Les Etats-Unis vont-ils recommencer à exporter du pétrole?

L’interdiction d’exporter du pétrole avait été décidée dans les années 70 dans le contexte des chocs pétroliers pour s’assurer que les États-Unis ne viennent pas à manquer d’énergie. Mais la donne a changé depuis l’apparition des techniques de fractionnement hydraulique et leur utilisation massive dans les gisements de schiste du Mississippi, du Colorado ou encore du Wyoming et de l’Utah. Cette nouvelle source d’énergie a permis aux Etats-Unis de ramener la part du pétrole importé à 33% du pétrole total utilisé pour la production d’énergie domestique et a en outre participé à la relance de l’économie américaine.

De  façon  générale,  Washington  disposerait  ainsi  d’une  arme  significative  pour   contrebalancer l’influence des pays qui utilisent leurs ressources pétrolières à des fins diplomatiques, à l’image du Venezuela, des pays du Golfe ou de l’Iran.

Un récent sondage réalisé par FTI Consulting a montré que 53% des électeurs américains étaient contre la levée de l’interdiction d’exporter du pétrole. La principale raison est la crainte, très répandue dans l’opinion et chez les élus démocrates, qu’une telle mesure provoque une hausse des prix de l’essence à la pompe. Pourtant, selon une étude d’IHS CERA, les exports américains de pétrole augmenteraient l’offre mondiale et feraient automatiquement baisser les prix du brut, ce qui aurait des répercussions directes sur le prix de l’essence. Mais personne ne veut prendre le risque d’une telle mesure au cas où les prix venaient tout de même à augmenter, ne fût-ce que pour d’autres raisons.

Il faut également noter l’opposition grandissante des écologistes à l’égard d’une levée de l’interdiction d’exporter car ils considèrent, que cela conduirait à augmenter la production et donc l’exploitation des gisements de schiste par fracturation hydraulique, procédé décrié pour ses conséquences incertaines sur l’environnement.

Lever l’interdiction d’exporter du pétrole nécessiterait de trouver une majorité au Sénat. Ce qui est peu probable actuellement. Cependant il se pourrait que Barack Obama commence à autoriser certaines exportations au cas par cas tout en restant dans le cadre de la législation existante.