Reprise du dialogue entre les deux Corées

L’image a été diffusée jeudi par l’agence de presse sud-coréenne Yonhap. On y voit un officiel sud-coréen devant un vieux moniteur, style borne de jeux vidéos des années 1980. Un téléphone à fil vissé à l’oreille, il prend des notes. Ce moment très vintage soulève un timide espoir sur la péninsule. Les deux Corées, toujours techniquement en guerre depuis l’armistice de 1953, viennent de renouer le contact interrompu depuis février 2016 et un essai nucléaire nord-coréen.

La Corée du Nord a accepté le 5 janvier la proposition sud-coréenne de discussions le 9 janvier prochain, a annoncé le ministère sud-coréen de l’Unification, responsable des relations intercoréennes. « La Corée du Nord nous a faxé ce matin un message, indiquant qu’elle acceptait la proposition de discussions le 9 janvier faite par le Sud », a déclaré à l’AFP un responsable du ministère.

La rencontre aurait lieu à Panmunjom, le village frontalier où fut signé le cessez-le-feu de la guerre de Corée (1950-53). Le porte-parole du ministère de l’Unification, Baek Tae-Hyun, a déclaré aux journalistes que ces discussions porteraient notamment sur les Jeux olympiques de Pyeongchang, qui se tiennent du 9 au 25 février, et sur « la question de l’amélioration des relations intercoréennes ». De façon à ne pas se voir opposer un refus nord coréen, la Corée du sud s’est assurée auprès le la Maison Blanche qu’aucun exercice militaire américain ne se ferait pendant la période des jeux olympiques.

Ce dialogue intervient après deux années de dégradation du climat sur la péninsule, au cours desquelles la Corée du Nord a mené trois essais nucléaires et multiplié les essais de missiles. Elle affirme aujourd’hui avoir atteint son objectif militaire, à savoir être en mesure de menacer du feu nucléaire l’ensemble du territoire continental américain.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un s’était servi le 1er janvier de son discours du Nouvel An à la Nation pour, fait rarissime, tendre la main en direction du Sud en souhaitant le succès des Jeux Olympiques d’hiver et en ajoutant que la Corée du nord « envisage » d’y envoyer une délégation. Séoul avait répondu en proposant donc la tenue le 9 janvier, pour la première fois depuis 2015, de discussions de haut niveau. Dans la foulée, les deux pays avaient remis en service mercredi leur liaison téléphonique qui était coupée depuis plusieurs années, continuant à jouer l’ouverture malgré les railleries du président américain Donald Trump qui s’était vanté d’avoir un bouton nucléaire « beaucoup plus gros » que celui de Kim Jong-Un.

Il convient de noter aussi que, le 6 janvier, le président Trump s’est déclaré prêt à avoir un entretien téléphonique avec Kim Jong-Un tout en ajoutant que cet entretien ne pouvait pas avoir lieu sans conditions préalables.

La participation nord coréenne aux Jeux Olympiques de Pyeong Chang en Corée du sud a été confirmée le 6 janvier par M. Cheng Ung, membre nord coréen du Comité Olympique International.

A partir d’informations publiées dans Le Temps et LCI et AFP.