Hong Kong: sévère déconvenue pour Pékin

A Hong Kong, le Parlement a rejeté jeudi 18 juin la réforme électorale soutenue par Pékin.

Ce rejet de la réforme proposée par Pékin risque donc ici de raviver les divisions au sein de la population comme à l’automne 2014. Il existe désormais deux camps bien distincts à Hong Kong.

D’un côté, les pro-Pékin qui mettent en garde sur le thème : la réforme ou le « chaos social » comme l’écrivait mercredi le Quotidien du Peuple évoquant de grands risques pour l’économie hongkongaise.

Et  de  l’autre,  des  opposants  au  texte  qui  considèrent  que  cette  réforme  est  une  « parodie  de démocratie » qui ne ferait qu’inféoder davantage la région administrative spéciale au pouvoir chinois. Ce texte constitue en apparence une avancée démocratique par rapport à la loi en vigueur. Mais pour les opposants, il s’agit là d’une réforme en trompe-l’œil. Le Parti communiste chinois se réserve en effet le contrôle du processus, le projet de loi prévoyant que seuls deux ou trois candidats adoubés par un comité fidèle au pouvoir chinois pourraient se présenter.

A Pékin, le Comité central du PCC fulmine. Car il s’agit quand même ici d’une gifle pour le pouvoir communiste. Aucune voix n’a manqué en effet au camp pro-démocratie jeudi. Ce rejet massif du projet est aussi un acte de défiance à l’égard de Pékin qui avait mis en garde contre les risques d’instabilité sociale si la réforme n’était pas adoptée. L’argument n’est pas nouveau, mais il est depuis quelques jours particulièrement martelé par la fanfare de la presse officielle.

18/06 – Stéphane Lagarde – RFI (extrait)