Singapour va limiter le nombre de véhicules à partir de 2018 et mise sur les transports en commun.

Les pratiques de culture sur brûlis en Indonésie et en Malaisie causent souvent une pollution de l’air qui affecte toute la région. Les photos satellite montrent pendant plusieurs mois de l’année un smog épais qui stagne sur des milliers de kilomètres carrés, rendant la vie plus difficile pour des millions de personnes et aggravant les maladies respiratoires.

Il est évidement alors facile à Singapour de rejeter la responsabilité sur ses voisins. Mais ce n’est pas toujours le cas. Le nombre de voitures à Singapour en est aussi la cause. Le Straits Times avait ainsi noté en avril dernier qu’une pollution particulièrement grave de l’air à Singapour avait pour seule origine la circulation automobile au sein de la ville-Etat.

Pour lutter contre cette pollution, Singapour a inauguré le 12 décembre un service d’auto-partage de véhicules 100 % électriques « Blue SG » en présence du ministre singapourien des transports Kaw Boon Wan. Dans un premier temps les Singapouriens peuvent accéder à 80 Blue Cars et à 125 points de charge. Mais à terme « Blue SG » comprendra 2000 bornes de charge et 1000 voitures devenant le plus grand service de ce type dans le monde, derrière « Autolib’ » lancé à Paris en 2011.

Ces véhicules sont dotés d’une batterie LMP (lithium metal polymere) entièrement solide, sans cobalt ni terres rares composée de cellules fabriquées en France qui leur confère un niveau de sécurité élevé.

Par ailleurs la première ligne de « Bluetram », un autobus électrique nouvelle génération sans rail ni caténaires sera testé à l’université technologique Nanyan à Singapour l’année prochaine pour une durée de deux ans.

Il est bon de rappeler que Singapour a une superficie de 719 km² pour 5,6 millions d’habitants. La population a augmenté de 40 % depuis 2000. Près de 600 000 véhicules de tous types (camions, autos, motos) y circulent et le parc automobile a augmenté en moyenne de 0,25 % par an.

Pour éviter la saturation, le gouvernement de Singapour met en place une politique de limitation de ce parc qui ne croîtra pas à partir de 2018. La raison est non seulement la pollution mais aussi le manque de place.

Un effort particulier est fait pour la promotion du transport collectif et notamment du ferroviaire dans lequel le gouvernement va investir 20 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années.

Rappelons aussi qu’acheter une voiture à Singapour est particulièrement difficile et coûteux.Ainsi, les taxes d’importation s’élèvent à 120 %. 

 En comparaison, une berline de milieu de gamme achetée sur place coûte quatre fois plus cher qu’aux États-Unis. À cela, il faut ajouter un certificat d’habilitation permettant de rouler. Valables dix ans, ceux-ci sont vendus aux enchères deux fois par mois.  Il faut compter 30 000 $ pour une voiture ou un camion et 3 000 $ pour une moto. Comme cela ne suffit apparemment pas, une taxe de circulation bi-annuelle est obligatoire et un système de péage (Electronic Road Pricing) permet de réguler le trafic sur les axes les plus embouteillés de la ville.

Jean-Christian Cady