« Colombie : vers un accord de paix historique »

L’accord de paix définitif sera signé avant le 23 mars 2016 entre le gouvernement colombien et les FARC, mettant fin à un conflit de plus de 50 ans, le dernier et le plus long d’Amérique latine. Des centaines de victimes, plus de 5 millions de personnes déplacées. Le point le plus délicat : quelle justice de post-conflit appliquer ? Comment éviter l’impunité, garantir le droit des victimes à des réparations et à la vérité ? Un tribunal spécial pour la paix va être créé avec 20 magistrats dont quelques étrangers, pour traiter des séquestrations, des assassinats, des déplacements forcés, des exécutions extrajudiciaires. Une loi définira les délits connexes, trafics de drogue et délits politiques, qui pourront faire l’objet d’une amnistie. Peines prévues : de 5 ans de restriction de liberté à 20 ans de prison + « processus de resocialisation effectif ». Cette formule de « justice transitionnelle » sera-t-elle acceptée par la Cour Constitutionnelle colombienne, et par le Cour Pénale internationale ?

Les avis sont partagés : satisfaction de l’Église colombienne qui salue le retour à la paix, réserves de l’ancien Président URIBE qui pense que « sans prison pour les hauts responsables des FARC la violence va continuer, pragmatisme de l’ancien Président GAVIRIA : « Il fallait faire un choix : faire la paix ou continuer la guerre. Le Gouvernement a choisi la paix ».

25/09 – Patrick BELE – Le Figaro (extrait)