La paix avec les FARC
L’accord de cessez-le feu entre le gouvernement colombien et les FARCS conclu le 23 juin est entré en vigueur le 29 août. Il sera approuvé par une conférence extraordinaire des FARCS convoquée en septembre puis officiellement signé par le président colombien Juan Manuel Santos et le chef de la rébellion marxiste, Timoleon Jimenez , entre le 20 et le 26 septembre. Il sera enfin soumis à un référendum le 2 octobre. Le conflit qui dure depuis 1964 a fait 265.000 morts, 45.000 disparus et 6.8 millions de personnes déplacées. Une mission de l’ONU sera chargée de récupérer les armes. L’ancien président Uribe a fait campagne contre l’accord de paix estimant qu’il faisait la part trop belle aux FARCS mais l’on pense que ce texte sera ratifié parle référendum. Cependant des problèmes se poseront au niveau de l’exécution. Ils porteront notamment sur la réforme agraire et la restitution aux paysans des terres spoliées par les milices d’auto-défense, le développement des cultures alternatives devant remplacer les productions de coca, les poursuites contre les auteurs de crimes graves et l’indemnisation des victimes. D’autres difficultés concernent l’inscription des termes de l’accord dans la constitution demandée par le commandement des FARCS, l’organisation interne des 23 cantonnements dans lesquels devront se concentrer les combattants pour rendre les armes aux représentants de l’ONU, la désignation des juges qui siègeront au tribunal transitionnel de la paix, enfin la réinsertion dans la vie civile des guérilleros. Par ailleurs le gouvernement devra négocier un accord de paix avec le deuxième mouvement de guérilla, l’ELN (Armée Nationale de Libération) de tendance castriste, assez bien implantée dans le nord du pays. Certains observateurs craignent que l’accord ne permette pas d’établir une paix civile authentique et que, comme cela s’était produit en 2004, les militants des partis de gauche soient victimes de règlements de compte. L’accord est approuvé par le gouvernement américain qui a promis une aide de 450 millions de dollars pour financer sa mise en œuvre.
20/07 – Carlotta Morteo – RFI