Nauru: le gouvernement tente d’éviter la banqueroute

Surendettée,  Nauru fait  faillite. La micro République tente aujourd’hui  d’obtenir le dégel  de  ses comptes bancaires australiens.

Des HLM délabrés à Nauru, la plus petite République du monde, qui fut pourtant le territoire le plus riche au monde au début des années 80, grâce à l’exploitation du phosphate.

La décision est entre les mains des juges de la Cour Suprême de la Nouvelle-Galles du Sud, car tous les comptes de l’État nauruan sont basés chez WestPac en Australie. Tout simplement parce qu’il n’y a pas de banque à Nauru.

La semaine dernière, Firebird, le fonds américain qui a prêté de l’argent à Nauru, a fait bloquer les comptes bancaires du gouvernement. Il y a deux ans, une décision de justice a imposé à Nauru de verser 16 millions de dollars à Firebird. Le gouvernement n’a rien fait, et en deux ans, sa dette a doublé.  Nauru  doit  désormais  30  millions  de  dollars  à  Firebird.  Les  gouvernements  nauruans successifs ont pris l’habitude de beaucoup dépenser, depuis le boom du phosphate dans les années 60 et 70. Le fonds créé afin d’investir cette manne pour le bénéfice des générations à venir, a été très mal géré et largement siphonné par les pratiques de corruption.

Le ministre nauruan des Finances, David Adeang, a envoyé une lettre aux juges de la Nouvelle-Galles du Sud, dans laquelle il plaide pour un dégel immédiat des comptes bancaires de Nauru. Pour l’instant, le gouvernement pare à l’urgence grâce à l’argent liquide qu’il avait sur l’île. Mais très vite, sans accès à ses comptes, Nauru ne pourra plus acheter de fuel pour ses générateurs. Cela signifie, entre autres, la fermeture de l’hôpital et l’arrêt de la production d’eau à l’usine de désalinisation.

Autre conséquence, souligne David Adeang, si Nauru n’a pas d’argent pour acheter du kérosène, ses avions seront cloués au tarmac. En clair : le centre où sont détenus 1200 demandeurs d’asile ne pourra plus fonctionner. Car il y a beaucoup de va et vient, d’arrivées et de départs de personnels de santé, d’avocats, etc.

Pour éviter de fermer le centre de rétention, le gouvernement australien pourrait aider le gouvernement nauruan à rembourser sa dette.