Evolution macro-économique
La ville de Jeonju en Corée du Sud / Emmanuel DYAN / Flickr / CC
Au troisième trimestre l’économie progresse de 0,7% (en rythme réel) et de 2,7% en rythme annuel après 0,8% au deuxième trimestre (3,3% en rythme annuel). La croissance est poussée par l’investissement dans le secteur de la construction (+3,9%). La consommation privée perd en dynamisme avec une progression de 0,5% contre 1% au deuxième trimestre. Les revers subis par les grandes entreprises ont pesé sur les exportations de produits manufacturiers. L’arrêt du Galaxy Note 7 de Samsung a entamé le profit de l’entreprise (-30% au troisième trimestre). La série de grèves à Hyundai Motors a ralenti la production et empêché le groupe d’atteindre ses objectifs de vente. Enfin la première entreprise coréenne de transport maritime Hanjin Shipping a été mise en redressement judiciaire depuis septembre. Les autorités se félicitent de la poursuite de la croissance malgré ces difficultés conjoncturelles.
Le gouvernement a annoncé un plan de relance de la construction navale et du transport maritime. Il demande aux chantiers navals de se séparer des activités annexes (robotique, hôtellerie). Il invite les entreprises à fermer les chantiers inactifs, notamment les petits chantiers et à supprimer un tiers de leurs effectifs pour compenser les baisses d’activité. Enfin l’Etat s’est engagé à commander d’ici 2020 250 navires pour un montant de 9,6 mds de $. Au-delà de ces commandes, le gouvernement prévoit un plan de 5,8 mds de $ destiné aux entreprises de transport maritime.
Le secteur stratégique de la construction navale, qui représente plusieurs dizaines de milliers d’emplois en Corée (7,1 % du total des emplois manufacturiers) est en proie à de graves difficultés en raison du ralentissement du commerce mondial et d’une perte de compétitivité par rapport aux concurrents chinois. Le plan de soutien des autorités est accompagné d’un programme de restructuration sévère, qui prévoit la suppression de 20 000 emplois d’ici 2018 (32 % de l’effectif) et la cession de multiples actifs secondaires. Le projet du gouvernement a fait l’objet de critiques car il concerne surtout des bateaux de petite taille (bateaux de pêche et vedettes) construits par de plus petits chantiers et n’apporte pas de solution à la pénurie de commandes pour les bateaux de grande taille (pétroliers et porte-conteneurs), qui représentent pourtant le plus gros de l’activité des principaux chantiers coréens. Il pourrait cependant permettre aux entreprises de construction navale de demeurer à flot en attendant une reprise des commandes au niveau mondial, attendue en 2018 par la plupart des analystes.
30/10 – Service économique de l’ambassade de France au Japon (extrait)