Obama trahi par les siens sur le partenariat transpacifique

Barack Obama a subi vendredi un camouflet de son propre camp lorsqu’un grand nombre d’élus démocrates, à commencer par leur chef de file à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, ont refusé de voter une loi qui lui aurait accordé des pouvoirs accrus pour conclure un accord de libre- échange avec onze pays riverains du Pacifique (TPP).

La gifle est d’autant plus cuisante pour Barack Obama qu’il avait effectué vendredi matin une rare visite au Capitole pour tenter de convaincre les élus réticents de voter cette procédure appelée « fast-track », par laquelle le président peut demander au Congrès d’adopter ou de rejeter in fine un traité commercial sans pouvoir modifier son contenu par des amendements.

Les représentants ont certes adopté cette mesure par une courte majorité mais ils ont rejeté massivement (302 voix contre 126) le second volet du projet de loi, le Trade Adjustment Assistance (TAA), un programme destiné à aider les Américains qui perdent leur emploi à la suite d’accords de libre-échange.

Les deux volets étant indissociables, ce rejet bloque donc la loi dans son ensemble, même si un nouveau scrutin pourrait être organisé dans le courant de la semaine prochaine.

L’issue du vote apparaissait très incertaine, bien que les républicains majoritaires au Congrès s’y soient déclarés favorables – le Sénat a d’ailleurs adopté le mois dernier une loi élargissant les pouvoirs de négociation de Barack Obama en matière de libre-échange.

Les démocrates, sensibles aux arguments des syndicats qui dénoncent la perspective d’une concurrence déloyale avec les pays d’Asie et d’un « dumping » social, se sont en revanche montrés, depuis le début, beaucoup plus réticents.

Paradoxalement, ce sont les chefs de file républicains, dont le président de la Chambre, John Boehner, qui pourraient voler au secours du président démocrate en œuvrant à l’organisation d’un nouveau vote qui pourrait intervenir dès mardi prochain, selon un assistant parlementaire du « Grand Old Party ».  Mais en cas de nouvel échec, c’est un des piliers de la politique étrangère de la fin du second mandat de Barack Obama qui se trouverait paralysé, au pire moment pour le président américain qui recevra en septembre son homologue chinois Xi Jinping.

13/06 – David Lawder – latribune.fr avec  (extrait)