Risque carbone : le Japon s’expose à 80 milliards $ d’actifs dépréciés à l’horizon 2026
Une étude d’Oxford Smith School of Enterprise and the Environment, publiée ce jeudi 12 mai, analyse l’exposition du Japon au risque de dépréciation d’actifs. L’archipel continue en effet à investir dans la génération au charbon, avec 49 projets de centrale dans les cartons, pour un total de 28 GW. La capacité de ces nouvelles centrales est presque trois fois supérieure à celle des centrales qui vont être arrêtées d’ici 2026, ce qui crée un risque majeur de surcapacité.
Si ces projets se concrétisent le Japon pourrait être confronté à plus de 80 milliards de dollars d’actifs dévalorisés dans la génération d’électricité à partir de charbon à l’horizon 2026, dont 56 milliards de dollars correspondent à des centrales construites après 2016. Les actifs dévalorisés pourraient alors représenter entre 23 et 29 % de la capitalisation boursière actuelle des opérateurs.
« Les nouvelles centrales à charbon au Japon ont tous les risques de devenir des actifs dévalorisés du fait d’une surcapacité sur le marché, mais aussi du fait de la concurrence d’autres types de génération aux coût marginaux plus bas – tels que les énergies renouvelables. L’expansion de la génération au charbon au Japon ne peut s’expliquer que par un contexte favorable aux opérateurs historiques« , estime Ben Caldecott, directeur du programme “Sustainable Finance” au sein d’Oxford Smith School of Enterprise and the Environment.
Avec 16 milliards de dollars de charbon importé en 2014 (187 Mt), le Japon est le 2ème plus gros importateur de charbon en valeur derrière la Chine (20 milliards de $), ce qui plombe sa balance commerciale. Mais la Chine a, quant à elle, décidé de suspendre environ 90 % de ses projets de centrales à charbon.
12/05 – Concepcion Alvarez – http://www.novethic.fr