Pêche au thon : Nauru s’en prend aux transbordements illégaux

Le petit État insulaire de Nauru a annoncé en fin de semaine une mesure radicale visant à mettre un terme aux activités illicites pratiquées par de nombreux bateaux de pêche travaillant dans ses eaux : il s’agit d’interdire tout transbordement d’un navire à un autre, dans le but évident de contourner les quotas autorisés.

La décision, annoncée par le gouvernement local, intervient alors que l’organisation environnementale Greenpeace, grâce à son navire Rainbow Warrior II, a mis à jour un trafic d’ailerons de requins, dont d’importants stocks ont été retrouvés à bord de navires opérants dans les eaux nauruanes.

Ces ailerons, au total 75 kilogrammes provenant de plus d’une quarantaine de requins, se trouvaient à bord d’un navire taïwanais, le Shuen De Ching N°888, censé pêcher le thon, à la limite des eaux nauruanes et de celles de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Le manifeste officiel du navire ne faisait état que de trois requins capturés.

La pratique du transbordement est souvent utilisée par des flottes étrangères ayant obtenu un permis de pêche des autorités locales, pour une flotte de vaisseaux.

L’opération se fait le plus souvent entre navires de la même flotte, au large, afin de contourner les quotas autorisés et de permettre à une flotte de pêche de dissimuler les quantités véritablement prises, lors des contrôles effectués à quai.

Selon une récente étude publiée par l’ONG environnementaliste WWF, les ressources halieutiques mondiales auraient presque décliné de moitié (49 pour cent), en termes de biodiversité, au cours des quarante dernières années.

Ce phénomène concerne notamment des espèces comme le thon, qui accusent quant à elles un déclin de l’ordre de 74 pour cent sur la période considérée (1970-2012).

Principales causes citées de ce phénomène : une mauvaise gestion, une surpêche et le changement climatique, qui fait monter la température et augmente l’acidité des océans.

Accord entre la France, Fidji et Tuvalu

Mercredi 16 septembre 2015, à Suva (Fidji), la France, Fidji et Tuvalu ont signé un accord relatif à la délimitation de leurs zones maritimes respectives dans la zone Pacifique.

Concernant la France, ces zones sont celles de Wallis-et-Futuna, collectivité française d’Océanie.

« Les documents que nous avons signés (…) représentent non seulement un acte de souveraineté mais aussi, nous l’espérons, une volonté forte de préserver les ressources de la surexploitation et du trafic illicite. C’est aussi un pas vers une exploitation des ressources naturelles », a déclaré l’Ambassadeur de France à Suva, Michel Djokovic, lors de cette cérémonie, en présence d’Enele Sopoaga, Premier ministre de Tuvalu et de Mme Litia Mawi, ambassadrice itinérante de Fidji pour la zone Pacifique.

La zone faisant l’objet de cet accord, en mode clarification, est un point de contact entre les eaux françaises, fidjiennes et tuvaluanes, sujet de litiges au cours des années passées, favorisant ainsi un flou souvent exploité par les flottes étrangères de pêche.

Cet accord intervient aussi dans le cadre général de la Convention des Nations-Unies sur le Droit de la Mer.

20/09 – Flash d’Océanie