« La Grande Barrière de corail, merveille en danger »

L’UNESCO s’inquiète de la dégradation de la Grande Barrière de corail, « un des sites maritimes les plus spectaculaires du monde ». Le Grande Barrière est inscrite au Patrimoine mondial de l’Humanité depuis 1981. Mais en juin prochain, l’UNESCO pourrait la « déclasser » en l’inscrivant sur la liste du Patrimoine mondial en péril, dont la plupart des sites sont dans les pays en développement, et même dans des zones de guerre. Une telle décision serait dommageable pour l’image de l’Australie.

La dégradation du site est dénoncée par le WWF en 2009; puis en 2012, selon une étude américaine, le récif aurait perdu la moitié de ses coraux depuis 1985, et des espèces protégées comme les tortues et les dugongs auraient décliné de 80% dans certaines zones.

Si le réchauffement climatique et les cyclones tropicaux jouent un rôle dans cette dégradation, le développement agricole et industriel de l’Australie porte aussi une lourde responsabilité.

Au 1er février 2015, un plan de protection a été remis par l’Australie à l’UNESCO à sa demande:

l’Australie s’engage à interdire le déversement de déchets industriels dans le Parc marin de la Grande Barrière, à interdire tout nouveau développement portuaire dans certaines zones, à réduire les quantités de pesticides et d’azote, à créer un fonds de 40 millions de $ pour financer la protection de différentes espèces et de la qualité de l’eau. Mais la demande de l’UNESCO s’étend à l’ensemble de la zone du Patrimoine mondial et pas seulement au Parc marin. L’argumentaire de l’Australie vise à souligner « l’importance des actions engagées » qui montrent que « la Grande Barrière ne mérite pas d’être placée sur la liste du Patrimoine en péril ».

Le Gouvernement du libéral Tony ABBOTT est souvent critiqué sur sa politique environnementale. Lors  du  Sommet  du  G20  de  Brisbane,  en  novembre  dernier,  il  avait  en  vain  tenté  d’exclure  le changement climatique de l’agenda des discussions.

Plus anecdotique, un article du même auteur, dans le même périodique, sur « Le diable de Tasmanie sauvé de l’extinction », par une politique d’élevage de ces marsupiaux en captivité pour lutter contre une maladie très contagieuse qui les décimait depuis 1996. Ils sont ensuite relâchés dans la nature et s’y adaptent bien.

Ceci montre un réel intérêt pour la préservation de la nature dans la région Pacifique.

04/02 – Caroline TAIX – Le Monde (extrait)