Avec la complaisance de la Chine, la Corée du nord contourne les sanctions internationales.

Pyongyang contourne les sanctions internationales grâce à un système complexe de sociétés-écrans lui permettant de lever des fonds et de conclure les contrats nécessaires à ses programmes militaires interdits, selon un think tank américain.

L’institut C4ADS de Washington a relevé dans un rapport publié le 12 juin que les sanctions destinées à frapper Pyongyang au portefeuille n’avaient pas été suffisantes pour obtenir que la Corée du Nord renonce à ses programmes nucléaire et balistique.

C4ADS relève que si 67.163 entreprises chinoises commercent avec la Corée du Sud, elles ne sont que 5.233 à le faire avec le Nord, ce qui peut faciliter les actions ciblées contre les groupes chinois violant les sanctions. Mais la Chine veut-elle le faire ?

La Chine sert de « zone de transit pour des produits commerciaux ou des transactions financières grâce à des sociétés-écrans », souligne George Lopez, qui a siégé au comité des sanctions de l’ONU en 2010 et 2011. Basées à Pékin, Hong Kong ou encore Dandong, une ville sur la frontière, ces sociétés – non enregistrées comme des institutions financières mais fonctionnant comme telles – servent d’intermédiaires aux banques nord-coréennes pour continuer à financer leurs activités illicites. Dans les cas où l’accès financier est trop difficile, les agents nord-coréens, souvent des diplomates, utilisent le paiement en espèces ou en lingots d’or.

Nombre d’experts pensent que Pékin n’a eu de cesse de jouer  un jeu de dupes, alors que Pyongyang a procédé, en 2016, à deux essais nucléaires et à 26 tirs de missiles balistiques, « un nombre sans précédent ». La Chine a montré une bonne volonté de façade en votant les sanctions les plus sévères jamais prises par l’ONU, mais, en coulisses, Pékin a maintenu un soutien commercial vital au régime de Kim Jong-un. Le magazine Foreign Policy a révélé qu’en décembre 2016 Pékin a acheté deux millions de tonnes de charbon à Pyongyang, deux fois plus que ce que l’ONU l’y autorise, et sans en référer au comité des sanctions. Invité à s’expliquer à huis clos, le représentant chinois aux Nations unies est resté muet.

« La Chine représente 90% des échanges commerciaux nord-coréens, la Chine a un levier économique sur Pyongyang qui est unique et son rôle est particulièrement important », a déclaré en avril Rex Tillerson en présence de son homologue chinois Wang Yi.

Les Etats-Unis accentueront certainement leur pression sur la Chine lors de la rencontre des dirigeants américains et chinois à Hambourg les 7 et 8 juillet.

 

Institut du Pacifique à partir d’articles du Monde et du Parisien Libéré.