaux comme son arrière-cour. Les contrôler est aussi le moyen de tenter d’affaiblir l’influence américaine dans la région.

Comment affirment-ils leurs prétentions ? 

Depuis des années, les prétendants mènent sur de minuscules récifs des travaux de construction.

La Chine a la politique la plus agressive en la matière: des images satellite montrent des îles habitées, là où il n’y avait jadis que du corail submergé. Certaines îles artificielles sont dotées de multiples infrastructures, dont des pistes d’atterrissage capables d’accueillir de gros appareils.

Pékin dit que ses intentions sont pacifiques. Ses contradicteurs l’accusent de vouloir mener la politique du fait accompli et estiment que la liberté de navigation est menacée.

Pour Washington, ces eaux sont internationales et des bâtiments de guerre américains y sont régulièrement déployés.

La Chine considère ces missions comme des provocations et mène ses propres exercices.

Qu’a dit la Cour permanente d’arbitrage de la Haye? 

La CPA a jugé en juillet que Pékin n’avait pas de droits historiques sur les ressources à l’intérieur de la ligne des « neuf pointillés ».

Cette décision représentait une victoire claire et nette pour les Philippines, qui avaient saisi la CPA en 2013.
Le tribunal international a également estimé que les îlots créés artificiellement par Pékin ne généraient pas de zone économique exclusive (ZEE) de 200 milles marins comme prévu par les traités internationaux, ce qui réduit d’autant ses prétentions géographiques.

Il a accusé la Chine d’avoir agi illégalement et provoqué des « dommages graves » à l’environnement.

Pékin refuse de tenir compte de ce jugement, annonçant des amendes pour pêche « illégale » en mer de Chine méridionale et poursuivant ses activités de réclamation de la terre.

06/09 – http://www.tahiti-infos.com avec AFP