Guatemala : dernières manifestations avant des élections marquées par la corruption

Les Guatémaltèques paraissaient désabusés samedi 5 septembre, à la veille des élections générales, un scrutin rejeté par une partie de la population excédée par la corruption.

Dans l’après-midi, plusieurs centaines d’entre eux protestaient sur la place centrale de la capitale, Ciudad de Guatemala, ayant fabriqué une pierre tombale pour dénoncer « un processus électoral mort-né ». Ce sont « des élections imposées, immorales, illégales et illégitimes », avait déclaré plus tôt Isabel Juarez, 45 ans, membre du collectif « Un autre Guatemala, maintenant ».

A quelques heures d’un vote dont le report a été refusé par le Tribunal suprême électoral (TSE), la manifestation était bien plus modeste que les rassemblements pacifiques organisés chaque semaine depuis avril, qui ont réuni jusqu’à 100 000 personnes le 27 août. Deux nouvelles manifestations doivent avoir lieu avant les élections de dimanche, lorsque 7,5 des 15,8 millions d’habitants sont appelés à désigner un nouveau président, 158 députés et 338 maires.

Démission du président accusé de corruption

Le pays centraméricain vient de vivre une semaine rocambolesque : mardi, le président conservateur Otto Pérez, accusé de diriger un réseau de corruption au sein des douanes, a perdu son immunité, pour la première fois dans l’histoire du Guatemala. Mercredi, il remettait sa démission, réclamée depuis des mois par les manifestants. Jeudi soir, l’ex-général de 64 ans passait sa première nuit en prison, en garde à vue, où il restera jusqu’à mardi, quand reprendra son audition.

Si ces différentes étapes ont été accueillies par une véritable joie populaire, de plus en plus de voix critiquent le maintien des élections, exigeant une refonte du système politique pour le purger de la corruption endémique.

Sur les 14 candidats à la présidentielle, trois se détachent du lot : l’humoriste Jimmy Morales, candidat de droite sans expérience politique, crédité de 25 % des suffrages dans un sondage publié jeudi, suivi de Manuel Baldizon (droite, 22,9 %) et de la social-démocrate Sandra Torres, ex-première dame (18,4 %).

06/09 – http://www.lemonde.fr avec AFP